Durant les deux jours de l'Aïd El Adha, l'activité commerciale a été réduite à néant dans la capitale des Hauts-Plateaux. Hormis les agents de nettoiement de la commune qui ont réalisé un travail titanesque ainsi que les stations Naftal, les autres opérateurs ont pris, comme à l'accoutumée, des «vacances». L'instruction du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, est restée lettre morte. Ni les boulangers ni les transporteurs en commun n'ont assuré le service minimum promis par le ministre, désavoué. D'habitude grouillantes, les rues et ruelles du centre-ville étaient désertées. Les centaines de citoyens dépourvus de véhicule personnel ont éprouvé les pires difficultés pour se déplacer. «Quand on ne connaît pas les problèmes du terrain, il est loisible pour le premier venu de pondre une circulaire sommant les artisans boulangers d'assurer des permanences. Le ministre, qui vit loin de la réalité, ne sait pas que la majorité des boulangers résident à des centaines de kilomètres de leur travail ; pour tout l'or du monde ils ne renonceraient à passer les fêtes de l'Aïd loin de leurs proches. Durant cette période, l'approvisionnement en farine connaît aussi des perturbations. Avant d'établir les plannings de ces permanences conjoncturelles, on doit au préalable connaître les difficultés des professionnels, qui n'ont jamais été écoutés», dénoncent de nombreux boulangers de Sétif. Les restaurateurs, qui n'ont pas pensé à ces centaines d'étrangers travaillant dans divers chantiers de la ville, n'ont pas fait mieux. Faute d'approvisionnement, la fermeture des restaurants durera encore au moins une semaine. Mettant à profit une telle occasion pour augmenter leurs gains, les marchands de fruits et légumes ont «dopé» les prix, au grand dam des consommateurs pris au piège. La veille de l'Aïd, en dépit d'une importante offre, la tomate était proposées dans plusieurs marchés de l'antique Sitifis à 160 DA/kg, la pomme de terre à 75 DA, les poivrons à plus de120 DA… avec 300 DA le kilo, les navets ont emprunté la même trajectoire.