La cueillette des olives tire à sa fin, et la récolte s'annonce bonne malgré le début timide à cause de la faible pluviométrie de la fin de l'année écoulée. Plus de 10 millions de litres produits jusqu'au début du mois en cours. Quant à la moyenne du rendement par quintal, elle est estimée à 17 litres. Ce ne sont pas les potentialités qui manquent à Bouira, mais le problème réside dans la culture, les pratiques et les habitudes qui pèsent sur la filière oléicole. Cette culture reste archaïque un peu partout à travers le pays et à Bouira en particulier. Des milliers d'arbres sont abandonnés par leurs propriétaires, sans aucun entretien. L'on ne connaît cet arbre que lors de la cueillette, malgré les avantages et aides de l'Etat. Une bonne récolte dépend toujours des conditions climatiques, essentiellement de la pluviométrie. La filière n'arrive pas à se relancer pour sortir de son archaïsme. A Bouira, on s'attend toujours à voir une véritable industrie de l'huile d'olive. L'investissement dans la filière oléicole connaît un grand retard, malgré les potentialités énormes dont dispose la wilaya en la matière. Une industrie qui générera des postes d'emploi et de rentrées financières. Tout en sachant qu'un litre d'huile d'olive sur le marché international coûte dans les 8 euros pour une huile de qualité moyenne. On compte des huileries modernes et traditionnelles qui ne travaillent que lors de la saison de la cueillette. Leur nombre est de 220 huileries. En plus de quelques petites unités de production des sous-produits de l'olivier qu'on peut compter sur les doigts de la main. Les pratiques liées au stockage de l'huile font défaut aussi. Que ce soit pour usage domestique ou à des fins commerciales. Cela est lié aux variations annuelles que connaît la production. En cas de baisse de la production, les stocks sont sortis et vendus à des prix parfois exorbitants. «Ceinture oléicole» en projet Pour donner un coup de pousse à la filière de l'oléiculture, la direction des services agricoles de Bouira (DSA) a lancé un programme ambitieux. Il s'agit de la plantation de 15 000 ha d'oliviers. Selon le directeur de la DSA, le projet est achevé. Un autre projet, celui de la «ceinture oléicole» au sud de la wilaya d'est en ouest, qui touchera 5000 ha, est en cours de réalisation. En plus des initiatives locales avec la plantation de 1200 ha, ainsi que l'ouverture de 160 km de pistes agricoles. Le programme européen pour la diversification économique Diveco est réparti sur 2 phases. Cependant, l'organisme concerné par ce programme, à savoir la DSA, n'a pas été avisé, déplore le directeur des services agricoles. Néanmoins, lors de la première phase, une équipe d'experts européens a réalisé une étude de faisabilité. Le but visé est de mettre en place des structures dédiées à la valorisation des sous-produits de l'huile d'olive dans la région centre du pays dont la wilaya de Bouira. Quant à la deuxième phase, elle consiste en l'élaboration d'un guide pratique de production de l'huile d'olive. Après une tournée à travers quelques huileries à Bouira, le constat fait par l'équipe d'experts européens est plus ou moins négatif. Le processus de production de l'huile d'olive est parsemé de lacunes et ce, allant de la cueillette jusqu'au produit final. Ils ont relevé un manque d'hygiène, des mauvaises conditions de transport, une longue durée de stockage des olives et de l'huile, des températures inadéquates…etc. Toutes ces mauvaises pratiques diminuent sensiblement la qualité de l'huile d'olive obtenue. Une fois le guide prêt, il sera diffusé et suivi d'une campagne de sensibilisation au profit des opérateurs de la filière oléicole.
