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Dangereuses atteintes aux libertés
Journée internationale des droits de l'homme
Publié dans El Watan le 10 - 12 - 2012

La lutte pour la promotion et la défense des droits humains semble rude dans un climat austère, et ce, suite aux lois entérinées depuis janvier dernier.
L'Algérie célèbrera, aujourd'hui, à l'instar des pays du monde, le 64e anniversaire de la Journée internationale de la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies en 1948.
Quel est l'état des lieux des droits humains en Algérie ? Une question sensible et qui dérange à plus d'un titre le pouvoir. A l'heure actuelle, et comme le précisent des acteurs de la société civile, les libertés fondamentales (droit au logement et à l'emploi, aux études et aux soins), au droit d'expression et d'opinion sont souvent violées et bafouées. La lutte pour la promotion et la défense des droits humains semble rude dans un climat austère, et ce, suite aux lois entérinées depuis janvier dernier. Ces lois sont jugées régressives et liberticides. Les réformes politiques annoncées par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, le 15 avril 2011, dans un discours à la nation, n'ont été finalement que de la poudre aux yeux. Le militant et défenseur des droits de l'homme, Yacine Zaïd, également président du bureau de la LADDH à Laghouat, a été maintes fois malmené et intimidé par les forces de l'ordre. Yacine, lors de son passage dans la prison de Ouargla, a eu à rencontrer des citoyens détenus dans des conditions inhumaines et «maltraités quotidiennement», rapporte-t-il. D'autres militants témoignent du quotidien qu'ils subissent, comme les arrestations aléatoires lors des sit-in. «L'année dernière, lorsque il y a eu une effervescence des mouvements, un commissaire de police m'a informé que je suis indésirable et que je dois être arrêté sans prétexte tous les samedis, même si je ne prends part à aucun rassemblement», affirme le militant Kader Affak.
De son côté, Salah Dabouz, président du bureau de la LADDH à Alger, tient à préciser : «Des citoyens sont privés d'opinion par les autorités ou en raison de leur activité syndicale ou pour la défense des droits de l'homme, ils sont souvent malmenés, comme ce fut le cas pour Yacine Zaïd, Abdul Qadir, Ben Ramadan Ahmed et bien d'autres.» Il cite «l'utilisation de dispositifs de sécurité et de la justice afin d'empêcher les mouvements de protestation pacifiques, comme la répression du mouvement de protestation des greffiers». Pour Salah Dabouz, «le pouvoir veut contrôler l'activité de la société civile et celle du champ politique… Il change les lois comme celle sur les associations, les rendant liberticides, en introduisant des articles pour compliquer les procédures administratives et rendre la société figée». Dans le fond, il pense qu'«il y a encore des textes juridiques qui portent atteinte à la dignité des citoyens, en termes d'égalité devant la loi, comme il y a des textes contraires aux engagements de l'Etat algérien dans le cadre des traités relatifs aux droits de l'homme, y compris la peine de mort, dont nous revendiquons l'abrogation».
La loi pour légaliser les passe-droits
Noureddine Ahmine, membre du Réseau des avocats pour la défense des droits de l'homme (RADDH), affirme pour sa part que «la situation des droits de l'homme en Algérie ne cesse de se détériorer ces dernières années». «Le pouvoir agit en mettant en place un arsenal de lois et règlements destinés à réduire au maximum les libertés individuelles et collectives et par la mise en place d'un dispositif sécuritaire impressionnant comme force de frappe contre toute tentative d'expression sur le terrain, et enfin par la mainmise sur la justice qui est devenue un moyen de répression par excellence», analyse-t-il. A cela s'ajoute, poursuit-il, «le manque de respect systématique des procédures prévues par l'article 97 du code pénal, quand il s'agit de poursuites pour attroupement, ainsi que l'utilisation excessive de PV de police judiciaire en matière de preuves, au mépris des dispositions de l'article 215 du code de procédures pénales». Dans la foulée, M. Ahmine estime que «la lâcheté du pouvoir qui a tourné le dos, et continue de le faire, aux énormes sacrifices du peuple algérien est, dans une large mesure, la cause de ce qui est advenu de l'Algérie d'aujourd'hui». Selon l'avocat, «le pouvoir en place a fait de la lutte antiterroriste un moyen pour se maintenir, et la destruction de tous les ressorts de la société comme objectif pour perdurer, tout en profitant de la manne pétrolière au détriment du bien-être des citoyens et surtout de la société qui rate encore une fois un rendez-vous historique pour asseoir un Etat de droit d'une manière apaisante, eu égard à l'aisance financière que connaît l'Algérie actuellement».
Selon M. Ahmine, «pour mettre un terme aux atteintes aux libertés et aux droits de l'homme dans leurs expressions les plus significatives, cela doit passer inévitablement par deux processus (…) Un changement dans l'attitude du régime, après avoir pris conscience que sa politique, risque de provoquer une désintégration de l'Etat. Il est probable que ce processus se réalise. En second lieu, par la mobilisation des couches les plus larges de la société pour un changement pacifique, après avoir pris conscience que la voie suivie par ce régime mène tout droit vers un désastre. Il devient alors du devoir de chaque citoyen d'œuvrer pour le changement. En dehors de ces deux processus, le risque d'un soulèvement spontané ou même concerté (par qui et comment ? Toutes les hypothèses sont malheureusement ouvertes) reste du domaine du possible. Le pouvoir algérien est parvenu, dans son élan destructeur, à broyer des pans entiers de la société. Donc, mis à part les citoyens en tant que tels, qui peuvent jouer un rôle prépondérant – cela s'est vu dans certaines manifestations, ce qui donne beaucoup d'espoir –, le reste est largement sous le contrôle du système».
Des manifestations et des marches interdites, aux sit-in de travailleurs et de syndicalistes réprimés, il faut ajouter la condition de millions d'Algériens qui continuent de vivre dans des conditions misérables, sans accès à l'eau ni au gaz. Leurs enfants sont obligés de parcourir des dizaines de kilomètres pour rejoindre les bancs de l'école, alors que les deniers publics sont dilapidés par des «apparatchiks», sans oublier le climat d'impunité qui favorise tous les fléaux, à commencer par la corruption qui ravage l'économie nationale. Dans une grande partie du territoire national, les centres hospitaliers demeurent sans équipement, alors qu'en parallèle le régime, la nomenklatura, s'envole pour des soins à l'étranger.
Les atteintes aux droits humains dans notre pays sont le lot quotidien d'une majorité d'Algériens qui attendent que la justice les rétablisse dans leurs droits. Tant que la justice est un appareil utilisé et manipulé par les tenants du régime, où se trouve l'espoir ?


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