La Journée mondiale contre la peine de mort est célébrée le 10 octobre de chaque année. Des condamnations sont prononcées par les tribunaux algériens, mais depuis 1993, un moratoire est observé. Le rapport 2013 d'Amnesty International, publié l'année dernière, a dénombré au moins 40 condamnations à mort. Selon le bilan de l'organisation, les chiffres étaient moins importants qu'en 2012 : 153 condamnations à mort. Il est indiqué qu'il s'agit de jugements par contumace pour des «infractions liées au terrorisme», ou pour des «meurtres». Le législateur algérien, qui a amendé le code pénal, a décidé de maintenir cette condamnation et l'applique désormais aux «ravisseurs d'enfants dans les cas où la victime meurt». Cet amendement intervient après l'émotion suscitée par les actes ignobles enregistrés ces derniers mois (meurtre d'enfants, homicides, disparitions, etc.). Aucun débat n'est lancé sur cette peine : si certains s'appuient sur l'argument religieux pour expliquer leur refus de l'abolition, des militants et des associations des droits de l'homme réclament à cor et à cri la suppression dans les textes de cette «peine infamante». Ces derniers ont en effet annoncé, l'année dernière, le lancement d'une campagne nationale pour supprimer la peine capitale. Les initiateurs ont aussi parlé de la création d'une «coalition» pour exiger son abolition. «Plus de la moitié des Etats, dont des pays musulmans, ont déjà aboli la peine de mort. Aujourd'hui, le temps est venu pour l'Algérie d'harmoniser sa législation pénale avec le droit international en franchissant le dernier pas vers l'abolition de cette abominable sentence», a indiqué un communiqué qui a sanctionné une rencontre parrainée par la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH). Position «médiane» : le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, plaide en faveur d'une abolition «graduelle» de la peine de mort en Algérie. Selon Me Ksentini, interrogé après des faits divers sanglants, la condamnation doit être prononcée de façon «exceptionnelle» à l'encontre des kidnappeurs et tueurs d'enfants. La peine capitale continue d'être appliquée dans certains pays à travers le monde. Elle est prévue dans les textes de 97 Etats, mais seuls 22 des 192 pays reconnus par l'ONU ont procédé à des exécutions en 2013 (source : peinedemort.org).