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Affaire du journaliste Abdelhaï Abdessami : A quand le procès ?
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Publié dans El Watan le 20 - 03 - 2015

Le procès de Abdelhaï Abdessami, journaliste de Jaridati et de Mon Journal, détenu depuis 19 mois, tarde à voir le jour. El Watan Week-end a enquêté sur le contenu et les non-dits de cette affaire.
En détention provisoire depuis 19 mois, Abdelhaï Abdessami, 46 ans et père de trois enfants, journaliste à la radio locale de Tébessa et correspondant de deux journaux, Jaridati et Mon Journal, interdits d'impression depuis juin 2013, est toujours en prison, sans procès. Accusé d'avoir participé à l'exfiltration, vers la Tunisie, de Hichem Aboud, Abdessami lance un cri du fin fond de sa cellule à la prison de Bir El Ater (87 km au sud de Tébessa) et appelle la justice à se pencher sur son cas afin de mettre fin à son attente infernale.
Hichem Aboud, directeur de Jaridati et de Mon Journal, qui a vu ses deux publications interdites d'impression suite à ses déclarations sur l'état de santé du président de la République, joint par téléphone depuis sa terre d'exil à Lille (France), affirme qu'il est entré légalement en territoire tunisien. La preuve : son passeport a bel et bien été tamponné par la police des deux frontières, algérienne et tunisienne.
La famille du détenu, rencontrée dans la ville des vestiges romains abandonnés, Tébessa, ne trouve pas les mots pour décrire la situation morale du journaliste. «Démoralisé», «déprimé» sont les qualificatifs qui reviennent en boucle. Sa mère est malade depuis son incarcération et sa petite famille ne cesse de «subir» les «pressions» des pouvoirs publics depuis le jour de son interpellation par la police. L'avocat du détenu, Me Mohamed Gouasmia, et sa famille ont décidé, cette fois-ci, de mettre au jour le dossier de Abdessami. Ils livrent leurs témoignages à El Watan Week-end sur les non-dits de l'histoire de l'incarcération du journaliste.
Services secrets
Les faits remontent au 7 août 2013, jour où Hichem Aboud débarque à Tébessa. Il séjourne, sans être inquiété, pendant trois nuitées à l'hôtel du centre-ville El Emir, durant lesquelles il a rencontré son journaliste, Abdelhaï Abdessami. Le 10 août, Hichem Aboud quitte l'Algérie pour la Tunisie en passant par les deux postes-frontières algérien et tunisien (Bouchebka à Tébessa, et Hydra à Kasserine en Tunisie), comme le montre la copie de son passeport. La DGSN qualifie sa sortie d'exfiltration, sur la base de laquelle un «ordre» a été donné à la direction de la sûreté de wilaya de Tébessa d'interpeller le journaliste Abdessami, le soupçonnant de l'avoir aidé.
Après son interpellation par la police près de chez lui, le 18 août 2013, Abdessami a été auditionné d'abord par les éléments de la centrale de la Sûreté nationale, avant que ces derniers ne le livrent, deux jours plus tard, au groupement de la gendarmerie et aux services secrets. Deux rapports, sous forme d'enquête, qu'El Watan Week-end a pu consulter, ont été établis. Sa famille témoigne. «La femme de Abdessami qui lui a rendu visite à deux reprises au niveau de la centrale de la police n'a rien compris quand les mêmes policiers qui ont détenu son mari ont nié toute connaissance à son sujet.
Ils l'ont rendue schizophrène», fulmine un membre de sa famille. Ces faits rappellent, pour bon nombre, les films hollywoodiens. D'après le rapport établi par la gendarmerie, il a été mentionné que «selon leurs investigations, Abdelhaï Abdessami a accompagné Hichem Aboud jusqu'au poste-frontière de Bouchebka avant de rebrousser chemin». Son avocat, Me Gouasmia, explique que le rapport en question «n'implique» en rien son client.
Auditions
«Les gendarmes ont même procédé à l'interception des appels téléphoniques de plusieurs personnes afin d'établir un quelconque lien avec Hichem Aboud. Ils ont avancé la thèse d'un complot visant à l'aider à quitter l'Algérie. Selon eux, les personnes soupçonnées seraient Abdelhaï Abdessami, un habitant de Tébessa et un officier de police travaillant au poste-frontière en question», selon le même rapport. Me Gouasmia donne plus de détails sur l'affaire. «Il faut savoir que le procureur de la République n'a pas été avisé de l'arrestation de Abdessami. C'était le procureur militaire de la République qui était en charge du dossier», s'indigne l'avocat.
Me Gouasmia qualifie la procédure de «hors la loi» et de «gravissime». Ce n'est que cinq jours plus tard que le journaliste a été placé légalement en garde à vue, suite à la décision du procureur militaire qui a considéré l'affaire du ressort de la justice civile. Sa garde à vue a été renouvelée une seule fois avant qu'il ne soit mis en détention provisoire pour une durée de 19 mois.
Dans le rapport établi par la police, l'avocat soulève des faits qui «choquent». Le journaliste Abdessami a été auditionné à plusieurs reprises durant sa garde à vue, parfois à des heures «avancées» de la nuit. Me Gouasmia explique que l'objectif était de l'«empêcher» de dormir. Au final, Abdessami n'a été présenté devant le procureur de la République près la cour de Tébessa que le 26 août, neuf jours après son arrestation.
Etranglé
Sa famille revient sur ce qu'a subi l'épouse du journaliste. C'est elle, médecin à l'hôpital de Tébessa, qui subvient actuellement aux besoins de sa famille. «Même sa femme n'a pas échappé aux méthodes autoritaires», révèle le même proche du détenu. Et d'ajouter : «Quand Abdessami a été remis aux mains des gendarmes, ces derniers ont permis enfin à sa femme de le voir. La rencontre a eu lieu dans un bureau en présence d'un gendarme.
Le but était finalement de l'interroger. Quand Abdessami a refusé la méthode, le gendarme s'est levé et l'a étranglé devant sa femme et ses trois enfants, s'indigne-t-il. Ils ont même persuadé les responsables de l'hôpital à la surveiller sur son lieu de travail. Les autorités lui ont rendu la vie difficile. Elle a souffert et continue à souffrir la pauvre !» L'affaire de Abdessami a été transférée à la Cour suprême afin de «revoir» la nature de l'accusation dont il fait l'objet.
Me Gouasmia craint le pire. «L'affaire a été classée comme délit. Ainsi, Abdessami sera jugé par un tribunal normal. Je crains que si l'affaire est parvenue à la Cour suprême, c'est dans le but de la classer dans le criminel, s'indigne l'avocat. Dans le criminel, on juge la personne à base de conviction et non à base de preuves.» Décidément, les 19 mois n'ont pas suffi pour programmer le procès de Abdessami qui clame son innocence. Sa famille, son avocat et tous ceux qui le connaissent attendent cette date avec impatience.


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