Le bureau fédéral a livré les premiers éléments de l'expertise confiée par la FAF au professeur Nibouche, cardiologue, consultant et expert auprès de la FAF. L'expertise a conclu que Daoud Bourzeg «a été victime d'une mort subite, de cause indéterminée». Le communiqué précise que «l'autopsie n'a pas été réalisée sur le cadavre pour expliquer le décès». La suite (du communiqué) est dramatique, puisqu'elle révèle que «la licence de feu Bourzeg a été délivrée par la ligue de wilaya de Sétif, non pas sur la base du dossier médical préconisé par la FAF (dossier PCMA), mais sur un simple certificat non conforme et non réglementaire». Cela signifie qu'il y a eu une délivrance de licence de complaisance. C'est grave. Les règlements de la fédération précisent que la délivrance de la licence est soumise à la présentation préalable du dossier PCMA. Sur ce Chapitre, la ligue de wilaya de Sétif a failli à ses obligations. Le médecin de la ligue auditionné par des membres de la fédération aurait reconnu «avoir délivré un certificat médical présenté par le club… bien après l'étude des dossiers médicaux». Il se serait défendu en arguant que la licence avait été délivrée avant qu'il ne donne son feu vert suite à la présentation du certificat médical. Il a dégagé sa responsabilité et chargé la ligue. Le président de la ligue, Messaoud Koussa, se retrouve propulsé au-devant de la scène après la dramatique disparition du jeune Daoud Bourzeg. Le communiqué du bureau fédéral n'a pas manqué de charger l'arbitre qui a fait démarrer la rencontre en l'absence du médecin. Cette affaire dramatique met en lumière les incohérences d'un football riche comme Crésus au sommet, pauvre et misérable en championnat amateur. L'argent coule à flot au sommet de la pyramide (clubs pros et sélections) alors que le football amateur est à l'article de la mort. Pour assurer leur participation aux compétitions organisées sous l'égide de la fédération, les clubs amateurs crachent le sang, croulent sous les taux exorbitants qu'ils doivent satisfaire (frais d'engagement, pénalités financières, dépenses liées à l'organisation des matchs, déplacements, achats de matériel et d'équipement…). En fait, ils n'ont jamais été consultés. Les décisions concernant leur quotidien leur sont dictées sans possibilité de changer quoi que ce soit. Beaucoup de choses sont à revoir. A commencer par l'association des véritables acteurs (dirigeants de clubs) et non plus les présidents de ligue qui, en réalité, ne défendent pas les intérêts des clubs. Pour couvrir le chapitre santé des joueurs amateurs, la fédération doit dégager une enveloppe financière conséquente au profit du football amateur. Le recours à la justice dans l'affaire Daoud Bourzeg n'est pas à écarter pour situer toutes les responsabilités. C'est le moins qu'elle puisse faire en pareille situation.