À Ghazaouet, la lutte contre l'informel menée tambour battant pour libérer les espaces publics et mettre fin à l'anarchie qui y règne, n'a pas atteint les objectifs escomptés comme l'avait martelé, à maintes reprises, les responsables chargés de ce dossier. En effet, il est regrettable de constater que cette campagne de lutte contre l'informel devant assainir certains endroits de la ville, notamment la voie publique, s'est révélée sans effet pour la simple raison que les infrastructures commerciales existantes susceptibles de résorber l'informel et permettre la réintégration des commerçants dans le circuit formel, sont dans état d'abandon manifeste. A commencer par le marché couvert de fruits et légumes, situé en plein centre-ville. Cette structure commerciale qui date de l'ère coloniale, est en ruine. Les toits ont cédé par endroits obligeant ainsi les locataires à abandonner leur espaces. Un seul commerçant, Okacha Benekrouf, préserve encore jalousement son stand, héritage de ses parents. «Depuis enfant, j'exerce cette activité, vendre des fruits et légumes, je ne sais pas faire autre chose !» s'inquiète Okacha. Le marché compte aussi une aile réservée aux bouchers. Là, l'indifférence des uns et des autres a atteint le summum tant la rouille s'est étendue sur l'ensemble de la charpente métallique qui constitue l'ossature de cette partie. Même si les bouchers gardent encore leur boutiques, l'état déplorable de cette structure risque de poser de sérieux problèmes de sécurité et d'hygiène. Quant aux locaux commerciaux érigés dans le cadre du programme présidentiel des 100 locaux par commune, ils sont toujours inexploités car non encore attribués. Supposés ouvrir des perspectives d'emplois aux jeunes chômeurs, ces locaux semblent lamentablement abandonnés tant leur dégradation est évidente. A l'état de carcasse depuis des années, les locaux situés sur la RN99, à la sortie sud de la ville, et ceux du quartier El Wiam à Sidi Amar nécessitent aujourd'hui une importante opération de réhabilitation. Pour ce qui de la réalisation d'un nouveau marché de proximité inscrit dans le cadre de la lutte contre l'informel et dont a bénéficié la commune de Ghazaouet, le projet est carrément à l'abandon. Confié à une entreprise en mars 2013 pour un délai de réalisation de 5 mois, ce projet est encore au stade des fondations 30 mois après son lancement. L'abandon de ce chantier reste énigmatique puisque même les responsables locaux ignorent les raisons son arrêt. «Nous n'avons pas connaissance des raisons de cet arrêt», nous déclare un élu. «Pour notre part, nous avons effectué les travaux d'aménagement relatifs au revêtement de la route qui y mène et la pose de carrelage sur les trottoirs», a-t-il ajouté. A priori, la construction d'une telle infrastructure commerciale dans ce quartier permettra de dynamiser l'activité commerciale, d'éviter aux habitants de se déplacer jusqu'en ville pour leurs emplettes quotidiennes et, bien sûr, offrir de nouvelles perspectives d'emploi aux jeunes.