Le Président Tebboune en visite d'Etat en Slovénie    Un fonds d'un milliard de dollars pour le cinéma africain    Les contraintes des services et l'absence de réponse aux doléances du public    Paris cherche à doubler sa flotte de chasseurs nucléaires    Du suspense pour l'USMA, le CSC, l'ESS et l'OA    Renouvellement de la convention de sponsoring pour trois ans    Saâdaoui s'assure du bon déroulement des préparatifs des examens officiels    « La violence a jalonné l'histoire humaine »    «Crime contre l'humanité», Emanuel Macron hésite à prendre des décisions claires...    Le président de la République tient une rencontre cordiale avec la Présidente de la République de Slovénie au Château de Brdo    Projet de loi sur la prévention des drogues: de nouvelles dispositions équilibrant prévention et répression    Laghouat : une trentaine de pays attendus au 11e Festival international du chant spirituel "Samaâ"    CNDH : réunion préparatoire pour l'élaboration d'une feuille de route pour le Réseau algérien des femmes médiatrices    Les commissions de la Mission algérienne du hadj pleinement mobilisées au service des pèlerins    L'activité de collecte de plastique introduite dans le dispositif de l'auto-entrepreneur dans le cadre d'un projet pilote    Sadaoui s'enquiert de la disponibilité des directions de l'Education à organiser les examens scolaires    Le vice-président de l'APN appelle depuis Jakarta à des mesures concrètes pour soutenir la cause palestinienne    Cinéma : Appel à candidature pour le prix "Jazair Awards 2025"    Plateforme numérique de l'APRUE: 18.000 inscrits pour la conversion au GPL depuis la fin 2024    Dissolution d'"Urgence Palestine": une ONG dénonce "la dégradation des libertés d'expression" en France    Le député Benhamouda participe à Jakarta à la réunion du Comité exécutif de l'UPCI    CS: consultations à huis clos sur la Mission de soutien et de stabilisation de l'UA en Somalie    Le Président de la République quitte Alger à destination de la Slovénie pour une visite d'Etat    Belmehdi souligne la nécessité d'une plus grande contribution de l'Université à la recherche sur les savants algériens    Des victoires qui sauvent et… des défaites qui menacent    Les souffrances s'aggravent !    Journées de sensibilisation destinées à la préparation psychologique des candidats aux examens de fin de cycle scolaire    « Retailleau est le pollueur de la relation entre Alger et Paris »    Sur les chemins de la mémoire    Sonatrach/FAF : renouvellement de la convention de sponsoring pour trois ans    La gestion totale des structures de la jeunesse tributaire d'une autorisation du ministère    La marque de fabrique des Renseignements algériens    Coupe d'Algérie de Cyclisme sur route à Oran/course en ligne : victoire de Abdallah Benyoucef et Ziani Amine    L'Algérie A' dispose de la Gambie (3-0) et valide son ticket pour le CHAN 2025    Le port de couteau, une menace publique !    Une pratique démocratique à l'abri de toute forme de dérive    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Des larmes, des mots et des roses
Hada Houa bayti, de Jawad Al Assadi, présenté au théâtre national algérien
Publié dans El Watan le 14 - 05 - 2016

Hada Houa Bayti (C'est ma maison), le nouveau spectacle de l'Irakien Jawad Al Assadi, présenté mardi 10 mai au Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi à Alger, invite la poésie algérienne sur scène.
Hada Houa Bayti (C'est ma maison), le nouveau spectacle de l'Irakien Jawad Al Assadi, présenté mardi 10 mai au Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi à Alger, invite la poésie algérienne sur scène. Les textes de Kateb Yacine, Malek Haddad, Slimane Djouadi, Brahim Seddiki, Nacerddine Haddid, Lakhdar Berka, Allaoua Koussa, Mohamed Lamine Saïdi et Mohamed Zabour ont été sélectionnés par Ahmed Abdelkrim pour élaborer un texte assez original.
Texte révisé par Abdelrazak Boukebba, lui-même poète et romancier. Jawad Al Assadi s'est bien cassé la tête pour mettre en scène ce texte dense et difficile à la fois. Pour éviter que la pièce ne tombe dans la narration -parce que la poésie c'est d'abord des mots-, le metteur en scène a fait appel au chorégraphe Slimane Habbes et au musicien Abdelkader Soufi, pour élaborer un spectacle vivant, agréable sur le plan visuel et sonore, malgré certaines lourdeurs.
