Le phénomène «Frenchy», nommé Kendji Girac, a gagné le Festival Mawazine musiques du monde, se déroulant du 20 au 28 mai à Rabat. Le concert du jeune Français a drainé…130 000 personnes, mardi soir, à l'OLM Souissi. Kendji Girac, de son vrai nom Kendji Maillé, est un gitan aussi célèbre que les Gypsy Kings. Il a offert une belle nuit à la bonne étoile à 130 000 personnes, qui semblaient avoir écouté les paroles et son invitation dans la chanson Belle nuit : «Oh nuit belle nuit, on t'appelle belle la noche, et sous les cieux, des étoiles plein les yeux, deux par deux comme des amoureux vivaient l'enchantement, si c'est l'amour qui vous appelle de tout cœur répondez-lui. Oh nuit belle nuit dans le ciel c'est écrit, qu'elle est belle, belle la noche…» Alors, ils ont entendu son appel et ils ont répondu tous présent pour reprendre Ensemble (titre de son dernier succès), avec lui mot pour mot, grands et petits -surtout les enfants ayant traîné leurs parents au concert de Kendji, leur idole- les paroles des titres comme Les yeux de la Mama, Kool, Mi Amor, Color Gitano, Andalouse, Me Quemo, bien sûr Ensemble, ainsi que des reprises de maître Gims, avec Bella, Amel Bent, Ma Philosophie ou encore celle de Stromae, Tous les mêmes. Kendji s'est fait connaître sur internet en août 2013 avec une reprise de Bella de maître Gims, dans un style gipsy. La vidéo est vue plus de cinq millions de fois sur YouTube. Cette notoriété lui permet d'être repéré par la production de la saison 3 de The Voice. Il passe les castings et en ressort vainqueur, avec plus de 51% des voix. «La culture gitane a les mêmes valeurs que vous. Je la revendique. Je remercie Dieu pour tout ce qui m'arrive. Je n'ai pas envie d'avoir la grosse tête. C'est grâce à mes parents que je garde la tête entre les épaules. C'est grâce à leurs valeurs qu'ils m'ont enseignées. Vous savez, j'habite toujours dans une caravane», affichera-t-il sa fierté. «J'écoute beaucoup le raï» A propos d'un éventuel projet musical arabo-andalou-gypsy, Kendji confiera : «J'écoute pas mal la musique raï et tout le temps. Je trouve que cela peut se marier avec le style gypsy. Oui, pourquoi pas un projet commun. J'aimerais bien inch'Allah.» Sur la scène de Nahda, la chanteuse libanaise Yara a fait un carton. Et plein ! Elle a drainé des dizaines de milliers de fans et d'amateurs de musique orientale et surtout de la chanson arabe sentimentale. Puisque Yara est surnommée la «reine de la romance». Elle envoûtera son public avec ses hits et autres reprises à consonance libanaise, égyptienne, marocaine, khaliji. Comme Enta Menni, Twasaa Fey, Houb Kebir, Aiche Beyoui, Akhoudni Maak, Al Maouid Adaii ou encore Anta Awal Insan. Yara a à son actif 35 chansons, soit 4 albums. Une chanteuse libanaise très humble, agréable, humaniste -elle est ambassadrice du Croissant-Rouge- et puis surtout très gracieuse. Côté scène africaine, le Niger de Bombino était à l'honneur. Elevé dans l'exil et la rébellion, ce guitariste et chanteur a littéralement transporté le public du Bouregreg vers le futur de la musique targuie. Dans un mélange fascinant de blues et de répertoires traditionnels, Bombino a livré ses meilleures compositions tirées de son dernier album, Nomad, classé n°1 du Billboard World Music à sa sortie en 2013. A Salé, avec le concert électrique de Hoba Hoba Spirit, fidèle parmi les fidèles de Mawazine. Mélangeant afro, gnaoua, rock et reggae, la formation emblématique de la Hayha Music a subtilement mêlé les genres musicaux pour insuffler un message d'espoir et de paix qui a conquis la foule.
