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Liban : Le bras de fer se poursuit entre manifestants et gouvernement
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Publié dans El Watan le 18 - 09 - 2015

Depuis la fermeture de la principale décharge de Beyrouth, la rue libanaise s'est constituée en mouvement ultra médiatisé pour dénoncer la corruption au sein du gouvernement, les conséquences écologiques et le droit à la contestation. Le Liban écrit-il une nouvelle page de son histoire ?
«Nous voulons des comptes», «Nettoyez les ordures au Parlement», «Recyclez le Parlement», «Gouvernement poubelle», «Le Liban doit en finir avec la corruption», «Je veux respirer un air frais, l'air de la liberté !»… sont les slogans portés par les Libanais sortis manifester dans les rue de Beyrouth depuis le mois de juillet. «La crise des ordures» a suscité une polémique nationale, qui a amené le gouvernement libanais à répondre à coups d'arrestations, puis forcé de faire des propositions rapidement à son peuple.
Fin juillet, ils étaient quelques dizaines à protester contre le non-ramassage des ordures ménagères qui encombraient les rues de la ville, aujourd'hui ils sont des dizaines de milliers à réclamer une solution définitive à la crise des ordures au Liban et à dénoncer certains politiques qui relèguent la question à chaque occasion.
Face à un mouvement citoyen organisé, le gouvernement libanais a proposé une sortie de crise qui n'a pas satisfait les contestataires. «Le gouvernement libanais est fragmenté de l'intérieur et n'obéit pas à l'intérêt général, mais aux partis et micro- partis qui le constituent. Au Liban, c'est chacun pour sa communauté et chacun son dieu ! C'est peut-être pour cette raison que le Liban s'autodétruit de l'intérieur, alors qu'il a de très bonnes compétences reconnues à l'international», affirme Rafik El Machâari, politologue libanais et observateur des mouvements citoyens dans le monde arabe.
«Le plan national de gestion des déchets, adopté en Conseil des ministres en janvier dernier, prévoyait de diviser le Liban en six zones qui devraient être gérées par des sociétés privées, le challenge était de trouver des terrains pour installer des décharges aménagées. La population n'est pas dupe, il n'y a plus de terrains à Beyrouth !
La place des Martyrs a connu une incroyable mobilisation le 29 août dernier, les citoyens sont allés demander des comptes au ministère de l'Environnement, c'était formidable de voir les Libanais unis pour le bien du pays et non d'un groupe idéologique ou religieux précis», explique-t-il. Le gouvernement libanais était dans l'impasse depuis la fermeture de la décharge de Naamé, où étaient déversées les ordures de Beyrouth. Ce site devait fermer depuis des années. N'ayant pas trouvé de solution de remplacement à la société Sukleen, qui jusque-là prenait en charge la collecte des déchets, le gouvernement s'est vu dépassé par la situation.
Corruption
«Fin de contrat de concession accordée à la société Sukleen, ce qui mettait également fin au ramassage des ordures. Qu'on ne vienne pas nous dire que les gens sont sortis pour déstabiliser le Liban. Le gouvernement savait depuis des mois que la décharge fermerait le 17 juillet», assure Rafik El Machâari. «Lors des manifestations, les slogans ont été très virulents à l'égard de la classe politique libanaise. Aussi parce que les appels d'offres proposés par le gouvernement étaient critiqués et encourageaient la corruption.
C'est pour ça que cela n'a pas abouti», affirme Jean Kassir, 22 ans, activiste politique et étudiant libanais. Selon lui, le mouvement citoyen est «clair et transparent, c'est ce qui le met à distance des partis politiques de tout bord. Le plan du gouvernement est ambigu, la société civile ne se sent pas rassurée. Les personnes qui se sont mobilisées sont issues de la société civile libanaise.
Elles sont dans toutes les mobilisations actuelles au Liban. Cependant, le plus surprenant a été l'ampleur des manifestations ; on n'a jamais vu ça à Beyrouth. Face à la frustration et l'humiliation de voir nos rues encombrées, le mouvement poursuivra sa mission de mobilisation et le bras de fer avec le gouvernement est toujours d'actualité», observe-t-il. Artistes, activistes, fonctionnaires ou citoyens, les Libanais ne comptent pas stopper leur revendication, le ras-le-bol ne date pas de cet été. «L'Etat est en faillite et les services publics sont non fonctionnels.
Le chômage au Liban touche 1,5 million de personnes et le Libanais lambda (sans parler des réfugiés) souffre des coupures persistantes d'eau, d'électricité, de la corruption à tous les niveaux… et pour couronner le tout, il se voit rejeter ses propres ordures ménagères», témoigne, exaspérée, Dima El Sayed, écrivaine, artiste et militante libanaise. «En plein mois d'août, la population ne voyait pas de solution de la part du gouvernement, ni même un plan d'urgence. A quoi servent ces parlementaires que nous n'avons pas élus, ce gouvernement dont nous ne voulons plus, et qui nous coûtent nos larmes, nos sueurs et notre sang ?
Ils ne servent à rien, sinon à faire circuler la peur de l'autre au risque de nourrir le feu d'une autre guerre civile pour légitimer leur puante présence.» L'artiste vivant à Tripoli n'a cessé de porter la contestation dans ses écrits, sur les places publiques et les réseaux sociaux elle dénonce cette corruption institutionalisée. «Tous les régimes corrompus ont peur de la rue et ce n'est que quand on a peur pour ses privilèges, donc pour sa survie, qu'on attaque.
L'Ordre a donc attaqué et en force. Le bras des différents services de sécurité, des services de police, a été bien présent depuis le début des manifestations. Mais la rue a répondu. Dorénavant, il ne s'agit plus d'un appel à en finir avec la crise des déchets, le «Vous puez» cède la place à «Nous voulons des comptes» (Badna nhasseb).»


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