Le jeune activiste Brahim Laalami est victime de violences et de maltraitance. Il aurait subi un passage à tabac lors de son interpellation. C'est ce que confirment ses avocats, Yesser Belamri et Sofiane Ikken, qui lui ont rendu visite samedi dernier. «Nous avons rendu visite au militant Brahim Laalami qui se trouve actuellement à la maison d'arrêt de Bordj Bou Arréridj ce samedi 1er décembre. A sa rencontre, nous avons constaté la présence de traces visibles de violences sur son corps : des ecchymoses et une fracture à son bras gauche», affirment les deux avocats, dont le témoignage a été repris par le vice-président de la LADDH, Saïd Salhi, sur sa page Facebook. Les deux avocats rapportent aussi les déclarations du détenu d'opinion qui s'est plaint de violences subies lors de son arrestation par les services de sécurité à Constantine et à Bordj Bou Arréridj. «Le militant nous a confié qu'il a subi des atrocités à Constantine et à BBA dans les locaux des services de sécurité. Il a été aussi mis en isolement dès le premier jour de son incarcération jusqu'à hier (vendredi)», ajoutent les deux avocats, qui affirment que «Brahim Laalami a entamé une grève de la faim depuis son incarcération». Réagissant, la LADDH exprime sa solidarité avec le jeune détenu et «réitère son interpellation du parquet de BBA pour l'ouverture d'une enquête pour que justice soit faite». «La dignité, l'intégrité morale et physique des détenus sont inviolables. Les garanties et droits des prévenus contenus dans la loi doivent être respectées en toutes circonstances», précise la LADDH. Un autre jeune militant, Sofiane Babaci, a subi le même traitement à Boumerdès. Selon son avocat, Kader Ouali, le jeune homme arrêté le 26 novembre dernier dans la commune de Laaziv, au moment où il rentrait chez lui, «a été rué de coups dans le commissariat de police avant d'être transféré au chef-lieu de la wilaya où il a été présenté devant le tribunal». «Aujourd'hui 1er décembre, j'ai rendu visite au détenu Sofiane Babaci à la prison de Bordj Menaïel. J›ai constaté des traces de violences sur son visage et sa difficulté à se tenir debout (…). Jusqu'à maintenant, il n'a pas été examiné par une médecin», témoigne l'avocat du barreau de Tizi Ouzou, qui exige une expertise médicale urgente pour constater les traces de la maltraitance subie par ce jeune homme. Ces affaires doivent interpeller le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, qui a tenté de nier, dans une déclaration faite samedi dernier, «toute atteinte au droit des détenus dans les prisons algériennes». «Des informations circulent à propos de nos établissements pénitentiaires mettant en cause de manière mensongère les conditions de détention et le traitement des détenus. Je précise que la gestion de nos établissements pénitentiaires se fait dans la transparence avec le respect total de la dignité humaine, et nous avons les ONG nationales et étrangères comme le meilleur témoin», a-t-il déclaré en marge de l'installation du nouveau directeur général de l'administration pénitentiaire. Le garde des Sceaux a ajouté que «les portes de ces établissements demeurent ouvertes». «Le procureur général assume l'entière responsabilité de ce qui se passe dans les établissements pénitentiaires relevant de sa compétence territoriale. Je me vois dans l'obligation d'inciter les concernés à se réapproprier leurs prérogatives entières et d'assumer leurs responsabilités comme les représentants de la justice au niveau local», a-t-il dit.