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« Au nom de ma sœur »
Habiba Djahnine. Documentariste
Publié dans El Watan le 02 - 11 - 2006

Au nom de sa sœur, Nabila, assassinée le 15 février 1995 à Tizi Ouzou, Habiba Djahnine deviendra documentariste pour souligner sa mémoire
Onze ans après l'assassinat de votre sœur Nabila Djahnine, présidente de l'association Thighri N'tmettouth (cri de femme), vous revenez sur les lieux de ce terrible souvenir en réalisant un documentaire qui lui est consacré. C'est vital, un devoir de mémoire...
C'est un mélange de tout cela. Oui, d'abord, je ne le prends pas comme un devoir de mémoire mais comme une nécessité de parler,de dire les choses comment les gens les gens les ont ressenties à l'époque. Ce qui m'a beaucoup le plus motivé pour faire ce film, c'est le fait que les familles victimes du terrorisme soient abandonnées. Je veux dire, on enterre la personne, on la pleure, il y quelques articles de journaux et puis ensuite, la famille est complètement abandonnée, isolée dans sa douleur. Et on ne rend pas compte des dégâts que provoquent l'assassinat d'une personne chère à une famille. Que ce soit une soeur, un père, un frère... Moi, je me dis qu'il n'y a pas une seule famille en Algérie qui n'a pas été touchée par le terrorisme. Même ceux qui n'ont pas été touchés directement. C'est des amis, un collègue, le voisin... J'avais envie de rendre-compte de cette douleur.
Vous avez réalisé, d'une manière inattendue et décalée votre documentaire comme une réponse filmique et posthume d'une lettre d'où le titre Lettre à ma sœur...
Tout à fait. En fait, il fallait que je trouve un angle pour concevoir ce film. Un point de vue. Et cet angle, je l'ai trouvé à travers les recherches que j'ai entreprises. Les quelques traces d'objets, mots que ma soeur Nabila m'a laissé... Et puis je suis retombée sur cette lettre qu'elle m'a écrite en 1994. Et à partir de cette lettre, j'ai construit ce film. Je me suis dit, la meilleure manière d'en parler, c'est de lui écrire une lettre. C'est une métaphore. Ma soeur et moi, nous nous parlions tous les jours au téléphone. Elle venait à Timimoun et moi, j'allais à Tizi Ouzou où un moment donné s'y suis rentrée pour travailler avec elle.
Cette lettre que votre sœur vous a envoyée était prémonitoire...
Nabila, c'était une sœur, une camarade, une amie...On était dans une communication très forte. On s'échangeait des nouvelles par écrit, par téléphone et on parlait beaucoup de la situation sécuritaire d'alors en Algérie, de politique... Et Nabila m'avait parlé de toute l'impossibilité de l'action militante à cette époque-là. Nabila, c'était quand-même une présidente active d'une association Thighri N'tmettouth (cri de femme). La question était comment continuer à agir et militer ?
Qu'est-ce qui ressort de ce retour sur les lieux de cet assassinat, onze ans après ?
C'est incroyable ! Ce qui m'a beaucoup plus impressionné, c'est que j'avais l'impression que Nabila avait été assassiné hier. Quand j'y suis revenu, en 2001, pour rencontrer les personnes avec lesquelles j'avais envie d'engager un dialogue. L'idée n'était pas de les interviewer. Leur dire pourquoi, comment ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Comme j'avais avancé dans ma quête et préparation de mon film-car ayant pris du recul-j'ai découvert que, pour ces personnes(témoins), comme si c'était hier que Nabila était morte. La douleur était entière, vive... On dirait qu'elle venait d'être enterrée. C'était impressionnant ! C'est là que je suis dit que j'ai raison de faire ce film. Il faut qu'on en parle !
Vous dites qu'il faut reconstruire la mémoire contre l'amnésie...
Il y a une première étape où l'on essaie d'oublier. Pourquoi ? Pour se réveiller tous les matins, aller travailler, s'occuper de sa famille, vivre quoi ! Même si la douleur est là. Quelque part on tout cela en veilleuse. Et un moment donné, on découvre que l'on avance pas. On se ment à nous mêmes. Et qu'on est obligé de se souvenir de tout pour pouvoir avancer. Je me suis dit : Ce n'est pas possible que la voix de Nabila qui a été étouffée par un assassinat politique ne trouve pas d'écho. J'avais envier de prolonger sa voix. Donc, construire et rendre cette mémoire à nous, sa famille, aux gens qui l'a connaissait ou pas. Ceux qui devinent son combat mais ne le connaissent pas.
Vous êtes devenue documentariste pour la mémoire de votre sœur...
Voilà, exactement ! J'adore transmettre. C'est pour cela que j'ai monté les Rencontres de Béjaïa. C'est aussi transmettre quelque chose de notre histoire.
Vous êtes aussi poétesse...
Oui, je fais de la poésie. C'est mon activité principale (Rire et sourire).


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