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Algérie : Pression sur les ressources et stratégie de développement (1re partie)
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Publié dans El Watan le 17 - 09 - 2016


Etat des lieux
L'équation du développement
La chute du prix du pétrole et son installation dans la durée ont fini par affecter les grands équilibres économiques du pays, aggravant les déficits budgétaires (-30 milliards USD prévus pour 2016), induisant des tensions sur la trésorerie et impliquant des restrictions drastiques, tant dans les importations, qu'en matière de projets, notamment les infrastructures (gel pour certains, différé pour d'autres,….).
Ainsi, après les années fastes, soutenues par un prix du pétrole au sommet, et une politique volontariste de redistribution et de rattrapage, d'essence légitime (logements, infrastructures diverses), qui ont permis de doper la commande publique, l'Algérie a très vite été rattrapée par la dure réalité des chiffres, confirmant ainsi sa dépendance totale aux fluctuations des prix des produits pétroliers. Il apparaît manifestement qu'il manquait à l'équation de la croissance, tirée par la commande publique et la consommation, les investissements productifs, lieu de création de richesses et de développement pérenne.
Cette incapacité à produire par nous-mêmes dans des conditions compétitives (les experts situent à un maximum de 15% le taux d'intégration pour les entreprises les plus performantes) et à attirer les IDE, a naturellement conduit à externaliser une grande part de la valeur ajoutée indispensable, réduisant ainsi l'impact bénéfique normalement attendu de l'extraordinaire effort d'investissement public, et de redistributions diverses (soutien des prix, augmentation des salaires, emplois notamment dans l'administration, …), qui, dès lors profitent aux pays fournisseurs des biens et services.
Dans les pays industriels, le levier de la consommation est utilisé pour exciter la demande et booster la production industrielle, synonyme d'emplois, de collecte d'impôts, d'équilibre social et de croissance. Chez nous, force et de constater que cette politique de redistribution, même si elle a permis des avancées réelles (logements, infrastructures socio-éducatives, soutien des prix des produits de première nécessité, relèvement des salaires, …) n'en a pas moins devant l'absence d'une offre locale concrète, conduit naturellement à faire exploser le poste des importations, à créer des habitudes de consommation de pays riches, et plus grave encore, l'acte d'importer étant plus aisé et plus rémunérateur que celui d'investir, amené nombre de promoteurs, et parmi eux les plus irréductibles, à s'inscrire dans ce mouvement, qui pour survivre, qui pour tirer profit et émarger à cette manne providentielle.
La politique généralisée de subvention des prix d'un certain nombre de produits dits de première nécessité (huile, sucre, farine,…) de ceux de l'électricité, du gaz, de l'essence et du gasoil, n'est pas en reste, puisque au lieu d'en faire bénéficier exclusivement les couches défavorisées, c'est à un système généralisé auquel on a assisté, contribuant mécaniquement à booster la consommation, à alimenter les pays limitrophes dans le cadre de la contrebande, et attribuer des subventions indirectes à l'industrie, alors qu'il s'agit de produits provenant exclusivement de l'importation payés en devises.
Il est urgent de revoir ce système pour diriger ces subventions exclusivement vers les couches nécessiteuses, comme il est urgent de revoir les prix des produits énergétiques comme l'ont fait certains pays du Golfe, et de définir des normes visant l'économie d'énergie pour ce qui est des appareillages domestiques et industriels, qu'ils soient importés ou produits localement. Il est à espérer que ces difficultés puissent constituer pour les autorités un signal fort permettant un retour à l'orthodoxie, le lancement de réformes de fond, dans le sens de la rigueur de gestion, de l'efficacité et surtout la bonne gouvernance (accountability).
Absence de plan préétabli …. Hésitations
Face au déclin des prix du pétrole, les réactions des autorités, lorsqu'elles ne sont pas contradictoires, au moins pour ce qui est du recours ou non à l'endettement extérieur et de nos capacités de résilience compte tenu des réserves disponibles montrent pour le moins une approximation au niveau de l'analyse, certains confiants en une remontée rapide des cours, et d'autres estimant que le niveau des réserves de change permettra de surmonter le choc.
