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Béjaïa : Les Cafés littéraires fleurissent
Publié dans El Watan le 28 - 01 - 2018

Les espaces littéraires se multiplient ces derniers mois un peu partout à Béjaïa et redonnent leurs droits aux livres et aux débats. Ils s'ajoutent au Café littéraire de Béjaïa, le plus ancien et le plus en vue, à celui non moins actif d'Aokas, mais aussi à ceux, moins réguliers, certes, mais fonctionnels, comme la Ballade littéraire et Bruit des mots et quelques rendez-vous de collectifs et d'associations. Bouquet d'espace de liberté.
Le 12 janvier dernier, Chemini a inauguré son Café littéraire, qui ambitionne de se maintenir longtemps dans le paysage culturel local. Des associations ont porté le projet inauguré avec une première rencontre animée par le militant Djamel Zenati, qui avait fait salle comble à la maison de jeunes Farid U Zadi.
La naissance de ce Café littéraire a été un événement à Chemini, d'autant que le président de l'APC, Madjid Ouddak, a mis du sien pour réussir la création de cet espace. Il s'est engagé à mettre à la disposition du Café littéraire le véhicule de l'APC pour le transport des invités, lesquels ont la possibilité d'être hébergés dans une «maison d'hôtes» que la commune a aménagée pour cela.
L'APC s'engage aussi à prendre en charge les besoins en affichage de ce Café littéraire, qui est né dans des conditions qui lui permettent de se pérenniser. Il a tenu d'ailleurs son deuxième rendez-vous, une semaine plus tard, avec une rencontre publique animée par l'infatigable militant et avocat, Rachid Ali Yahia, à la bibliothèque communale. Cette infrastructure tient lieu d'espace de liberté qui s'affranchit des autorisations de l'administration.
Si la rencontre de Djamel Zenati a été autorisée, celle de l'écrivain Larbi Ahyoune ne l'a pas été en janvier dernier, avant la naissance du Café littéraire. L'administration de la wilaya avait jugé, comme pour le cas d'Aokas, dans les coulisses, que l'invité est «un danger à l'ordre public». Le mouvement associatif a maintenu la rencontre que le maire a autorisée à la bibliothèque communale. L'écrivain a animé sa rencontre dans un débat riche et responsable.
Dans la foulée de cette reprise de l'activité associative, l'idée de la création d'un «Café populaire» circule. Barbacha a déjà son propre Café populaire qui se tient dans une structure que l'on a nommée «Maison du peuple» et sous l'égide «des jeunes libres de Barbacha». Rachid Boudjedra est passé par là-bas en décembre 2017 pour une conférence-débat. Tassadit Yacine est programmé pour y être prochainement. A Barbacha aussi, le rendez-vous jouit de l'implication matérielle de l'APC comme nous l'affirme le maire, Mohand Sadek Akrour.
Café des libertés
Le caractère populaire de ce genre de rencontres prend tout son sens à Seddouk, où des jeunes ont créé leur Café littéraire qui prend ses quartiers dans l'espace public. Un «Café des libertés» a été tenu en ce janvier dans une cafétéria, animé par un collectif d'associations et de citoyens. Dans la rue ou dans les cafés, l'idée est d'aller vers le public. «Nous voulons sortir de l'ordinaire», nous dit Berkani Abdellah, membre du collectif. «C'est une première à Seddouk», assure son camarade, Farès Labdouci. On compte débattre du chômage, de la citoyenneté, de l'identité….
Les individualités, qui sont parfois à l'origine de la création de ces rendez-vous, se muent souvent en des projets collectifs portés par le mouvement associatif, qui tente d'innover. A Aït Rzine, on a donné naissance au nouveau concept de «Café lecture». Un groupe de citoyens a installé dans une cafétéria une armoire en bois que des bénévoles ont alimentée en livres et magazines. La lecture sur place est bien sûr gratuite et le prêt pour une semaine est monnayé symboliquement à 30 dinars le livre, somme qui est versée à la caisse du cafetier.
