Le collectif des travailleurs du Trésor public de la wilaya de Tizi Ouzou a tenu, mercredi matin, une conférence de presse dans l'enceinte de cette institution pour expliquer la légitimité de leur débrayage, entamé de façon illimitée depuis le 25 mai dernier, et ce, jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Au cours de cette rencontre, les travailleurs du Trésor de la wilaya de Tizi Ouzou ont indiqué que ce n'est pas de gaieté de cœur qu'ils se sont mis en grève, mais à la suite de la non concrétisation des promesses de la tutelle, et surtout après de graves sanctions engagées à leur encontre, tels que des dépôts de plaintes et des défalcations de journées de salaires. Pourtant, un protocole d'accord avait été élaboré le 9 avril dernier au siège de la wilaya en présence des représentants des travailleurs, (section syndicale UGTA, union locale et union de wilaya), du wali, de la directrice régionale du Trésor public, du secrétaire national chargé des conflits, de celui de la fédération des Finances, etc. A rappeler qu'à l'issue des engagements de représentants de la centrale syndicale UGTA quant à la concrétisation des revendications dès avril 2015, les fonctionnaires du Trésor ont cru à l'avènement d'une solution satisfaisante et ont alors décidé de reprendre le travail en date du 12 avril dernier. Néanmoins, c'est le mutisme des responsables concernés, qui invoquent toujours les prétextes de mesures d'austérité, alors que les grévistes ne demandent que l'alignement de leur statut sur ceux des autres secteurs similaires (Douanes, Impôts…). Ils sont décidés à poursuivre ce débrayage en vue d'obtenir un engagement sérieux et clair de négociation et de dialogue. Les conférenciers ont soulevé aussi plusieurs autres «anomalies pénalisantes et dévalorisantes», touchant particulièrement les travailleurs de la trésorerie de Tizi Ouzou, tels que le gel imposé quant au droit à un prêt au logement ou une attente de cinq ans, après la mise à la retraite. A noter que le mouvement de protestation de ces travailleurs (grèves cycliques de trois jours par semaine), a commencé en décembre 2014 et ce, jusqu'à janvier de l'année en cours, mais sans résultat, alors que leurs revendications remontent à décembre 2012, période à laquelle ils ont constaté d'importantes «disparités» concernant leur statut, comparativement aux autres secteurs de la fonction publique. C'est alors que ces travailleurs ont eu l'idée d'user de leur droit à la création d'une section syndicale UGTA, avant de présenter, plus tard, une plateforme de revendications en 14 points, en premier, leur demande à bénéficier du «Fonds de revenus complémentaires». Les structures de l'UGTA, notamment le secrétariat national, le SG de la Fédération, l'Union de wilaya, la Coordination syndicale des Finances, ainsi que d'autres responsables de tutelle, reconnaissent la «légitimité» des revendications des travailleurs du Trésor de Tizi Ouzou et la «légalité» de leurs actions de protestation, mais un blocage «incompréhensible» est toujours maintenu au niveau des pouvoirs publics, estiment les conférenciers.