Lancée chaque année au début de la saison estivale, la campagne de sensibilisation sur les risques d'intoxication alimentaires est devenue un rituel pour rappeler à l'ordre commerçants et consommateurs sur la responsabilité de chaque partie dans la lutte contre les toxi-infections alimentaires. La caravane qui a été lancée, hier à Jijel, pour sillonner le reste des communes de la wilaya dans le cadre d'une campagne nationale initiée par le ministère du Commerce, a pour priorité le respect de la chaine de froid et la lutte contre l'exposition des produits périssables en dehors des locaux. Ciblant les places publiques, les arrêts de bus, les salles de fête et les plages, cette caravane prévoit également l'organisation d'une journée d'information et de sensibilisation sur le danger des intoxications alimentaires. Cependant, au-delà de ce contact de proximité avec la population et les commerçants, la situation sur le terrain demeure préoccupante, notamment lors de la saison d'été, avec ces produits qu'on met en vente dans des conditions d'extrême insalubrité. Ainsi, exposer sur le trottoir sa marchandise ou des produits sensibles facilement périssables est devenu un droit acquis à la faveur de ce laxisme observé dans la lutte contre le commerce illégal. «Nous trouvons beaucoup de difficultés à convaincre les commerçants légaux de ne pas exposer leurs produits devant leur boutiques», avoue-t-on à la direction de commerce. DES PRATIQUES À COMBATTRE S'inspirant des marchands informels qui investissent, sans être inquiétés, les rues et les trottoirs pour vendre ce qu'ils veulent, les commerçants activant légalement n'hésitent plus à recourir à la même méthode d'exposition de leurs produits en dehors de leurs locaux. Une simple virée dans n'importe quel quartier permet de se rendre à l'évidence . Et pour cause, dans les marchés hebdomadaires où dans les places publiques, on n'hésite pas à exposer sous le soleil et la poussière de la viande, des fromages, des poissons et bien d'autres produits à des températures élevées. Déplorons que le non respect de la chaine de froid soit aussi un phénomène qui ne concerne pas uniquement les commerçants informels, puisque des commerçants légaux ont recours à certaines pratiques qui mettent en danger la santé du consommateur. Couper le courant électrique la nuit ou exposer des boissons minérales et gazeuses dans des températures caniculaires pour ensuite les refroidir sont des reflexes qu'on observe au quotidien. Se disant au courant de ces pratiques, la direction du commerce peut elle sévir contre ces comportements par le simple fait d'organiser une campagne de sensibilisation ?