Sachant notre économie totalement dépendante du prix du pétrole et du gaz, il est anormal qu'il n'y ait pas de plans B, C, D,…. Préétablis, définissant les arbitrages, les restrictions, les actions à mettre en œuvre, les axes prioritaires, et ce, en tenant compte de la variable «volatilité des prix du pétrole et du gaz», et éviter de donner l'air de subir, au lieu d'être dans l'action, dans la dynamique et l'analyse prospective.
Pour un Observatoire de l'économie
Il faut que quelque part au plus haut sommet de l'Etat il puisse exister une structure de veille prospective, un genre d'observatoire de l'économie, capable de prévisions et d'orientations stratégiques.
Un organisme rassemblant des compétences reconnues et disposant de capacités d'analyse et d'interprétation des événements, faits et tendances économiques, politiques et géostratégiques, capables de formuler des recommandations en matière de politique économique
(ex : Council of Economic Advisers aux USA).
Cet organe pourrait créer des passerelles avec tout ce que compte notre pays de cercles de qualité, de think tank et autres collèges d'experts. La situation internationale fortement perturbée, l'activation des grandes puissances particulièrement dans les pays ‘'sources'', l'émergence sur la scène internationale de nouveaux acteurs, montrent qu'un nouvel ordre est en cours de construction, perspective qui appelle des pays comme le nôtre à faire les bonnes lectures, les bons décryptages, les bons positionnements, si l'on veut continuer à maîtriser l'essentiel de notre destin en tant qu'Etat-Nation souverain.
De l'endettement extérieur
Ce retournement sur le plan des ressources est l'occasion pour de nombreux spécialistes de se prononcer sur l'alternative des crédits extérieurs, pour participer au financement de l'économie nationale.
A l'évidence, le financement intégral de l'économie par des ressources internes, notamment budgétaires, a montré ses limites, conduisant à orienter la réflexion, en sus de la mobilisation de l'épargne non bancarisée, vers d'autres sources de financement, notamment extérieures (IDE, crédits multilatéraux, de la BAD, crédits bilatéraux, crédits interbancaires, crédits concessionnaires …). Les grands agrégats le montrent, l'Algérie n'aura pas d'autres choix et sera contrainte inexorablement de recourir à l'endettement extérieur, pour soutenir son économie.
A ce titre, des joutes régulières et des débats ont cours entre ceux qui prônent cette voie pour financer des projets matures et bancables, au sens orthodoxe du terme, ceux qui pensent que l'Algérie a encore des réserves suffisantes, et ceux plus extrêmes, qui crient à l'ingérence étrangère sur notre politique économique
Il faut savoir néanmoins que ce qui a conduit l'Algérie au FMI est le recours non mesuré à l'endettement extérieur pour des projets insuffisamment maturés ; l'Algérie a eu recours au milieu des années 1980, à des crédits d'une maturité comprise entre 18 et 36 mois pour financer du consommable (produits agro-alimentaires, médicaments, …), ce qui à la limite peut s'expliquer dans les cas d'urgence (catastrophe, épidémie, …) mais ne peut en aucun cas constituer une alternative durable.
Ces financements ont participé à l'aggravation de l'endettement extérieur de l'Algérie, à l'accroissement des coûts de financement, à l'aggravation de la perception du risque Algérie, et tout naturellement au FMI. En réalité, la décision de recourir à l'endettement extérieur semble déjà actée, puisque :
- Le port centre de Cherchell est prévu d'être financé par l'Exim Bank China ;
- Des discussions sont en cours avec la BAD (Banque Africaine) ;
- Sonatrach et Sonelgaz annoncent le recours à l'endettement extérieur pour soutenir leurs projets de développement.
