En algérien, les cheveux sont synonymes de rien, quand on n'a rien obtenu, on dit «ch3ar», «les cheveux», pour signifier le néant, équivalent du «chkoupi ou rghaoui» chez les pêcheurs, «algues et écume», signe qu'ils n'ont rien pêché. Pourtant, dans la réalité non verbale, les cheveux ont une importance capillaire et capitale comme vient de le montrer l'affaire du lycée Lotfi d'Oran, où une élève a été renvoyée à cause de ses cheveux jugés trop fournis par le proviseur. Petite histoire mais qui renvoie à un problème plus vaste, la chevelure féminine symbole de séduction, et du cheveu en général, des anciens Egyptiens qui raffolaient de perruques faites de vrais cheveux conférant à leurs propriétaires un haut rang social, aux Amérindiens preneurs de scalps, autrement dit les cheveux et leur racine, véritable trésor de puissance, en passant évidemment par le voile féminin utilisé par toutes les religions pour masquer ces poils de tête qui auraient la faculté de faire perdre la tête aux hommes, même si sur leur tête, ils ont aussi des cheveux. Pour ce dernier cas, on aura compris que c'est la femme qui pose problème, sa peau et ses cheveux, formes et attributs, ce qui est une vieille histoire. Faut-il raser la tête des femmes ? Presque, puisque écrasés sous le voile, manquant d'air, les cheveux s'asphyxient et finissent souvent par tomber. Le peuple des chauves est-il la finalité ? On ne sait pas, et le président Tebboune n'est toujours pas là, lui-même sans cheveux, comme son prédécesseur, mais qui aurait sûrement ordonné une enquête sur le cas de cette lycéenne d'Oran, par ailleurs vice-championne d'Afrique d'escrime, voire même proposé un nouveau référendum afin de choisir quels cheveux porter et quelle coupe nationale adopter. Ce qui n'a rien à voir avec la Supercoupe d'Algérie qui vient d'être remportée par le CRB, dans un stade sans spectateurs mais avec, pour la première fois, une 4e arbitre femme. Avec des cheveux. Contre l'USMA, qui a finalement gagné des cheveux. Advertisements