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Non-voyants en Algérie, une vie dans le noir
Publié dans El Watan le 20 - 03 - 2014

Ses soins médicaux sont chers, surtout s'il habite loin de la capitale où est concentrée la majorité des centres de soins spécialisés. Ce n'est pas facile ! Les filles non-voyantes restent célibataires, elles sont rejetées dans leur familles et par la société», déplore Abdelkrim Akouche, président de l'association nationale des non-voyants El Irada, (La volonté). Il raconte en ces mots le parcours houleux d'un handicapé visuel : «C'est difficile de trouver une place à l'école pour un enfant non-voyant à l'âge de 6 ans. En plus, ses parents doivent le prendre à l'école chaque matin et le ramener le soir. C'est une grande charge pour les parents.» Néanmoins, selon l'avis de certains, la société est plus ou moins compréhensive envers les non-voyants. Il défend ces personnes. «L'aveugle est une personne pleine de volonté pour travailler et produire.»
Les écoles spéciales pour non-voyants sont une trentaine sur le territoire national, ce qui n'est guère suffisant. L'école de formation en kinésithérapie, l'unique en Algérie, quant à elle, a été fermée il y a plus de 10 ans, témoigne la même source. Notre interlocuteur regrette également le manque de livres en Braille, que ce soit le livre scolaire ou universitaire. Ils sont presque introuvables. Malgré toutes ces contraintes, le nombre des diplômés universitaires non-voyants s'élève à plus 2000, entre licenciés, docteurs, etc.
Pension de la honte
La pension mensuelle d'une personne aveugle est estimée à 3000 Da. Elle est loin d'assurer une vie digne. «A quoi servira cette somme pour quelqu'un qui ne travaille pas ? Il y a de plus en plus de non-voyants qui sont livrés à la mendicité. Nous avons exigé des responsables de revoir à la hausse cette pension à 10 000 da, mais en vain», déclare amèrement Abdelkrim Akouche. Les personnes non-voyantes n'ouvrent droit à cette modique somme qu'à partir de l'âge de 18 ans. «Nous ne pouvons pas se permettre des soins facilement. La sécurité sociale ne couvre que 80% des remboursements, alors qu'on a exigé 100%, surtout avec une pension de 3000 da. Une seule échographie peut coûter 5 fois plus que cette pension», dira t-il.
Même chose pour ce qui relève du logement social. Les 40% de réduction pour le payement du loyer n'est pas appliquée. En plus de cela, les handicapés visuels ne sont pas prioritaires. Pour ce qui est des déplacements d'un non-voyant, seul le transport par train est gratuit. Pour le transport aérien, seuls ceux qui voyagent avec un motif médical bénéficient d'une réduction de 50%.
Marché du travail : L'étau se resserre
Les personnes souffrant de cécité se trouvent face à des difficultés énormes pour trouver un poste d'emploi. Le marché du travail est en défaveur de cette catégorie de la société. Ils se sentent de plus en plus marginalisés. L'exemple de Fatima Djourdikh, de la wilaya de Bouira, une enseignante non-voyante diplômée de l'Ecole normale supérieure (ENS), depuis 2002, qui n'arrive pas à trouver un travail. Après un parcours brillant dans ses études et une longue lutte de plus de 10 ans après l'obtention de son diplôme, elle a fini dans le pré-emploi dans une APC. «Je suis la seule non-voyante qui a fait des études à l'ENS et qui a obtenu une licence. On a exigé de moi de passer un concours pour décrocher un stage de 2 ans à Constantine pour enseigner dans une école spéciale pour handicapés visuels. Le dilemme est que la condition d'accès à ce stage requiert seulement un niveau bac ou de terminale. Donc, je n'avais pas accès avec mon diplôme de licence. J'ai refusé de me présenter avec le diplôme du bac, alors que je suis une licenciée. C'est de la hogra quand on constate que les enseignants à l'école des jeunes aveugles d'El Achour à Alger ne sont pas des non-voyants, alors qu'on est prioritaires», regrette-t-elle.
Une loi inappliquée
La loi n° 02 09 du 8 mai 2002 relative à la promotion et à la protection des handicapés dans son article n° 27 oblige tout employeur à consacrer 1% des postes de travail aux personnes handicapées. Sauf que les décrets exécutifs n'ont pas encore vu le jour, note le président de l'association El Irada, en précisant : «Si chaque organisme public embauchait un seul standardiste non-voyant, on n'aura plus de chômeurs dans cette catégorie.» L'entreprise nationale de fabrication des balais et brosses, ex-Enabros, a été fermée avec ses 33 unités à travers le pays. Conséquence, 4800 ouvriers handicapés visuels sont livrés au chômage et à la pauvreté. Pourtant, cette entreprise produisait 14 différents produits de bonne qualité. «Nous réclamons la réouverture de cette entreprise et ses unités, c'est notre seul patrimoine. Il faut mettre un terme aussi à la concurrence déloyale de l'importation.» Par ailleurs, les ouvriers non-voyants de la SNTA, une vingtaine, mis à la retraite, n'ont pas été remplacés.
Urbanisme et architecture inadéquats
L'urbanisme et l'architecture en Algérie ne tiennent pas compte de la spécificité d'un handicapé. Les trottoirs ne sont pas adéquats, surtout pour les non-voyants. Trop d'embûches et d'entraves qui mettent en danger leur vie. Sans compagnie ou guide, les risques d'accidents s'accentuent. De ce fait, ces derniers ont réclamé à maintes reprises des services de l'urbanisme de penser à des solutions pour faciliter les déplacements de cette frange de la société. «Il faut aménager les trottoirs. Ce n'est pas la mer à boire si on plante les arbres décoratifs, ou qu'on plante les poteaux électriques à l'extrémité des trottoirs. C'est plus sécurisant pour nous», exigent les handicapés visuels.


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