L'Algerixit des marchés
Cette politique des «petits pas» marque la volonté des pouvoirs publics, probablement sous la pression sur les finances, de progressivement revenir sur les marchés, afin de mobiliser les financements nécessaires à l'économie, après les années fastes qui l'ont conduit à son retrait volontaire de près d'une décennie des marchés financiers extérieurs.
Cet «Algerixit» des marchés et de l'endettement, certainement mû par la crainte d'un retour aux effets du PAS (Pacte d'ajustement structurel), (licenciements, fermetures d'usines, dévaluation, …), ce qui explique les positions exposées vis-à-vis de l'endettement extérieur, s'il a quelques vertus en permettant à l'Algérie d'afficher une dette proche de zéro (environ 4 milliards USD) et de rétablir ses grands équilibres (ratios dettes), d'avoir les mains libres au plan économique et social, n'en a pas moins traduit des effets pervers, dont le retrait des marchés, c'est-à-dire des contacts internationaux indispensables, et des réseaux des banques internationales qui permettent de «coller» au marché, construire et tisser des relations, surtout qu'au plan international la période 2008/2009 à nos jours a été marquée par des bouleversements politiques, économiques et financiers majeurs (crises multiples, …), qui ont générés une récession économique mondiale (USA, Europe, BRICS, Chine,…).
Du paiement par lettres de crédit
Ainsi le recours exclusif au paiement par lettres de crédit(LC), de toute importation durant toutes ces années a pratiquement réduit les départements de l'international des banques, à la gestion mécanique et quasi-exclusive des LC, au détriment de tous les autres métiers de la banque (financement extérieur, relations internationales, négociations, …), non sollicités.
Il est à se poser la question de savoir si cela, ajouté aux nombreux départs à la retraite, il existe encore au niveau des banques et des entreprises une expertise avérée pour négocier et traiter des dossiers de financement, développer un réseau et tisser des relations indispensables.
Cette situation est de plus impactée par les orientations visant à diriger l'ouverture des LC vers des banques affiliées aux banques algériennes (BIA, BACE, BAMIC, UBAF, …). Il y a certainement à la base une bonne intention à de telles décisions, à savoir, le souci d'éviter de retomber dans les travées de l'endettement et celui de permettre à ces filiales ou à ces banques dont l'Algérie détient des participations de tirer profit des formidables flux induits par les importations algériennes, avec la perspective d'engranger en retour des dividendes.
Néanmoins une telle démarche a fini avec le temps par réduire le champ d'action ainsi que les relations internationales des banques et donc leur réseau, à un tête-à-tête quasi exclusif avec les quelques filiales à l'étranger. Ceci est dommageable car l'orientation des flux vers une banque consiste dans les faits à lui octroyer du chiffre d'affaires, ce qui en contrepartie lui ouvre l'accès à un réseau de correspondants plus vaste, des relations intenses, de la formation, du service, de meilleures conditions en termes de commissions et facilités, de l'accompagnement, des lignes de crédits, de l'information, l'accès aux réseaux…
La politique monétaire
Ces quelques rappels en matière de relations internationales et de financement extérieur au niveau des banques et des grandes entreprises, valent aussi en matière de gestion de la trésorerie des banques, particulièrement la Banque d'Algérie, qui dispose par le biais du refinancement bancaire d'un formidable levier d'orientation de la politique monétaire, au service du développement économique du pays.
Occulté depuis 2003, en raison de l'opulente aisance des banques à flot de trésorerie, et pour cause d'excédents du budget de l'Etat tirés d'une fiscalité pétrolière à son zénith, la Banque d'Algérie doit, dans la situation présente réactiver les nombreux mécanismes d'encadrement et de régulation dont elle dispose pour orienter, soutenir et agir sur l'activité économique :
- Taux de réserves ;
- Intervention sur le marché interbancaire ;
- Taux de refinancement ;
- Encadrement du crédit ;
- Politique de change, Convertibilité du DA ?
