Jeudi, le sélectionneur national a animé une conférence de presse juste avant la séance d'entraînement de la journée. A l'aise devant le micro et en face des journalistes, le coach des Verts a fait un retour sur les différentes étapes qui ont marqué la préparation de l'équipe nationale depuis le premier stage en Suisse. San Lameer (Afrique du Sud) De notre envoyé spécial « Ici, nous bouclons le troisième et dernier stage avant d'aborder le premier match de la Coupe du monde face à la Slovénie, le 13 juin à Polokwane. Ici, nous avons axé le travail sur l'aspect technique et tactique. Le volet psychologique, lui aussi a été bien pris en charge. Dieu merci, aujourd'hui tout l'effectif retenu pour la Coupe du monde est apte à jouer. Nous avons traversé quelques moments de doute en raison des blessures qui n'ont pas épargné les joueurs, sans oublier la méforme qui poursuivait d'autres. Nous avons toujours gardé confiance. Le temps nous a donné raison. Tous les joueurs sont prêts à jouer comme nous l'avions programmé. » Le facteur temps ne risque-t-il pas justement de freiner un peu l'équipe ? Rabah Saâdane ne partage pas cet avis et l'a dit en conférence de presse : « Tous ces aléas ont été pris en considération dans notre démarche initiale. On était convaincu que les joueurs reviendraient à leur meilleur niveau de forme à l'issue du dernier stage. Tous sont à l'heure. Entre nous soit dit, nous n'avions pas le droit de sacrifier notre premier atout, la cohésion, patiemment édifiée au cours des mois passés. Elle nous sera d'un grand service le jour J. » Pour convaincre l'auditoire de la justesse de ce choix, l'entraîneur dira : « Vous avez vu les commentaires qui ont suivi nos deux matches de préparation contre l'Eire et les Emirats arabes unis ? J'étais obligé d'aligner une équipe expérimentale avec beaucoup de jeunes. On ne peut pas reconduire la même stratégie en Coupe du monde. Donc, à mes yeux, il était logique et raisonnable de continuer à s'appuyer sur les cadres, quitte à le faire en dernière minute. » A Margate, où les Verts s'entraînent depuis leur arrivée dans la province du Kwazulu Natal, Rabah Saâdane a livré son « secret ». Il n'a jamais eu l'intention de bouleverser le groupe : « Je savais à quoi m'attendre depuis longtemps. Il aurait été mortel de bouleverser le groupe au motif que l'équipe ne gagnait plus. Vous croyez qu'on peut sortir indemne d'une Coupe du monde avec une équipe profondément remaniée ? De toute façon, je n'ai jamais cédé à cette tentation. » L'épisode Yazid Mansouri l'a bouleversé humainement, car il a été contraint d'écarter son capitaine d'équipe, son porte-parole sur le terrain. Sa version : « Ce n'est jamais facile pour un entraîneur de prendre une telle décision. Yazid n'est pas n'importe qui dans l'équipe. En plus de ses qualités techniques, c'est un guide pour l'ensemble de ses partenaires. Avant de lui annoncer qu'il ne serait pas titulaire face à la Slovénie, j'ai beaucoup parlé avec lui. Comme je l'ai fait avec Saïfi et Gaouaoui avant lui. » Interrogé sur « les retombées psychologiques » de cette décision, il réplique : « Je n'ai pas pour habitude à répondre à tout ce qui se passe autour de l'équipe », et d'ajouter aussitôt : « Mon principal souci c'est celui d'aligner la meilleure équipe possible. Chaque joueur doit se préparer à surmonter la concurrence qui est une bonne chose pour l'équipe. Avant, elle n'existait pas ou peu. Voyez les résultats de l'époque. Tout le monde cherche l'intérêt de l'équipe et même moi je passe après celui de l'Algérie. J'ai beaucoup de respect pour les trois joueurs cités (Gaouaoui, Saïfi, Mansouri). C'est le niveau de chacun qui plaide pour son maintien ou non dans l'équipe-type. Je ne suis pas là pour sortir les joueurs par la petite porte. La réponse viendra toujours du terrain. ». Un peu plus tard, il est revenu sur l'option Lacen-Yebda : « Je pense qu'ils sont les mieux lacés pour jouer le match contre la Slovénie », ajoutant au passage : « J'ai dégagé l'équipe type à un élément près. Les joueurs en ont été informés. » Le joueur en question serait Kadir qui a de fortes chances d'être aligné sur le flanc droit de la défense dès le coup d'envoi. C'est le schéma dans lequel l'équipe (type) s'est préparée lors de ses dernières séances d'entraînement. Pour le rendez-vous de demain, Rabah Saâdane a fourni quelques détails qui ont précédé à son choix de base : « Je veille à ce qu'il y ait un équilibre entre les compartiments. La cohésion sera notre atout majeur. Les critères de sélection seront les suivants : le plus en forme et le plus aptes à jouer en altitude. » Le stage à Crans Mantana a servi, justement, à fournir des indications sur les possibilités de chaque joueur à s'adapter à cette donne importante. A un confrère étranger qui lui demandait qu'est-ce qui a changé pour Saâdane par rapport à la Coupe du monde 1986 au Mexique, le coach algérien a répondu : « Contrairement à 1986, là nous arrivons en Coupe du monde avec quelques soucis en matière de cohésion, résultat des blessures et de la méforme de quelques joueurs. En face de nous, il y aura des équipes fortes, bien préparées. Nous jouerons notre carte à fond, sans complexe, ni crainte. Psychologiquement, nous serons forts. » Ses dernières paroles ciblent le premier adversaire des Verts, la Slovénie : « Il s'agit d'un petit pays de par le nombre de ses habitants (2 millions), mais c'est une grande équipe au plan football. J'ai visionné quelques cassettes de ses matches et je trouve que c'est une redoutable équipe. Elle sera un adversaire extrêmement difficile », conclut le sélectionneur.
