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Les déchets solides, les universités doivent s'impliquer
Arezki Hammoum. Responsable du master «gestion des déchets solides» à l'université de Tizi Ouzou
Publié dans El Watan le 12 - 08 - 2016

Une spécialité à part entière. La gestion des déchets solides est désormais enseignée à l'université de Tizi Ouzou. Une filière qui demande beaucoup de compétences, de cadres formés et surtout une volonté politique.
La question des déchets solides est l'une de ces thématiques qu'on évoque rarement, si ce n'est jamais. L'université de Tizi ouzou reste la seule, et depuis 2013, à enseigner cette spécialité. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce sujet ?
En effet, nous avons ouvert un master en gestion des déchets solides au niveau de la faculté des sciences biologiques et des sciences agronomiques de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. C'est la seule formation qui existe en Algérie et qui traite exclusivement de la problématique des déchets, car les autres ne font qu'enseigner des modules dans le cadre d'une formation globale sur l'environnement. Nous estimons que nos universités doivent s'impliquer, former des spécialistes capables de prendre en charge sérieusement cette problématique, comme cela se fait en Europe.
Concernant leur gestion en Algérie, il est à signaler que les responsables en charge dans les communes, les CET, les EPIC (chargés de la collecte) n'ont malheureusement pas de compétences spécifiques sur les déchets. Souvent, ils ignorent les caractéristiques typologiques et quantitatives de nos déchets. De ce fait, ils ne proposent pas de solutions alternatives à la collecte en mélange et au traitement par l'enfouissement.
Pourquoi, selon vous, cette thématique est si importante ? Et que risquent réellement les populations et l'environnement ?
Elle reste importante, car nous rencontrons d'abord de multiples problèmes pour gérer correctement nos déchets et que leur mauvaise, ou non gestion, présente des risques pour la santé publique et l'environnement. De plus, ce secteur est lié directement à d'autres secteurs de l'économie nationale. Nous ne pouvons, par exemple, pas développer le secteur touristique dans un environnement insalubre. Même l'agriculture à travers la pollution des sols et la pollution de l'eau est directement liée à cette problématique.
Enfin, dans certains pays, notamment ceux de l'Europe du Nord, la gestion des déchets est un véritable secteur économique qui crée de l'emploi et qui génère des revenus. La question que l'on devrait se poser n'est pas combien cela nous coûtera de gérer nos déchets, mais combien cela nous rapportera ? Il est important de changer complètement de stratégie en favorisant la valorisation de nos déchets en créant des entreprises créatrices d'emplois et génératrices de revenus.
C'est un véritable changement de paradigme auquel il faut s'atteler. Cela demandera certainement beaucoup de compétences, beaucoup de cadres bien formés et surtout beaucoup de volonté politique. Le besoin en compétences peut être comblé par l'université et la formation professionnelle, mais la volonté politique risque de constituer un facteur de blocage.
Pourtant, la loi 01-19 du 12 décembre 2001 sur la gestion des déchets prévoit la protection de l'environnement. Est-elle respectée en Algérie ?
Personne ne respecte la loi 01-19 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets, parue au Journal Officiel n° 77 du 15 décembre 2001. D'abord l'Etat. Dans son article 2, cette loi énonce notamment les principes de «l'organisation du tri, etc.», de «la valorisation des déchets par leur réemploi, leur recyclage ou toute autre action visant à obtenir, à partir de ces déchets, des matériaux réutilisables et de l'énergie».
Le ministère chargé de l'Environnement favorise la mise en décharge comme principal mode de traitement. Il prévoit de réaliser des Centres d'enfouissement technique (CET) pratiquement dans toutes les wilayas du pays. 93% de nos déchets sont envoyés en décharges, sauvages ou contrôlées. Il est nettement moins coûteux, plus rapide et plus écologiquement avantageux d'organiser le tri sélectif, la collecte sélective et les modes de traitement de valorisation, le compostage pour les déchets organiques et le recyclage pour les déchets inorganiques, que de continuer à favoriser l'enfouissement.
Cette loi prévoit également que «les générateurs ou les détenteurs des déchets spéciaux sont tenus d'assurer ou de faire assurer à leur charge, la gestion de ces déchets» et qu'«ils peuvent, à cet effet, décider de s'associer dans des groupements agréés chargés de remplir des obligations qui leur incombent.» Pour l'instant, les entreprises qui génèrent ces déchets spéciaux se contentent de les stocker au niveau de leurs établissements.
Les quantités de déchets, parfois dangereux, stockées dans certaines entreprises, dépassent plusieurs centaines ou milliers de tonnes. Les citoyens ne respectent pas, non plus, les dispositions de cette loi, notamment les articles 55-57 interdisant «de jeter, abandonner ou refuser d'utiliser le système de collecte des déchets mis à leur disposition.
Que proposez-vous pour lutter contre ce phénomène ?
D'abord, comme je l'ai précédemment dit, il est impératif de changer de paradigme et de considérer les déchets comme une ressource, une priorité absolue et accompagner par la formation, les porteurs de projets qui proposent comme activité la valorisation des déchets. 80% des 12 millions de déchets ménagers générés chaque année en Algérie sont valorisables. Soit par compostage pour les 60% de déchets organiques, soit par recyclage pour les 20% des déchets recyclables (plastique, papier, métaux et verre). Seuls les 20% des déchets ménagers ultimes peuvent aller en CET.
Cela permettrait de réduire considérablement les besoins en enfouissement. Pour les déchets inertes, il important d'encourager les acteurs économiques pour réaliser des CET de classe III pour leur valorisation. Pour les déchets spéciaux générés par les entreprises, il est possible là aussi d'encourager la mutualisation de leurs moyens humains et matériels en vue de trouver des solutions de valorisation de leurs déchets au lieu de continuer indéfiniment à les stocker.
La transformation ou le recyclage sont-ils faits en Algérie ?
Cinq à 7% seulement des déchets sont recyclés en Algérie. Quelques entreprises assurent la valorisation de très petites quantités de plastique. Tonic Industrie, à Bou Ismaïl, assure la valorisation de 30 000 à 40 000 tonnes de papier sur les 500 000 à 600 000 tonnes générées chaque année en Algérie. Alver Saint Gobain à Oran valorise 15 000 à 20 000 tonnes de verre sur les 90 000 tonnes générées chaque année. Aucune entreprise de compostage ne valorise les quantités de déchets organiques considérables générées chaque année dans notre pays. Nous avons initié le tri sélectif des déchets ménagers dans quelques villages de la wilaya de Tizi Ouzou. Au village Iguersafene, commune d'Idjeur, les habitants pratiquent le tri des déchets depuis février 2014.
Au village Taourirt, commune de Bouzeguene, nous avons ouvert un centre de tri des déchets ménagers qui fonctionne depuis août 2014. Dans ce village, les habitants apportent eux-mêmes leurs déchets triés. Et sur place, ils mettent les déchets organiques dans 6 composteurs, et les autres non organiques dans différents bacs mis à leur disposition. Le comité du village butte contre la commercialisation des déchets non organiques dont le coût de transport dépasse leur valeur marchande, d'où l'indispensable soutien des autorités locales.
Et qu'en est-il de la question de la protection de l'environnement d'une manière générale en Algérie ?
C'est vrai que les déchets ne constituent qu'une petite partie de la problématique environnementale. Mais d'une manière plus générale, il est temps maintenant que la réglementation soit appliquée et respectée. En Algérie, il y a des textes réglementaires, lois, décrets… comme dans les pays les plus avancés en termes de protection de l'environnement, mais leur mise en œuvre sur le terrain reste encore loin d'être suffisante.


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