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Ce ravin au bout de la route...
Générale de la pièce Quichotte, l'homme qui n'était pour rien au TNA
Publié dans El Watan le 21 - 01 - 2010

Quichotte, l'homme qui n'était pour rien, la pièce de Chawki Bouzid, dresse une lumière crue sur l'homme, l'être humain et ses tourments, son passé, son présent, peut-être pas son futur.
Cela commence par un cri suivi de pleurs. Des images de flammes diffusées par support vidéo illuminent la salle sombre du Théâtre national algérien (TNA) puis une musique de road-movie prend le relais. C'est le début de la générale de Quichotte, l'homme qui n'était pour rien, pièce écrite par M'hamed Benguettaf et mise en scène par Chawki Bouzid. L'homme n'a pas de nom, un être humain, mais on peut l'appeler Quichotte. Sinon, c'est lui- même qui se prend pour le héros de Miguel de Cervantès, Hidalgo Don Quichotte de la Manche, ce rêveur absurde, après avoir détourné le costume de l'acteur principal d'une pièce. L'Irakien Fadhel Abas Al Yahia, dans un arabe parfait, occupe la scène dès les premiers instants. C'est lui Quichotte. Il parle avec un débit rapide. Mais, on tente de suivre.
Quichotte parle de son histoire. Celle d'un enfant qui a perdu ses parents dès la naissance. Il a fallu un séisme dans le village pour qu'on l'accuse de porter le malheur. Faut bien que quelqu'un paye ! L'homme s'adresse à son enfance. Et voilà que le jeune de 14 (campé par Abdelghani Alouane) lui parle à travers la vidéo. Un petit dialogue sur l'amour de cette jeune fille partie chercher la joie dans une grande ville. L'homme sans nom prend la route à bord d'une voiture (le cheval Rossinante, c'était l'autre époque !) à la recherche de l'amour perdu. A chaque fois il lit le journal, pense que les femmes, qui cherchent des hommes mûrs pour se marier s'adressent à lui, rien qu'à lui. Il croise un routier en panne de voiture. « Montes Sancho ! ». « Je m'appelle Pancho Kercha », réplique l'autre. Il vit le rêve de la pièce. Sancho Panza était le compagnon du chevalier Don Quichotte, celui qui voulait aider les plus faibles, qui croyait bien faire.
Pancho, joué par Kamel Zerrara du théâtre de Batna, va être embarqué dans une drôle d'aventure avec un conducteur partagé entre l'illusion, l'amertume, l'égoïsme et les songes. Peut-être même la folie, la folie douce ! Pancho a faim. Il veut manger. Quichotte ne connaît pas le creux du ventre. C'est qu'il est sur un nuage. Pancho et Don Quichotte rencontrent des personnages curieux qui leurs proposent de passer la nuit. Des bandits ? Le gardien, joué par Mahfoud El Hani du théâtre de Batna, tente de les persuader de rester. Autant que Louisette, campé par Fatima Chikh, Mirinda, jouée par Faiza Amel, et Cesar, interprété par Brahim Djabballah. Eux aussi sont dans leurs monde ou plutôt dans leurs cases. Ils ont leurs rêves, leurs fantasmes, leurs soucis et leurs malices. Et puis, il y a cette route qui se rallonge dans un paysage sans repères. Sur scène, on voit rien.
C'est sombre. Cela aide à pallier la faiblesse du décor. Chawki Bouzid, aidé par Chaker Yahiaoui, a beaucoup travaillé sur les jeux de lumière pour créer les mouvements et suggérer les métaphores. Il y a même les lumières vertes, comme celle de Matrix. Quichotte invite Pancho à tirer. « Ouvre le feu sur celui qui ment, qui exploite, qui trahit, qui se moque, qui.... » Mais, le mensonge et la trahison ne sont-ils pas devenus synonymes d'art de vivre ici et ailleurs ? Et puis il y a ce coiffeur qui sort de nulle part et qui étrangle presque Quichotte. « Mais que fait un coiffeur dans un endroit où il n'y pas de têtes ? », lance le conducteur surpris. Plus loin, la route est coupée. Un ravin. Un précipice. Un vide.
Pas moyen d'avancer. « Il faut revenir en arrière. Le retour sera long », lance-t-il. Eternel recommencement ! Les jours se suivent et se ressemblent dans un pays où le statut quo a valeur de règle absolue. « J'ai aimé cette pièce dès que je l'ai lue pour la première fois. Il ne s'agit pas du chevalier Don Quichotte mais d'une personne anonyme. Ils partagent ensemble quelque chose : le départ et la recherche », explique Chawki Bouzid. Il parle des paradoxes de la société qui fait de son mieux pour marginaliser une partie d'elle même. « Quand cette partie se révolte, la société lève les mains. On chasse les enfants de l'école et quand la délinquance fait parler d'elle, on se demande pourquoi. On laisse faire ensuite on accuse. Quand on marche dans les rues et qu'on voit les SDF, on se pose la question : comment se fait-il que ces gens soient là ? Et puis qui se pose cette question », ajoute-t-il.
Le texte de M'hamed Benguettaf a été traduit par le critique de théâtre Mohamed Boukrasse. Le romancier et journaliste Abderazzak Boukeba a assuré la révision linguistique. Majid Mansouri et Abdelaziz Lechleh de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audio visuel (Ismas) ont assuré la réalisation vidéo. Chawki Bouzid a été assisté à la réalisation par Toufik Rabhi (qui a joué le rôle du coiffeur) et par Mourad Bouchhir. La composition musique a été faite par Hassan Lamamra, alors que les effets sonores ont été conçus par Mohamed Fatah Salma. « Quichotte, l'homme qui n'était pour rien » sera présentée, chaque soir à 19 h au TNA jusqu'au 29 janvier. Les vendredi et samedi elle sera présentée les après-midi. Chawki Bouzid ira bientôt à Skikda pour monter une nouvelle pièce, L'Ombre chinoise. « C'est une nouvelle conquête. La pièce met en scène cinq femmes », explique-t-il. Le théâtre de Skikda est dirigé actuellement par Sonia.


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