Les instruments de couverture de change
Enfin le recours à l'endettement extérieur doit être accompagné par la mise en place des outils de marché, ce qui permettra de couvrir les opérateurs par rapport au risque de change, tout au moins dans une première étape pour les financements relatifs aux équipements de production et aux intrants de production (matières premières, pièces détachées,…).
Investissements Directs Etrangers(IDE)
Un investissement constituant un engagement à terme, il est indispensable pour l'investisseur d'avoir une visibilité en conséquence pour ce qui est des Lois et règlements régissant le marché dans lequel il se projette. Un investisseur sait prendre en compte un risque politique et il peut faire avec, mais à aucun moment il ne peut se risquer dans un marché dont la régulation est sans cesse changeante, et donc sur laquelle, il n'a pas ou peu de visibilité à moyen terme. Les IDE étant l'un des leviers sur lequel viennent s'appuyer tous les pays pour accompagner leur développement, accéder à la technologie, créer de l'emploi et donner une image du pays attractive et stable, il est indispensable de veiller à adapter la réglementation en conséquence.
De l'emergence du capital prive
Depuis l'indépendance du pays jusqu'au début des années 1980, un accent exclusif a été porté au développement du secteur public de production de biens et services, omniprésent dans la sphère économique et sociale ; le secteur privé étant alors à peine toléré.
Cette option du « tout secteur public » ressortant de la politique socialiste prônée alors par les autorités politiques du pays est traduite par les nombreux plans de développement qui ont vu l'érection de nombreuses sociétés nationales, et autres organismes publics. La crise économique de 1985 a montré les limites d'une telle option, largement confirmée par l'effondrement de l'ex URSS et ses satellites ainsi que par l'arrimage de la Chine à l'économie libérale.
Tout ceci marque la fin d'une époque et l'émergence hégémonique du système libéral porté par les USA. Les années 1990 et 2000 ont vu en Algérie l'émergence d'entrepreneurs et d'hommes d'affaires qui ont su «tirer» profit de l'ouverture du marché, pour créer des activités, constituer des niches, s'incruster dans le domaine de l'importation, construire des affaires prospères et pour bon nombre accumuler un capital non négligeable se comptant en dizaines, en centaines de millions USD, voire en Milliards USD pour certains..
Portés par une commande publique sans précédent, un pouvoir d'achat croissant, et un besoin avide de consommer sans égal, après des années de crise et de frustrations multiples, des facilités d'accès à l'importation, des crédits à la consommation, ces hommes d'affaires ont fait montre de capacités d'adaptation et pour certains de génie, écumant les marchés sources de l'Asie, de l'Europe et du Moyen Orient, à la recherche des meilleures affaires aux meilleurs prix.
Aujourd'hui installée et totalement décomplexée, cette race d'hommes d'affaires qui fait partie du paysage économique en tant qu'acteur majeur, semble consciente de représenter une force non négligeable, celle de l'argent, et s'est naturellement investie dans la politique à travers les associations patronales, la participation dans les Institutions de l'Etat (APN, Sénat, APC, les partis politiques, les associations sportives), la société civile, les médias (radios, journaux, télévision,…), ce qui lui permet de constituer des lobbies forts, capables d'influer sur la vie économique, sociale et politique du pays et de porter un discours. Dès lors on assiste petit à petit au partage du pouvoir entre le politique et le monde de l'entreprise, ce dernier venant peser de plus en plus sur les décisions et options économiques, politiques et sociales.
Certains observateurs de la scène algérienne, y voient un danger de concussion de l'argent et de la politique, cependant que d'autres viennent à penser qu'il s'agit peut-être d'une voie pouvant permettre une transition et la voie vers la normalisation, vers un système moderne démocratique à terme. Peut-être que le consensus qui n'a pas pu être réalisé par la voie politique pourrait l'être par la voie économique (ce qui est bon pour l'entreprise est bon pour le pays), ou à tout le moins y aider.
