La compagnie Air Algérie fait encore parler d'elle. Ainsi, le vol AH 4603 du lundi 11 mai, prévu au départ de Djeddah à 2h45, est resté bloqué pendant 48 heures. Les 232 passagers ayant accompli leur omra se sont retrouvés, pour leur malheur, sur le tarmac avant d'être invités à quitter l'appareil sans connaître le motif de ce désagrément. Une source au niveau de la compagnie Air Algérie nous a confié que ce problème serait dû à une «panne technique» au niveau de l'appareil, un Airbus A330-200. Une panne inattendue qui a malencontreusement causé de grands désagréments aux voyageurs puisque ces derniers ont été contraints de s'armer de patience en espérant leur rapatriement. L'incident est intervenu au mauvais moment : tous les appareils censés assurer les longs courriers sont programmés pour d'autres destinations. D'où la longue attente qui s'est transformée en calvaire. Une source proche de la compagnie a précisé qu'un autre airbus de la même capacité a pu être mobilisé mercredi après-midi pour rapatrier les passagers. Cette multiplication de contretemps fâcheux prouve qu'Air Algérie n'a pas les moyens de sa politique et perd de «l'altitude», prouvant qu'elle ne peut plus assurer dans de bonnes conditions son monopole national sur le transport aérien. Après les nombreux accidents, rappelons-le, qui ont suscité des interrogations, la fréquence des pannes techniques, dérapages, vol de bagages, retards à répétition, service aléatoire à bord..., l'image de la compagnie nationale a la réputation bien écornée. Dans un passé récent, le ministre des Transports, Amar Ghoul, avait pourtant annoncé l'ouverture d'une enquête exhaustive sur les accidents à répétition d'Air Algérie ; jusqu'à ce jour, les résultats n'ont pas été rendus publics. L'enquête diligentée par l'inspection générale du ministère des Transports est restée sans suite. Dans une conjoncture déjà défavorable pour Air Algérie face à une concurrence de plus en plus rude, il est impératif de jouer la carte de la modernisation afin de sortir de la zone de turbulence et d'éviter le «crash» que toute compagnie aérienne redoute.