La non consommation des budgets destinés au développement des communes s'érige en mode de gestion dans certaines collectivités locales. En effet, des budgets importants ont été alloués par les pouvoirs publics, mais qui restent à ce jour non consommés. Les chiffre donné récemment par le premier responsable de la wilaya, à l'occasion d'une rencontre regroupant des chefs d'exécutifs et des élus locaux, traitant du développement local illustrent parfaitement la défaillance des autorités en matière de consommation du budget ainsi que les retards accusés dans la réalisation des projets. Environ 250 milliards de centimes alloués durant les deux années précédentes, aux différentes assemblées, ne sont pas encore consommés. Tandis que des communes, à l'image des localités situées en haute montagne, souffrent le martyre en matière de développement, dés lors que le budget alloué annuellement est insuffisant pour financer les opérations, plusieurs autres municipalités tardent à lancer leurs projets. Le wali de Bouira, chargeant au passage les élus locaux, cite les communes de Lakhdaria avec un budget estimé à 50 milliards de centimes, Bouira (25), Sour El Ghozlane (17), Djebahia (25), et Ain Bessem (21). Le chef de l'exécutif de wilaya avertit les autorités concernées de ne plus bénéficier de budget si elles ne procèdent pas à l'assainissement de leurs ressources financières déjà existantes. Le wali a insisté sur le rôle des subdivisionnaires au sein du comité technique de daïra qui doivent «suivre les projets inscrits dans les programmes PCD et PSD». Ce mode de gestion des budgets au niveau des APC citées n'est pas nouveau, alors que des populations ne cessent de réclamer l'amélioration de leurs conditions de vie. Au chef-lieu de wilaya, plusieurs quartiers sont dans un état lamentable. Des opérations sont inscrites mais pas lancées. L'aménagement urbain fait défaut. Idem pour les communes de Sour el Ghozlane, Lakhdaria et Aïin Bessem où le cadre de vie des habitants ne cesse de se dégrader. Pénurie d'eau, routes dégradées, éclairage public défaillant et absence de structures de loisirs, sont autant de doléances exprimées par les habitants. Par ailleurs, la situation au niveau des communes rurales est critique. Dépourvues de ressources financières, dés lors que le budget alloué par la wilaya est revu presque chaque année à la baisse, les villageois vivent dans des conditions précaires. Les pouvoirs publics doivent impérativement revoir la répartition des budgets destinés au développement local, ont préconisé des élus locaux. A Bouira, ce sont les communes qui sont représentées par des élus à l'APW qui bénéficient de plus d'argent. Les pouvoirs publics sont donc interpellés pour mettre fin à cette situation injustifiée, pour ne pas dire «discriminatoire».