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Langue, histoire, économie... : que reste-t-il de la France ?
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Publié dans El Watan le 14 - 12 - 2012

Difficile de revenir sur ce qui nous lie, ou pas, à la France. Beaucoup de liens ou de fractures se sont intériorisés et les mots se bousculent : passion, guerre, langue, visa, z'migri… El Watan Week-end a repris quatre thèmes forts pour tenter d'esquisser l'état de nos liens, de nos désamours et de l'avenir de cette relation bien spécifique.
Des pensions de retraite et des arnaques !
«J'ai 82 ans et je touche une retraite en France de 140 euros», confie da Achour. A la fin des années 1950, ce retraité a travaillé en tous trois ans dans une mine de charbon à Maubeuge, dans le nord de la France. Comme lui, ils sont 443 121 retraités algériens à bénéficier chaque année d'une pension de la Caisse nationale d'assurance vieillesse française (CNAV). Et la Cour des comptes française recense… quelque 539 centenaires bénéficiaires d'une retraite française. «Une proportion étrange», selon Rolande Ruellan, présidente de la VIe Chambre de la Cour des comptes. Le montant perçu par les Algériens avoisinerait ainsi 1 milliard d'euros. Les soupçons de la Cour des comptes française quant à l'existence de ces personnes ne sont pas fortuits, un trafic existe bel et bien.
A Tizi Ouzou ou dans plusieurs autres villes algériennes, un business des «pensions francaises» permet à de nombreux Algériens de s'enrichir. Des «agents» proposent leurs services aux personnes âgées pour leur permettre de percevoir une retraite de France, moyennant une commission. Nana Faroudja, 75 ans, veuve de chahid, touche depuis neuf ans une pension de 43 euros grâce à Rachid. «J'ai entrepris de nombreuses démarches administratives auprès des mutuelles et autres caisses de retraite en France pour trouver la trace du mari, prouvant qu'il avait bel et bien travaillé dans une usine à Strasbourg dans les années 1950», atteste-t-il. Une fois les démarches terminées et les indemnisations versées, Nana Faroudja a versé les deux premières mensualités à Rachid. Pire : des ayants droit ou des proches de ces «retraités» continuent de percevoir de l'argent français bien qu'ils soient décédés depuis des années.
Pour comprendre la combine, Mourad, le fils d'une veuve décédée il y a cinq ans, raconte : «Chaque année, la CNAV nous envoie un formulaire à remplir et à signer à la mairie. Il s'agit d'un certificat de vie. Une fois reçu, je le remplis et grâce à la complicité d'un agent de mairie en Algérie, j'appose la signature et je le renvoie», révèle-t-il. Pour toucher l'argent par la suite, rien de plus simple : «Lors de l'ouverture du compte bancaire de l'ayant droit, vous devez établir une double procuration, une chez le notaire et l'autre à la banque, pour pouvoir gérer le compte sans la présence du détenteur», confie notre source. Ainsi, Mourad continue à bénéficier des 147 euros versés chaque mois sur le compte de la retraitée sans peine et sans être dérangé.
L'arnaque marche, bien que la rémunération soit dérisoire : ils sont des milliers à toucher ce pactole chaque année. Pour eux «il ne s'agit pas d'une arnaque, c'est notre dû, nos parents ont travaillé durement dans les mines et les usines françaises durant la guerre de Libération, c'est grâce à eux, en partie, que la France est une puissance économique. La France ne fait que rembourser, indirectement, sa dette envers les Algériens», se défend l'un des bénéficiaires. Les autorités françaises tentent de convaincre leurs homologues algériens de la nécessité de créer des mécanismes de contrôle pour parer à ses arnaques, notamment par la signature de conventions avec les différences institutions algériennes chargées de la question des retraites et des pensions versées par les différentes caisses françaises.
Une immigration convoitée par le Qatar
Les Algériens de France, estimés à plus de 3 millions de personnes, représentent l'une des plus importantes populations immigrées de l'Hexagone. Une communauté qui n'a pas pu s'ériger en une force ou former un lobby politique ou économique. L'Algérie n'investit que peu, pour ne pas dire pas du tout, en France pour le bien de sa communauté, mis à part la délivrance de passeports et de carte d'identité et autres services consulaires. Nos chancelleries n'ont pas su réactiver l'Amicale des Algériens en France, ni constitué un réseau d'associations de défense des intérêts des Algériens. Djamel Ould Abbès, ex-ministre de la Solidarité nationale et de la Communauté nationale établie à l'étranger, avait annoncé en 2009 que le gouvernement était disposé à ouvrir «prochainement» des succursales de banques publiques à l'étranger afin d'accompagner les investisseurs et les jeunes entrepreneurs algériens établis à l'étranger désirant investir dans leur pays d'origine.
Cette annonce a été faite lors de l'inauguration de l'atelier de rencontres regroupant vingt chefs d'entreprise issus de la diaspora algérienne résidant en France ainsi que les principaux acteurs de l'investissement en Algérie. Depuis, rien n'a été fait et même l'Ansej et l'Andi n'ont pu réussir à inciter les Algériens, que ce soit ceux issus de l'immigration, notamment en France, ou établis à l'étranger, à revenir au pays et lancer des entreprises. Chose que d'autres pays, qui avaient bien compris, se montrent prêts à prendre le relais. Le Qatar, ce petit Etat richissime du Golfe, vient de lancer en France un fonds d'investissement à destination des banlieues françaises doté de 600 millions d'euros.
Une offensive qui dérange : une polémique est née en France suite à cette annonce. Le président français François Hollande était donc obligé d'intervenir et de recadrer le débat. Le fonds s'intitule désormais le fonds franco-qatari d'investissement. «Même si les autorités françaises ont donné leur accord à cet investissement, des doutes pèsent sur la destination et le but inavoué de cet intérêt porté sur les banlieues françaises par les Qataris», relève un sous-préfet. Moussa, responsable d'une association établie en banlieue parisienne, vient de recevoir un chèque de 20 000 euros, «une aide qui nous est parvenue par un émissaire qatari», confie-t-il. Selon lui, il s'agit d'un premier chèque, l'émissaire ayant promis davantage de soutien si l'association «atteint les objectifs assignés».
Les objectifs ? Notre interlocuteur refuse de nous les révéler. Les associations que nous avons contactées ont refusé de répondre à nos sollicitations, même celle qui ne sont pas concernées pour l'instant par ces aides qataries. Selon un journaliste qui enquête sur les dessous de cette affaire qui ne fait pas consensus dans les milieux politiques français, «a priori, ces aides ne s'adressent qu'à des associations sportives ou autres triées selon des paramètres ethniques et religieux, des associations dirigées par des Arabes ou des musulmans, avec une attention particulière réservée aux Algériens et ceux issus de la région du Sahel», révèle le journaliste. Le Qatar recrute aussi pour son économie de la main-d'oeuvre issue de l'immigration. Karim, 25 ans, d'origine algérienne, lui, a trouvé un job à Doha lors d'un Salon de recrutement parrainé par les Qataris. Il confie : «Mes amis sont tous partis au Qatar. Il paraît que la vie est meilleure qu'ici. En plus, j'aurais un salaire de 2500 euros net par moi, j'ai hâte de partir.»


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