Il est du reste à se poser la question de savoir si ce scénario répond à un modèle tracé ou s'il s'agit d'un processus normal, qui fait que après avoir réussi dans les affaires, il est logique comme c'est le cas dans les démocraties occidentales, de vouloir se lancer en politique pour participer à la vie de la cité, et pourquoi pas mettre son expertise au service du développement et du progrès commun.
«New Deal»
Dans tous les cas il y a aujourd'hui une chance historique à saisir, celle de permettre aux principaux protagonistes de faire leur mue et de moraliser les pratiques du secteur économique, d'arrimer progressivement l'informel à l'économie réelle du pays, laquelle comme tout un chacun le sait dispose de capitaux autrement significatifs et dont notre pays a grand besoin, et d'aller progressivement vers plus d'intégration de manière à densifier le tissu industriel (notamment la sous-traitance), ce qui conduira à la création d'emplois.
En effet de par leur position d'acteurs privilégiés influents, de manière directe, ils ne pourront plus se défausser sur l'Etat et doivent de ce fait agir avec les services de l'Etat concernés pour faire évoluer les Lois dans le sens de la libération des énergies et des initiatives au bénéfice d'une économie nationale plus efficace, plus efficiente, moderne, compétitive, pérenne, et construire une espèce de ‘'NEW DEAL'' algérien.
La déclaration de JFK à son discours inaugural du 20/01/1961 ‘'Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous, ce que vous pouvez faire pour votre pays'', est d'actualité pour le capital privé algérien, qui s'est développé à l'ombre de l'Etat, et qui participe aujourd'hui aux grandes décisions, d'agir de manière à impulser un mouvement mobilisateur à même de créer la confiance, déverrouiller le système, donner plus de sécurité et de transparence à l'activité économique, de poser un véritable cadre et de mettre en mouvement les importantes réserves financières « informelles » au service du développement du pays, qui en a aujourd'hui grand besoin.
Une telle démarche salvatrice est de nature à favoriser l'investissement national, et présenter une attractivité certaine pour les IDE, ce qui malheureusement fait défaut aujourd'hui. De la même manière, le secteur économique principal récipiendaire des ressources humaines, par les universités, les écoles de formation, les lycées, … doit compte tenu de son expérience et vécu sur le terrain, s'impliquer et s'engager d'avantage avec les autorités concernées pour accélérer les réformes et adopter le contenu des programmes de formation du primaire jusqu'à l'université aux besoins réels de l'économie.
Cet engagement est d'autant fondamental que la ressource humaine est le levier principal d'un développement économique pérenne.
Outre les contenus des programmes qu'il faut revisiter, le secteur économique doit résolument s'engager à l'intégration des nouveaux diplômés y compris sous la forme de service civil rémunéré, de manière à permettre à ces derniers d'acquérir une première expérience professionnelle indispensable à leur intégration dans le monde du travail.
Secteur public économique
La situation du Secteur Public Economique doit sérieusement être posée, car en dépit de son fort potentiel économique, et de la concentration de moyens financiers énormes, il contribue faiblement à la croissance. Les Finances Publiques étant aujourd'hui ce qu'elles sont, il parait peu évident de continuer à ‘'perfuser'' à coups de Milliards DA, et d'aides diverses, des entreprise qui ne présentent pas de perspectives d'équilibre. Il faudrait prospecter d'autres solutions, dans le cadre de la privatisation, et de l'ouverture au capital privé local et international.
Décentralisation économique
Créer des entités économiques viables à l'échelle du pays en tenant compte des spécificités économiques locales et régionales et surtout viser à rapprocher les centres de décisions économiques des populations et agglomérations concernées.
La création de pôles économiquement complémentaires, dotées de moyens de régulations adaptés, est de nature à contribuer à débureaucratiser et fluidifier les actes de gestion au bénéfice des entreprises créatrices de richesses.
Dans le même cadre, il est important d'aller plus loin dans les réformes engagées par l'Administration, par l'introduction d'outils modernes de gestion, facilitant la vie des entreprises et des citoyens. (A suivre)


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