L'espace est ouvert, presque dépouillé, mais au fond, il y a un mur. Un mur noir qui bloque la perspective, qui empêche d'aller plus loin, qui rend presque le rêve impossible et qui suggère l'idée de l'enfermement...
De la mélancolie qui se dégage du montage poétique, Jawad Al Assadi tire la sève douce-acide de son spectacle. Nedjma de Kateb Yacine est représentée par une femme couverte de blanc, symbole de la pureté. Nedjma est convoitée par l'orphelin, l'amoureux, l'artiste…Ils viennent tous pleurer à ses pieds, implorer sa pitié.
Chacun avec ses cassures, ses blessures et ses espérances. Nedjma écoute sans réagir, se libère de son burnous banc et se met à danser. La liberté n'a pas de prix. Arrive ensuite le départ et ses tourments ! Des hommes et des femmes, habillés en imperméable, sans pantalons, pieds nus et tirant des valises à roulettes rouges et blanches, débarquent sur scène, le pas déterminé, l'allure sérieuse et le ton coléreux. C'est une chorégraphie qui tente de symboliser l'exil des artistes et intellectuels en Algérie et dans les pays arabes, forcés au départ par les tenants de la haine et de l'ignorance. Le tableau suivant évoque un autre drame. Un homme de théâtre veut sortir retrouver ses amis au café, les comédiens, la vie ordinaire. Son épouse tente de le dissuader. «Je t'en supplie, ne sors pas, ils t'attendent, vont te tuer», crie-t-elle. Un coup de pistolet, plusieurs coups, des rafales….
Devant la tombe de l'artiste réduit au silence, ses amis viennent déposer des roses rouges ou blanches. Ils pleurent, rappellent des souvenirs.Les mots ressemblent à des larmes ou peut-être à des lames. Jawad Al Assadi a voulu, aidé par la scénographie légère de Brahim Khalil Zaiter, célébrer le corps avant les mots. D'où les contorsions, les gestuelles intensifiées, les voix élevées, les semi-nudités. Le metteur en scène, qui a bien utilisé l'éclairage, a plutôt bien dirigé les jeunes comédiens, Farida Zabchi, Amirouche Rebat, Samia Tabbouche, Mohamed Bouafia, Rachid Belakili, Kameleddine Ferad et Boumediène Bella.
Des comédiens soumis à un véritable exercice scénique. Par contre, le chant de Amel Sekkak et Abdallah El Kourd a surchargé le spectacle, dénaturé presque le propos dramatique. Hada Houa Bayti s'approche plus de la performance théâtrale qu'une pièce poétique. Le fil dramatique y est ténu, presque invisible. «Il fallait mettre en scène un tissage poétique complexe, en respectant la profondeur, l'esthétique et la magie des textes. ‘‘Hada houa bayti'' pour dire que cette maison vaste, ce pays est celui des poètes comme Kateb Yacine et Malek Haddad qui ont su puiser de la bonne source. Cette maison à plusieurs portes est également celle du monde arabe. Il y a certes de la noirceur dans ce spectacle, mais il y a aussi un certain plaisir qui se dégage des mots et des corps. Reste que la situation actuelle du monde arabe est plus que dramatique. Situation amère et douloureuse. Donc, qu'on ne me demande pas de pré-fabriquer le bonheur», a souligné Jawad Al Assadi. Selon lui, le tableau sur l'assassinat d'un dramaturge évoquait notamment Abdelkader Alloula et Azzeddine Mejdoubi, assassinés durant les années des violences en Algérie.
«C'était également une manière d'évoquer les drames de l'Irak et ceux des intellectuels et artistes arabes assassinés, écrasés par le terrorisme, le salafisme et le radicalisme religieux», a-t-il appuyé. Jawad Al Assadi, homme de théâtre et poète, a mis en scène plusieurs pièces, dont Le bain baghdadi, Raas al mamlouk Jaber et Layali al hassad. Il a eu plusieurs travaux avec les théâtres palestinien, syrien, irakien et libanais.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.