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La grande pagaille du rattrapage des cours
Ecole

A Béjaïa, Chlef, Sétif, Tizi Ouzou, Mascara, ou encore à Constantine, la plupart des élèves n'ont pas suivi le programme de rattrapage des cours. Comme il fallait s'y attendre, les établissements sont presque aussi déserts que durant la grève des enseignants du Cnapest-élargi à Béjaïa. Mardi, à Sidi Aïch, pour exprimer leur rejet du programme de rattrapage jugé «surchargé» et leur refus de troquer leurs vacances contre des cours, des centaines d'élèves, des lycéens pour la plupart, ont marché dans les rues de la ville. «C'est inadmissible qu'on nous soumette à une cadence aussi infernale pour rattraper en l'espace de quelques jours ce qui est perdu plus d'un mois.
C'est du bricolage», tranche un lycéen, en colère.
Des élèves de terminale remettent sur le tapis la fameuse question du seuil, selon eux, «indispensable» afin de leur laisser du temps pour les révisions du bac. Pour une enseignante, la charge des cours à rattraper varie d'un enseignant à un autre : «Les classes de lettres et langues étrangères ne finiront pas leur programme, même en suivant à la lettre le plan de rattrapage.»
Elle explique que son établissement de Béjaïa a adopté un plan de rattrapage établi localement, celui instruit par le ministère de l'Education nationale «n'étant pas en mesure de répondre aux besoins des élèves, notamment ceux candidats aux examens».
CD vierge
Dans cet établissement, comptant parmi les plus importants de la wilaya, tous les élèves n'ont, par ailleurs, pas reçu le fameux CD de la ministre, car, d'après des lycéens interrogés, «il n'y en a pas en quantité suffisante». D'autres élèves racontent aussi avoir reçu des CD… vierges ! C'est le cas du CEM d'Amizour où, d'après une enseignante, plusieurs élèves ont été privés de CD, tandis que d'autres ont reçu des exemplaires vierges ou défectueux.
Dans cet établissement, les enseignants ont décidé de rattraper les retards après les vacances, faute d'élèves. Du côté des parents, entre l'inquiétude et la confusion, la colère l'emporte parfois. Un parent d'élève d'Akbou en veut aux enseignants du Cnapest : «Les élèves ne vont pas aux cours de rattrapage, car ils n'en voient pas l'utilité au regard de tout le retard accumulé, tout ça à cause de cette grève inexplicable au beau milieu de l'année qui n'a fait que briser l'élan des élèves !» Un autre, dont la fille s'apprête à passer son bac, se dit «soulagé» que la grève des enseignants ait pris fin, soulignant que sa fille «a préféré réviser à la maison».
A Mascara, les parents d'élèves reprochent aux enseignants grévistes, notamment les acteurs des différents syndicats, d'utiliser les élèves comme «un moyen de pression sur leur tutelle pour réaliser leurs objectifs socioprofessionnels.
Nos enfants sont pris en otages». Même le ministère de l'Education nationale n'échappe pas aux critiques des parents d'élèves. «Le département de tutelle a une grande part de responsabilité dans cette situation. Par leur attitude, les responsables de ce secteur ont tendance à encourager la complication de la situation en refusant d'honorer les engagements», constate un père de deux enfants scolarisés.
De leur côté, les lycéens, qui se sentent, selon Abdelkader qui prépare son baccalauréat, «pris en otages dans ce conflit», ne cachent pas leur inquiétude quant au risque de voir, à nouveau les mouvements de grève se durcir. Des enseignants et autres directeurs des établissements scolaires des trois paliers contestent les accusations portées contre eux par les élèves et leurs parents et se considèrent comme «une frange des plus défavorisées».
Retraités
«Je leur demande de penser à l'avenir de nos enfants. Comment se fait-il qu'ils boycottent les classes sous prétexte qu'ils sont en grève, alors qu'ils assurent des cours de soutien dans des garages sans aucune commodité ?», s'emporte une mère à Bouira. Selon des informations recoupées auprès des responsables de la direction de l'éducation de Bouira, des enseignants retraités ont été appelés en renfort pour rattraper le retard causé par le débrayage «de trop» des enseignants.
