Les locaux des partis politiques à Médéa, qui étaient désertés, ont retrouvé ces derniers temps une animation particulière à l'approche de l'échéance électorale à l'APN. Une ambiance fébrile est observée et les nombreux militants qui s'y rendent constamment, s'activent fortement pour appuyer les demandes de candidature du même clan, mais parfois restent divisés sur le choix de la tête de liste. Car un grand nombre se porte candidat et chacun se dit être plus convaincant et plus populaire que l'autre. La particularité, cette fois-ci, est que les indépendants et les nouveaux petits partis vont rentrer en lice, en force, dans la compétition des urnes et cela «dérange» les grandes pointures, aussi les élections de la députation prochaine seront-elles très serrées. Mais avant cette échéance, les coulisses seront le théâtre de beaucoup de tractations, pas toujours loyales. L'argent de la campagne coulera certainement à flots, comme d'habitude, pour gagner plus de voix et de soutien pour le jour «J». Ainsi, la fièvre ne cesse de monter au fur et à mesure, devant la confusion des groupes de prétendants qui craignent d'êtres court-circuités en haut lieu par des listes concoctées avec des candidats «parachutés», en méprisant la base militante comme auparavant. Les responsables locaux des partis sont discrets sur cette question et sont moins bavards sur le nombre et la catégorie des candidats qui ont déposé leur candidature à leur niveau. Dans cette bataille, l'élément féminin se tient en retrait, au moment où il est encouragé par la nouvelle loi électorale. Sur l'autre rive, ce sont les citoyens qui observent de loin ce manège, en ne voyant aucune utilité à ces élections, si ce n'est des intérêts personnels. Les gens rencontrés dans la rue se disent outrés par la ruée de certains opportunistes omniprésents à chaque échéance électorale, obstruant ainsi la route à des jeunes plus méritants, car au fond ils ne cherchent que les avantages qui leur sont alloués une fois à l'APN. Un vieux retraité, exaspéré se pose la question : «A quoi sert un député ?» En particulier, celui qui a quitté sa localité qui l'a élu pour s'installer définitivement à Alger. Pourra-t-il faire à distance quelque chose pour ses concitoyens qui se débattent dans des problèmes de précarité en l'absence de commodités élémentaires pour une vie décente. Un quinquagénaire enchaîne et dénonce que ces députés n'ont pas daigné, durant leur mandat, à assurer des permanences pour recevoir leurs électeurs et recueillir leurs doléances comme ils l'ont promis avant leur élection. Ce scénario risque de se reproduire tant que l'opportunisme prime…