«L'engouement vient plutôt des personnes qui sont nombreuses à offrir des livres et magazines», nous affirme Malek Boudjemaâ, co-initiateur de cette action louable. Selon lui, l'objectif est d'ouvrir un «café lecture» par mois, jusqu'à couvrir les cinq cafétérias du chef-lieu communal, Guendouz, comme première phase du projet. «Les livres sont prêts», dit-il. Une deuxième bibliothèque du genre vient d'être, en effet, inaugurée. Un peu comme à Seddouk, à Guendouz aussi on préfère que le débat se fasse «par petits groupes autour d'un café, de façon informelle».
Mais cela n'empêche pas à d'autres concepts de mûrir. «Nous avons un projet d'un café littéraire avec vidéo-conférence, sur un écran géant que nous installerons. L'auteur restera chez lui et nous lui poserons des questions à distance après sa conférence. Je ne sais pas ce que ça va donner. Nous comptons bien entendu l'honorer par l'achat d'une quantité de ses livres avant de l'inviter», explique Malek Boudjemaâ. La volonté et les ambitions ne manquent pas dans nos villages, où l'on fait avec les moyens du bord.
Circuit littéraire
Tifra aussi à son Café littéraire, qui se tient à la bibliothèque communale d'Ikedjane. L'effort est perceptible de chercher à inviter des noms qui puissent intéresser le débat contradictoire. On est, par exemple, sur la piste de l'ancien journaliste et politologue, Fodil Boumala. La bibliothèque de Tinebdar est un autre lieu de rencontres précieux avec son Café littéraire qui s'est fait connaître dans la région. Né de la conjugaison des efforts de plusieurs associations, il invite à débattre de tamazight le 3 février prochain.
Dans cette région des Ath Weghlis s'offre le choix de ce genre d'espaces de rencontres à travers, entre autres, le club de lecture Ath Waghlis d'El Flaye, qui avait reçu en novembre dernier l'écrivain Amin Zaoui. Souvent, ce sont les mêmes conférenciers qui tournent à travers ces espaces de débat de la région, ce qui crée une sorte de circuit littéraire profitable, autant pour les conférenciers que pour le public des différentes localités.
Amin Zaoui a été d'ailleurs l'hôte du Café littéraire d'El Kseur, qui, depuis quelques années, convie la population à des rencontres plurielles avec des auteurs, artistes et militants plus ou moins connus sur la scène nationale. La dynamique est telle que certains parmi eux sont promis à devenir des rendez-vous incontournables, même pour des auteurs confirmés, comme l'est le Café littéraire de Béjaïa (CLB) et tend à le devenir celui d'Aokas.
«Le café littéraire de Béjaïa est devenu un passage presque obligatoire de légitimation et visibilité de toute nouvelle œuvre littéraire. C'est presque le seul espace libre et sans tabou qui permet aux écrivains d'exposer leurs œuvres, de les rendre visibles, et surtout de se frotter aux réalités et au débat contradictoire sans qu'ils prennent le risque d'être indexés ou dénigrés», commente Saïd Salhi, vice-président de la LADDH.
Kader Sadji, cheville ouvrière du CLB, estime que ces Cafés littéraires sont une «alternative culturelle à la politique de l'Etat, qui exerce le monopole sur l'action culturelle». «Ce sont des espaces de liberté qui doivent prendre une grande place pour favoriser l'émergence de l'esprit critique du citoyen et c'est l'objet assigné au CLB à sa création en 2008», nous dit-il.
A travers cette multitude de Cafés et de rencontres qui tendent à se pérenniser, le livre et le débat gagnent, presque dans les quatre coins de la wilaya, des espaces précieux et enviables, naissant et grandissant, qui vivent de la seule détermination de leurs jeunes initiateurs et de la soif d'échange d'idées.


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