Le président du SNPSSP a expliqué, hier, comment le ministre de la Santé tourne le dos aux doléances des spécialistes. Le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) maintient son appel à une grève de trois jours à partir d'aujourd'hui. Le syndicat entamera également une grève illimitée le 1er avril. Dans une conférence de presse tenue hier au siège du syndicat, à Alger, le président du SNPSSP a expliqué comment le ministre de la Santé tourne le dos aux doléances des spécialistes et «dénigre les spécialistes avec une campagne de désinformation». Le docteur Yousfi est en effet revenu sur la réunion de conciliation convoquée par le ministère, qui s'est avéré «un fiasco», selon le SNPSSP. «Nous avons été reçus par des directeurs centraux qui n'ont aucun poids décisionnel concernant les points soulevés. Et le lendemain, le ministre déclarait que tous les points ont été satisfaits.» «C'est une insulte», martèle le président du SNPSSP en accusant M. Ould Abbès de faire «dans la désinformation et de faire durer la crise». Selon M. Yousfi, aucun des points contenus dans la plateforme de revendications datant de juin 2010 n'a été satisfait. «Le ministre n'a rien fait pour les effectifs de la santé, il n'a d'ailleurs aucun mérite concernant les augmentations des salaires des spécialistes qui ont été faites au même titre que pour les salaires de tous les effectifs de la Fonction publique», soutient le conférencier, qui s'alarme de l'état du système de santé publique qui perd ses moyens et ses effectifs. «C'est au ministère de respecter ses engagement envers ses partenaires sociaux pour l'amélioration des conditions de travail.» Le SNPSSP accuse également le ministère de fuite en avant et de vouloir vider les structures de santé de ses praticiens : «M. Ould Abbès est en train de faire fuir les compétences et de prendre le malade en otage en le laissant mourir chez lui ou en le contraignant à se diriger vers le privé.» Le docteur Yousfi a tiré la sonnette d'alarme sur les conditions prévalant dans les hôpitaux et autres structures de santé, en rupture de la majorité des médicaments : «Même l'oxygène n'est pas disponible. Comment voulez-vous que les médecins fassent leur travail qui consiste à traiter les malades ?» Le SNPSSP compte saisir, cette semaine, l'Organisation internationale de travail (OIT) et le Bureau international de travail (BIT) sur «les transgressions des lois régissant les grèves» dont le syndicat a fait l'objet. A rappeler que les revendications des spécialistes ont trait à l'amendement du statut régissant la profession, à la levée de la «discrimination» en matière d'impôt et au logement de fonction pour les spécialistes travaillant dans les zones enclavées.