Selon une source de la direction, une centaine d'enseignants des classes d'examen en retraite ont été mobilisés. De son côté, le coordinateur du Cnapest, qui a démenti cette information, a souligné que tous les établissements scolaires ont ouvert leurs portes à Bouira.
Des établissements quasiment désertés par les élèves, a-t-on constaté. Même chose à Constantine. La semaine en question s'est avérée un échec en raison de la défection des élèves dans certains établissements et des enseignants dans d'autres. L'option de faire l'impasse sur les vacances, adoptée par le passé a, encore une fois (elle a été tentée suite aux grèves précédentes au cours des six dernières années mais sans grand succès), montré ses limites.
Si certains parents d'élèves, via leurs associations, aspirent à un allongement de l'année et des rythmes scolaires, d'autres, a contrario, refusent les cours intensifs et les rotations saccadées. «Mon fils a organisé ses révisions autour des cours de soutien et c'est un rythme qui lui convient, car dans son établissement, les séances de rattrapage ne sont quasiment pas assurées», nous a déclaré la mère d'un élève de terminale au Technicum Mustapha Kateb, visiblement très remontée contre le Cnapest.
Echec
«L'échec de nos enfants aux examens sera imputé au Cnapest qui a mené le débrayage de trop et ce n'est pas avec des CD incomplets ou des cours marathon que le retard sera rattrapé.» Des lycéens ont clairement affiché leur refus de subir les conséquences d'un accord signé entre «Benghebrit et le Cnapest». Pour preuve, sur 600 élèves de ce lycée, à peine 57 d'entre eux ont assisté à quelques cours. «Il est quasi impossible de rattraper le retard, affirment des enseignants à Tizi Ouzou.
Les rattrapages ne peuvent réussir que si l'élève montre des motivations. L'objectif est donc de sortir de l'immobilisme intellectuel après quatre semaines de grève avec le risque d'enlisement et de perte notoire de motivation que cela a pu (ou aurait pu) entraîner», nous dit-on. A Tizi Ouzou, les professeurs établissent le programme de rattrapage en tenant compte, bien sûr, du nombre d'élèves affichant une bonne volonté de vouloir réellement s'investir dans cette étape cruciale. Mais le rattrapage renvoie essentiellement à un travail de «synthèse» des cours avec une batterie d'exercices de consolidation.
Les professeurs se concentrent sur les difficultés de manière générale. L'expérience du professeur lui permet de cibler l'essentiel. «En français par exemple, il est très aisé de rattraper tout le retard, car certaines étapes d'un projet de langue peuvent être évacuées (lecture par exemple), expliquent nos interlocuteurs. Cependant, aucun rattrapage ne peut être efficace s'il n'est pas sanctionné par une évaluation (une note).»
Meilleure pédagogie
«Peut-être faudrait-il, dans ce contexte, évacuer l'évaluation diagnostic et aller directement vers l'évaluation sommative (repérer les acquis des élèves et certifier leurs compétences) et vers l'évaluation formative (organiser et à réajuster le travail d'apprentissage)», suggère un professeur de philosophie. «Il ne faut pas se voiler la face, les professeurs grévistes ont assuré à travers les cours particuliers.
Les rattrapages programmés à la dernière minute ne tombent pas à point nommé, car l'agenda de la majorité des élèves est surbooké par les cours particuliers depuis belle lurette», soulignent des élèves. Les parents sont du même avis : «Il ne faut pas avoir peur des mots, nos enfants sont devenus les otages des enseignants qui relèguent l'intérêt de l'élèves au dernier plan. Après des semaines de galère et de psychose, on règle le conflit le dernier jour du trimestre. Juste après, on ‘‘invite'' nos enfants à reprendre les cours pendant les vacances.
Une telle démarche est vouée à l'échec, car elle n'a pas été bien préparée.» «Nous partageons notre temps entre nos établissements respectifs et les locaux privés où sont dispensés des cours de soutien. Sans cela, nous ne pouvons pas rattraper notre retard scolaire, car les mesures d'accompagnement décidées par le ministère de tutelle restent aléatoires», assurent des candidats au bac à Chlef.


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