Les protestataires revendiquent, outre le droit à la dignité, le paiement des congés et des heures supplémentaires. Dans une lettre adressée au PDG du groupe ENOF, des travailleurs du complexe du kaolin (SOALKA) d'El Milia, appellent à la prise en charge d'une plateforme de revendications qu'ils ne cessent depuis un certain temps de faire valoir. La lettre comprenant la signature de 26 sur les 45 travailleurs de l'usine, laquelle compte un personnel de 120 employés, y compris les agents de sécurité au nombre de 15, porte principalement sur une augmentation salariale de 30%. Elle concerne également «le respect de la dignité des travailleurs, le paiement de leur congé et des heures supplémentaires», à l'instar, y est-il noté, «de ceux qui ont bénéficié de cet avantage, en plus du traitement sur un même pied d'égalité que ces derniers, notamment en matière de promotion et de formation». Les travailleurs concernés, nous a-t-on expliqué, ont décidé de se prendre en charge eux-mêmes, bien qu'ils soient représentés par une section syndicale affiliée à l'UGTA. Leur souci est de faire aboutir ces revendications, soulevées par des cadres, des agents de maîtrise et d'exécution du complexe à l'adresse des responsables du groupe. Les 26 signataires de la requête, qui agissent loin de la couverture syndicale de l'UGTA, se disent prêts au dialogue et appellent le PDG du groupe à les recevoir «pour lui soumettre de plus amples détails sur la situation alarmante» de leur complexe, qu'ils jugent sinistré. Contacté, le chef de la formation syndicale a assuré que toutes ces revendications ont été prises en charge et que ces travailleurs ne cherchent, selon lui, qu'à générer un climat de tension au sein de l'usine. Le complexe du kaolin d'El Milia a été cédé en partenariat à hauteur de 63%, à un homme d'affaires canadien d'origine libanaise. La société mère, l'ENOF, détient 37% des parts restantes, mais cette unité de production et de traitement du kaolin fait face depuis sa création à un problème de mévente de son produit. D'ailleurs, a-t-on fait savoir, celle-ci n'a jamais atteint sa capacité réelle de production de 50 000 tonnes/an. Sa production tourne souvent autour de 8 à 10 000 tonnes/an. Le produit ne trouve pas preneur ni sur le marché national ni à l'étranger, nous a-t-on précisé. Et s'il se maintient en activité, c'est en partie grâce au tout-venant qu'il arrive tant bien que mal à vendre. «Les rares fois où il a dépassé les 10 000 tonnes, c'était il y a des années lorsque il avait pu écouler quelque 15 000 tonnes», soutient une personne au fait de ce problème de mévente. Celle-ci-ci estime, en outre, que l'actionnaire majoritaire du complexe ne lésine pas sur les moyens et qu'il a toujours répondu présent aux sollicitations du groupe ENOF. Ce que les signataires de la pétition ne veulent pas entendre, insistant sur l'état sinistré de cette unité.