La décision a été annoncée hier par le ministère du Tourisme et de l'Artisanat. Les agences du tourisme et de voyages bénéficieront, à partir de l'année prochaine, d'importantes réductions d'impôts. Celles-ci varieront entre 19 à 25% pour, explique le ministère, inciter ces agences à promouvoir la destination Algérie. «Les 800 agences de voyages agréées au niveau national bénéficieront prochainement d'une réduction d'impôts sur leur bénéfice allant de 19 à 25%», précise le directeur général du tourisme et de l'artisanat, Mohamed Bachir Kechroud, dans une déclaration faite hier à l'APS. Selon lui, le gouvernement a «approuvé dernièrement ce projet en vue de son inscription dans la loi de finances 2014 et adopté le projet incluant l'article portant réduction de l'impôt avant de le soumettre aux deux chambres du Parlement pour examen et adoption». Cette mesure, ajoute-t-il, concerne les agences de tourisme et de voyages qui «prennent en charge les touristes étrangers et font la promotion du tourisme local». «Cette décision a pour objectif d'inciter les agences à réduire les tarifs de leur produit touristique, à diversifier l'offre et encourager le tourisme d'accueil qui peine à se développer, faute d'infrastructures d'hébergement suffisantes et de services répondant aux exigences des touristes», a indiqué le même responsable. Compte tenu de la diversité touristique en Algérie, les agences de voyages sont tenues, dit-il, de «diversifier et améliorer leur produit touristique afin d'attirer un maximum de touristes et faire du tourisme une activité génératrice de richesse et revenus en devises». «Cette mesure avait figuré dans la loi de finances 2000, mais se limitait à réduire l'IBS (impôt sur le bénéfice des sociétés) au profit des établissements hôteliers seulement», rappelle-t-il. Les agences de voyages devront «s'adapter à cette nouvelle mesure pour assoire une véritable industrie touristique et faire en sorte d'attirer un maximum de touristes», selon les experts. Le gérant de l'agence de voyages Lamis, aux Sources (Alger), s'est dit satisfait de cette mesure qui, selon lui, «amènera forcément les agences à redoubler d'efforts en matière de tourisme d'accueil». Il n'a pas manqué toutefois de relever les «lacunes» enregistrées dans le secteur, notamment le manque d'infrastructures et la qualité des prestations qui sont loin de satisfaire les clients. La destination Algérie «demeure jusqu'ici inconnue pour beaucoup de touristes étrangers, d'où la nécessité de consentir davantage d'efforts pour la promouvoir», soutient-il. Il a préconisé la mise en place de programmes ambitieux et l'offre d'un produit touristique de qualité, diversifié, à même d'attirer les touristes. Pour sa part, le gérant de l'agence de voyages Kouba, à Ben Omar (Alger), Semani Mohamed, estime que la mesure adoptée par le ministère est une «bonne nouvelle» pour l'ensemble des agences de voyages qui sont appelées à déployer davantage d'efforts pour attirer les touristes et relancer le tourisme local. Afin d'attirer les touristes étrangers, explique-t-il, les structures d'accueil, les prestations et les espaces de loisirs doivent répondre aux normes internationales. Tout en proposant un produit touristique diversifié, le secteur doit, selon Semani Mohamed, réviser ses tarifs afin que l'Algérie puisse réellement investir le marché mondial du tourisme.