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La lutte contre l'analphabétisme en Algérie
Essai d'analyse et d'approche
Publié dans El Watan le 02 - 03 - 2005

Franchement, que peut-on attendre d'un pays, même « frère », en termes d'aide dans le cadre de la lutte contre un fléau coriace comme l'analphabétisme, surtout quand ce même « pays frère » est aussi touché par ce mal et ne fait pas grand-chose pour s'en sortir ? Le dernier rapport de l'Alesco est éloquent à ce sujet, où l'on affirme que l'analphabétisme est en constante évolution dans les pays arabes. Et le fonds spécial que cette même organisation a mis en place pour endiguer ce phénomène n'a servi à rien.
Il faut d'abord qu'un des pays arabes puisse s'en sortir valablement pour qu'il puisse penser à porter aide et assistance aux autres. C'est une affaire purement interne à chaque pays et chaque pays ne peut et ne doit compter que sur ses propres moyens d'abord. Et une fois que quelques-uns des pays arabes s'en sortent assez bien, alors on peut parler de plans communs, d'entraide, d'assistance, d'échange d'expériences... et là, un « 8 janvier » pourrait avoir son vrai sens de Journée arabe d'alphabétisation, et le fameux fonds serait alors utile. Chez nous, on a trop pris l'habitude de dire qu'on a beaucoup fait pour l'école algérienne, qu'elle est une école pour tous... que nous avons réussi la démocratisation de l'enseignement. Certes, beaucoup a été fait dans ce domaine. Mais a-t-on bien fait ce qu'on a fait ? A-t-on fait ce qu'il fallait faire ? La volonté politique a toujours existé et a toujours été affichée. Mais l'application sur le terrain a toujours fait défaut et la réalité est là pour le prouver : l'analphabétisme a terriblement augmenté, puisqu'on enregistre plus de sept millions d'analphabètes. Cela représente le quart de la population algérienne. On a fait dans une sorte de « politique théorique », donc « politique politicienne », puisqu'on ne s'est jamais soucié de la réalité de ses résultats et de son application. On se suffisait de discourir pendant que le nombre des analphabètes augmentait. Comment et à quel niveau faut-il intervenir ? A mon avis, l'approche dans le traitement du phénomène doit se faire à plusieurs niveaux.
1) D'abord attaquer le mal à sa source
La non scolarisation des enfants en âge de l'être et la déscolarisation des enfants en cours de scolarité obligatoire. La loi portant obligation scolaire est pourtant claire à ce sujet : tout enfant qui atteint l'âge de six ans révolus à la date de la rentrée scolaire doit être obligatoirement inscrit à l'école primaire de son lieu de résidence. C'est un droit fondamental de l'enfant, et personne ne peut le lui enlever, et une obligation tant pour les parents que pour l'Etat, qui ne peuvent l'ignorer. Donc voilà un niveau d'intervention que l'on ne doit pas négliger. Il faut systématiser les vérifications et contrôles des inscriptions scolaires à comparer avec les registres de l'état civil. Les intervenants sont clairement identifiés : l'administration scolaire (directeur d'écoles/inspecteurs), services de l'état civil des APC, les services de police ou de gendarmerie, pour faire respecter la loi. Les parents n'ont pas le droit d'empêcher la scolarisation de leurs enfants des deux sexes. Un enfant peut être mal nourri ou mal vêtu, mais il ne doit jamais être privé d'école. C'est vrai qu'il y a parfois problème de moyens, notamment en milieu rural, en zones enclavées et même en zones urbaines ruralisées pour ne pas dire « bidonvillisées » : l'Etat doit y intervenir en rapprochant au maximum l'école des citoyens, en organisant le transport scolaire, en développant les cantines scolaires et les internats, en attribuant une prime de scolarité conséquente à ceux qui en ont vraiment besoin... C'est ce domaine que la solidarité nationale doit réellement investir. En somme, il faut enlever tout alibi aux parents pour les obliger à scolariser leurs enfants dès six ans, et à ne pas les retirer de l'école avant d'atteindre l'âge de scolarité obligatoire qui est fixé à seize ans révolus. Les services scolaires publics, eux aussi, ne doivent en aucun cas renvoyer un élève n'ayant pas atteint cette limite d'âge. C'est ainsi et seulement ainsi qu'on arrivera à tarir la source qui alimente l'analphabétisme. Et c'est de la responsabilité des pouvoirs publics.
2) Comment s'occuper du réservoir des « sept millions d'analphabètes » ?
Le chiffre est effarant. Ici, le rôle primordial doit être joué par la société civile et le mouvement associatif. Les associations et les services publics doivent travailler en synergie. Il y a une institution publique chargée de traiter de l'analphabétisme : c'est l'Office national d'alphabétisation et de l'enseignement des adultes. Cet office doit servir de noyau central d'assistance technique/matérielle et d'animation pédagogique aux associations qui œuvrent dans ce domaine. L'Etat doit encourager la création de ce genre d'associations, les privilégier en matière d'attribution de subvention, par rapport au reste des associations qui ont droit d'exister certes, mais qui doivent passer en second plan, surtout que nombre d'entres elles sont parasitaires et inutiles. L'Etat doit aussi mobiliser les chômeurs diplômés pour cette cause, dans le cadre de « l'emploi de jeunes », « filet social », « préemploi »... Ces jeunes recrutés devront être mis en stage de préparation pédagogique par l'office d'alphabétisation et ses antennes régionales, qui doivent être renforcées par un personnel spécialisé : les conseillers pédagogiques en alphabétisation. On doit décréter aussi l'ouverture des salles de classes scolaires du primaire et des collèges, en dehors des heures de cours, en fin de journée, pour les mettre à la disposition des organisateurs des cours d'alphabétisation. C'est une mesure que doivent prendre les APC et l'administration scolaire. C'est cette politique de proximité qu'il faut développer, pour espérer avoir des résultats concrets et probants.
3) Assurer un prolongement au travail d'alphabétisation
Sortir des individus du gouffre de l'ignorance, et surtout éviter que les autres n'y tombent, reste le défi majeur que toute société développée doit relever. Mais il faut le souligner : cela ne suffit pas si l'on ne cherche pas en complément à donner à ces mêmes individus, un savoir-faire manuel qui leur permettra d'être autonome et de devenir des citoyens à part entière, qui soient utiles pour eux-mêmes et pour la société. Ce niveau exige l'intervention des structures de formation professionnelle qui doivent associer leurs efforts à ceux fournis par les organisateurs des cours d'alphabétisation. Les centres publics de formation professionnelle peuvent et doivent rester ouverts après les heures de travail, pour recevoir les « alphabétisés » qui ont réussi à atteindre un niveau appréciable, leur permettant d'acquérir un métier manuel. En zones déshéritées, en milieu rural et en périphérie des grandes citées urbaines, là où il n'y a pas de centre de formation, des sections dites « détachées » doivent être ouvertes par les APC et rattachées à des centres de formation. En conclusion, il faut cesser de se suffire de commémorer des événements à l'occasion de dates précises, pour faire croire qu'on gère les problèmes de la cité ou de la société. Ce qu'il faut c'est une politique sérieuse et réaliste, qui dure dans le temps, qui sait mobiliser les moyens nécessaires et adéquats (ces moyens existent), et qui peut bien réaliser l'éradication de ce fléau qui handicape les sociétés, même au XXIe siècle.


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