Une controverse divise techniciens et céréaliculteurs et même ces derniers entre eux, à propos de parcelles constituant 25 à 30% des terres emblavées. Il s'agit de près de 14 500 ha compromis par un stress hydrique, c'est-à-dire par un manque d'eau. Mais, si les uns mettent en cause le non-respect de l'itinéraire technique lors des labours, d'autres évoquent la sécheresse. L'enjeu de cette affaire pour les agriculteurs concernés est d'obtenir une déclaration de sinistre et, en conséquence, un dédommagement. Pour rappel, bien que le lancement des semailles a été retardé de plus de trois semaines par l'absence de précipitations, l'espoir était encore de mise en octobre chez les céréaliers puisque 70% des terres avaient été labourées pour être emblavées. Du côté de la Direction des services agricoles (DSA), du fait que la campagne agricole 2012/2013 avait été si bonne avec des pics de plus de 50q/ha, on s'attendait cette année à une augmentation de la superficie emblavée, soit 125 000 ha. Mais, au final, ce sont 10 7000 ha qui l'ont été, c'est-à-dire l'équivalent de l'année passée. La seule ombre au tableau tournait autour de la demande de revalorisation du prix d'achat du quintal de céréales livré à la CCLS. Les céréaliculteurs, par le biais de l'UNPA, estimaient que les prix en vigueur, selon les espèces, datent de 2008 alors que les prix des intrants, des travaux agricoles et de la main-d'œuvre avaient entre-temps augmenté. On revendiquait alors que les 4 500 DA pour le blé dur, les 3 500 pour le blé tendre et les 2 500 pour les orges passent tous au double. Cette revendication semble actuellement oubliée au profit de la déclaration de sinistre. Or, bon nombre d'autres agriculteurs ne l'entendent pas de cette oreille et abondent dans le sens de l'avis des techniciens de la DSA. Ils observent que les parcelles compromises par le stress hydrique le sont partiellement ou totalement et qu'elles sont réparties à travers toute la wilaya. Par ailleurs, ces parcelles touchées avoisinent d'autres qui n'ont subi aucun dommage et qu'en ce sens, celles qui ont souffert du manque de précipitation au moment du grossissement des grains des épis, l'ont été non pas à cause de ce déficit hydrique mais à cause des labours superficiels qui ont été pratiqués. Il est ainsi reproché aux agriculteurs «sinistrés» d'avoir voulu minimiser les dépenses contrairement à ceux qui ont consenti la dépense dans des labours profonds qui, eux, permettent au sol d'engranger un maximum d'humidité. A ce propos, les techniciens indiquent que 13 abris avaient été installés pour quantifier la pluviométrie et que jusqu'à la date du 13 mars, il avait été enregistré 459 mm, ce qui est nettement supérieur à la moyenne calculée sur 10 ans est qui est de 320 mm.