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Mordjane, «Ok Co... raï»
Nouvel album de Sofiane Saïdi
Publié dans El Watan le 28 - 02 - 2016

Sofiane Saïdi n'est pas originaire de Saïda, mais de Sidi Bel Abbès. Il a de qui tenir. Ses pères spirituels sont Lotfi Attar, Djillali Amarna, Raïna Raï, Zergui… Son nouvel album Mordjane prouve que le raï n'est pas mort. Car revendiquant celui des chouyoukh, mais d'une manière électro électrique.
La réalisation de votre nouvel album Mordjane a été longuement mûrie…
J'ai pris tout mon temps pour le peaufiner et donner quelque chose de bien qu'on peut laisser comme trace 20 ans après. Ce n'était pas faire un album pour faire un album. Entre-temps, j'ai rencontré d'autres groupes. J'ai été souvent un musicien qui prête sa voix, ses idées, ses compositions à d'autres projets.
En 2006, j'avais rencontré Natasha Atlas, et puis j'ai travaillé avec elle sur deux duos, dont Oul Li Ya Sahbi figurant sur son album Mish Maoul. Après, il y a eu toute une amitié qui s'est créée à partir de là. J'ai joué aussi avec des musiciens londoniens. J'ai fait partie du groupe Naab faisant dans l'électronica berbère et jungle (drum'n'bass). De retour en France, j'ai commencé à toucher à d'autre styles, comme le jazz qui m'intéresse.
L'entame de l'album, c'était à Brest. Puis, je me suis rendu en Algérie, plus précisément à Sidi Bel Abbès en 2008, où je suis resté deux mois pour m'imprégner des racines. J'enregistrais des ambiances avec les amis. C'est cela qu'on entend dans l'album.
Entre-temps, j'ai fait d'autres rencontres avec des groupes, comme les Anglais d'USEF qui avaient le bassiste d'Asian Dub Foundation. En fait, j'étais pris constamment dans un projet.
Et les expériences aidant, l'album s'échafaudait. Et le projet mûrissait. Et je me suis même produit en Algérie aux côtés de Natacha Atlas à Oran, Tlemcen et Alger durant le mois de Ramadhan.
J'ai rencontré une comédienne et chanteuse, Maria Dolores, qui m'avait demandé de composer la musique de son spectacle. Car elle avait été emballée par mon univers musical. Donc, on a coécrit et composé la musique. Du music-hall oriental. Une nouvelle aventure.
Une rencontre intéressante avec Smadj il y a deux ou trois ans. C'est quelqu'un qui mixe la musique arabe avec l'électronica. Et il m'a sollicité pour travailler avec lui.
L'album prenait forme au fur et à mesure…
Oui, à un moment j'avais besoin d'une sorte de réalisateur qui donnerait un coup de baguette magique final pour avoir une homogénéité de l'album. Alors, j'ai fait appel à Tim Whelan (claviers, guitare, flûte…), le fondateur de Transglobal Underground, le premier groupe de Natasha Atlas. Comme j'aimais beaucoup la musique de Transglobal Underground et Natasha Atlas, je l'ai contacté timidement, en le sollicitant pour travailler sur un éventuel album.
Tout en lui confiant que je n'avais pas vraiment les moyens de la production. Le lendemain, Tim Whelan m'a répondu en me disant qu'il acceptait ma proposition : «Cela me branche à fond et ça me plaît beaucoup. On se rencontre à Paris la semaine prochaine…» Il a écouté le son, ça lui a parlé et il a aussitôt aimé. Il a eu un grand respect pour ma musique.
On sent dans l'album Mordjane une âme «roots», l'héritage des chouyoukh du melhoun (les maîtres de la poésie chantée) avec un support, un emballage électro. Un gros son…
Les chouyoukh du melhoun nous ont transmis un précieux héritage et nous ont fait confiance pour le perpétuer avec les moyens que nous pensons être bons. C'est-à-dire électrifier le truc. Mais sans trahir. La fusion et les instruments modernes doivent être au service de la musique traditionnelle et du folklore et non l'inverse. Je suis contre que la musique traditionnelle soit un détail, une teinte…
Ce n'est pas une musique «alibi»…
Oui. Donc, moi j'étais dans la démarche inverse. Dans la composition orchestrale, je veillais à ce que la musique traditionnelle soit le pilier. Et tout ce qui est autour, c'est pour la rendre écoutable.
Le titre Gasba ya moul taxi est une évidence…
Oui, absolument. Sur l'album aussi, j'ai invité Natasha Atlas qui devait faire une chanson. Finalement, ça s'est terminé juste par un chœur.
