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Le grand absent
Publié dans El Watan le 17 - 04 - 2010

La poésie, il faut aller la quérir cette fois-ci à l'autre bout de la terre, en Australie plus exactement. L'émerveillement et l'étonnement s'accompagnent automatiquement d'une interrogation plutôt lancinante puisqu'il s'agit non seulement de visiter des contrées inhabituelles, mais, et c'est là l'essentiel, de savoir comment aller à la rencontre de l'homme, sous d'autres latitudes, par le truchement d'images on ne peut plus éblouissantes, surtout celles ayant directement trait à la nature et aux sonorités auxquelles notre perception pourrait se montrer rétive. Plus de cent poètes australiens sont venus donc bivouaquer dans une anthologie compilée par des auteurs américains.
A première vue, ces poètes ont quelque chose de presque charnel avec la littérature anglo-saxonne dès lors que la langue de Shakespeare est, à la fois, leur langue maternelle et leur premier support pour s'exprimer et mettre au devant de la scène le monde au sein duquel ils ont toujours évolué. En effet, leurs ancêtres, anglais pour la plupart, n'ont-ils pas mis pied en Australie depuis plus de deux siècles ?
Certes oui, la tonalité reste la même, c'est-à-dire, anglaise, en dépit de l'éloignement géographique de leur terre d'origine, entendez, l'Angleterre. On croirait lire les poètes anglais du XIXe siècle. La métrique, il faut le dire aussi, n'a pas changé d'un iota dans la mesure où l'idéal reste purement anglais même si celui-ci a été transposé dans des contrées plutôt sauvages et adverses. On y chante les grandes étendues australiennes comme pour créer une espèce de relation charnelle avec le milieu naturel environnant.
Les montagnes de l'Australie, ses forêts et ses déserts figurent en bonne place dans cette anthologie. Le grand absent n'est que l'aborigène, cette créature écrasée, jetée dans les déserts pour y subsister avec les serpents, les scolopendres et les différents prédateurs. Pas trace de nez court et plat, ni de tête ébouriffée, échevelée, encore moins de masure ou de cabane au fin fond du désert. Pourtant, le propre de la poésie est de chanter l'homme avant tout, de le révéler à sa propre humanité.
Il y a lieu quand même de remarquer que si les hommes de lettres américains du XIXe siècle n'avaient rien à envier à leurs confrères australiens tant la similitude du comportement est grande sur le double plan de l'histoire et de la politique, ils s'étaient, néanmoins, inspirés de « leur » aborigène, c'est-à-dire, du malheureux peau-rouge, si écrasé, si balayé de l'histoire humaine. On le voit, notamment, dans les écrits d'un Henry Wadsworth Longfellow, (1807-1882), dans son épopée, Le Chant de Hiawatha ; d'un James Fenimore Cooper (1789-1851) dans Le tueur de daims et Le Dernier des Mohicans ; d'un Walt Whitman (1821-1891) dans son long poème lyrique et épique à la fois, Les Feuilles d'herbe, et bien sûr dans les contes populaires ayant mis en relief la vie dans l'Ouest sauvage.
A l'image du peau-rouge d'Amérique anéanti par une machine guerrière sans égale dans l'histoire, l'aborigène d'Australie, lui, risque un jour de disparaître à son tour. Même une grande figure telle que la championne olympique aborigène, Cathy Freeman, et ses semblables n'y pourront rien, car l'idéal en ce domaine serait de permettre aux exclus de l'histoire de pouvoir chanter de cette voix qui monte de leurs tréfonds, sans gêne aucune et, surtout, sans intermédiaire. C'est ce que, malheureusement, cette compilation poétique ne semble pas dire ni permettre.


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