C'est vendredi saint que Med Rachid Bensegueni a tiré sa révérence, après une vie dédiée à l'enseignement et à l'éducation de plusieurs générations. Med Rachid qui est né en 1928 à Aïn Beida a obtenu son certificat d'études primaires en 1944 pour poursuivre l'année d'après ses études au niveau de l'école complémentaire de l'ex-rue Magenta (aujourd'hui école Loucif Mébarka). De 1946 à 1952, il est au lycée franco-musulman (Hihi El Mekki) de Constantine d'où il sort avec un diplôme de magistrature traditionnelle. Il rejoint juste après la faculté des lettres d'Alger pour en sortir avec un brevet d'arabe. Il retourne dans sa ville natale en 1953 pour enseigner la langue arabe dans l'ancien C.E.G et ce jusqu'en 1963. L'académie de Constantine lui fait appel comme professeur bilingue à l'école normale des filles. Il y restera jusqu'en 1992, participant à former des promotions de professeures. Durant le reste de sa carrière, consacrée à la direction d'une école primaire à Aïn Beida, Med Rachid Bensegueni n'en sera pas moins sollicité par les inspecteurs pour les assister dans les colloques et les séminaires destinés à la formation continue des jeunes enseignants. Rabie Amara, un ancien directeur de Collège, se souvient du temps où il était élève de Bensegueni. «C'est un monsieur qui a su imposer l'enseignement de la langue arabe du temps de la colonisation. Il nous a légués à tous une richesse incommensurable dans le domaine pédagogique.» Un autre de ses anciens élèves du collège, M. Abderrahmane Berrah (prof de mathématqiues à la retraite s'en souvient : «Il avait tellement de charisme que même les enfants des communautés catholique et judaïque ont choisi comme seconde langue l'arabe, ce qui n'est pas peu dire.» Med Rachid , tous le disent, a contribué largement dans la formation de plusieurs générations. Sellah, un prof d'université ne manque pas d'éloges en évoquant ce que fut son ancien professeur de lettres arabes. Entre autres choses, il se rappelle de son autorité en classe, une autorité qui ne souffre d'aucune faille. Un vrai pédagogue en somme qui a marqué son temps de son sceau et de son empreinte. Adieu maître !