Mais pour mixer l'album Mordjane, vous êtes allé à Londres (Grande-Bretagne)…
Je suis allé à Londres pour le mixage. Je voulais avoir le son ambiant londonien de Tim
Whelan avec la précieuse contribution d'un grand ingénieur du son. Vraiment un «monstre». Je ne voulais même pas le faire à Paris.
Dans cet album Mordjane, vous y avez ajouté un bonus track, mais caché…
L'album Mordjane compte 10 titres. Mais il y a aussi une chanson cachée. Elle est quelque part. C'est aux auditeurs de la trouver. C'était une idée, comme cela.
On peut qualifier Mordjane d'album-concept…
Oui, j'ai conceptualisé mon album. J'ai commencé une histoire qui parle du «mordjane» (le corail). Sur une petite île, un jeune homme est très amoureux d'une jeune fille. Et la tradition insulaire voulait que pour gagner le cœur de la dulcinée, c'était de plonger pour aller chercher le fameux corail. Une sorte de dot. Mais au fond de l'océan, le prétendant fit des découvertes. Des sirènes, des créatures de rêve… Et il a oublié l'objectif de sa mission.
C'est autobiographique ?
Oui, l'album Mordjane est assez autobiographique. L'album s'ouvre sur Al Jazaïr, l'île interlude. C'est un titre qui parle d'exil et de déracinement. Durant la décennie noire, j'étais en France. Je culpabilisais. C'était douloureux. Ma place devait être parmi les miens en Algérie. Je me disais que je vivais en France tranquillement et royalement et que les gens là-bas étaient en train de souffrir.
Sur le titre Al Jazaïr Black-out vous y avez posé les voix du président Houari Boumediène (1932-1978) et de Cheikh Raymond, (1912-1961) sur un «malouf-jungle»…
Le titre Al Jazaïr Black-out débute avec un discours du président Houari Boumediène où il exhorte les Algériens à rester au pays au lieu de s'exiler et être humiliés. C'est une ambiance assez lourde. Et Cheikh Raymond symbolisait le métissage, la tolérance… Et actuellement, c'est «la daechisation» des esprits des jeunes.
Bahr El Wsaya est un hommage posthume aux chanteurs algériens…
C'était une nuit, un coup de blues où j'avais commencé à penser à nos artistes. Leur condition, leur destin… Je parle de Djillali Amarna, cheb Hasni, Matoub Lounès, Kamel Messaoudi, Ahmed Wahbi… Et il y a un autre discours du président Houari Boumediène qui revient sur ce titre, c'est celui qu'il a prononcé aux Nations unies en avril 1974.
Pourquoi cette récurrence du président Houari Boumediène ?
Moi, à son époque, j'étais petit. Pour nous, on le voyait comme le «sauveur». Je ne peux pas jouer à l'apprenti politicien et dire que c'était un dictateur aujourd'hui. Moi, tout ce dont je me rappelle, c'est qu'on partait en colonie de vacances, on était vraiment pris en charge. Car ma mère travaillait comme infirmière à la Sonacome.
On nous remettait des vêtements, des T-shirts à l'effigie de Houari Boumediène, des serviettes, des tongs, des affaires scolaires… Et ce dont je me souviens aussi, c'est qu'au sein de ma famille on ne parlait jamais de politique. Donc, l'album Mordjane est autobiographique. Parce que je reviens souvent à l'enfance.
Vos racines musicales électro-électriques…
Oui. Mes racines, c'est Raïna Raï, Zergui, cheb Yacine, Cheikha Djenia, Cheikha Rimitti. Et en parallèle, les maîtres du Wahrani, Ahmed Wahbi et Blaoui Houari.
Vous avez un côté pop-rock, punk…
Oui, j'aime les groupes britanniques comme Clash. Mais mon grand chanteur préféré est Otis Redding. Dans mon enfance, j'ai été bercé par la musique des Pink Floyd, Supertamp, Led Zepplelin.
Du Ryhm'n'blues d'un soulman…
Absolument. J'aime beaucoup Prince, Stevie Wonder, Bullie Holliday… Tout ce son-là.
La célébration des 30 ans du raï en France, vous y adhérez ?
Je ne me sens pas du tout concerné. Ce n'est pas quelque chose qui me parle.
Pourquoi ?
Parce que déjà il y avait 50 chanteurs. C'est la «boucherie». C'est quelque chose qui va plutôt nuire à mon image que l'inverse.


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