Les politiques de lutte contre le tabagisme, y compris la taxe sur le tabac et les hausses des prix, peuvent engendrer des recettes publiques considérables pour les secteurs de la santé et du développement, selon un nouveau rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). De telles mesures peuvent également réduire considérablement la consommation de tabac et ainsi protéger la santé de millions de personnes contre les «principaux tueurs mondiaux» que sont les cancers et les maladies cardiaques. Intitulé «Economie du tabac et lutte contre le tabagisme», le rapport, publié la semaine dernière, conclut que l'industrie du tabac et les conséquences mortelles de ses produits coûtent aux économies mondiales plus de 1 000 milliards de dollars par an en dépenses de santé et en perte de productivité. Selon l'OMS, environ six millions de personnes meurent chaque année du tabagisme. L'agence onusienne souligne que la plupart des victimes se trouvent dans les pays en développement. «L'impact économique du tabac sur les pays et sur le public en général est énorme, comme le montre ce nouveau rapport», a déclaré le sous-directeur général de l'OMS pour les maladies non transmissibles (MNT) et la santé mentale, Oleg Chestnov. «L'industrie du tabac produit et commercialise des produits qui tuent des millions de personnes prématurément, prive les ménages de ressources financières qui pourraient servir à l'alimentation et à l'éducation et impose des coûts de santé considérables aux familles, aux communautés et aux pays», a-t-il précisé. Citant une étude de 2016, le rapport indique que les recettes annuelles liées à la taxation des cigarettes dans le monde pourraient augmenter de 47%, soit 140 milliards de dollars, si tous les pays augmentaient leurs taxes d'environ 0,8 dollar par paquet. En outre, cette hausse des taxes augmenterait les prix de vente au détail des cigarettes en moyenne de 42%, ce qui entraînerait une baisse de 9% du taux de tabagisme et de 66 millions de fumeurs adultes. Selon le Dr Douglas Bettcher, directeur de l'OMS pour la prévention des maladies non transmissibles, le nouveau rapport donne aux gouvernements un outil puissant pour combattre les allégations de l'industrie du tabac, selon lesquelles les contrôles sur les produits du tabac ont un impact négatif sur les économies. «Ce rapport montre comment les vies peuvent être sauvées et les économies prospérer lorsque les gouvernements mettent en œuvre des mesures rentables et éprouvées, comme l'augmentation significative des taxes et des prix sur les produits du tabac et interdisant la commercialisation du tabac et le tabagisme en public», a-t-il dit. La lutte contre le tabagisme est un élément-clé de la réponse globale de l'OMS aux maladies non transmissibles, principalement les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies pulmonaires obstructives chroniques et le diabète. On compte dans le monde 1,1 milliard de fumeurs de tabac âgés de 15 ans et plus, dont 80% environ vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Environ 226 millions d'entre eux vivent dans la pauvreté. Citant une étude de 2016, la monographie affirme que les recettes annuelles provenant des accises sur les cigarettes pourraient augmenter à l'échelle mondiale de 47%, soit 140 milliards de dollars (US $), si tous les pays les relevaient de 0,80 par paquet. De plus, cette hausse augmenterait les prix de vente au détail des cigarettes de 42% en moyenne, entraînant une baisse de 9% des taux de tabagisme et jusqu'à 66 millions de fumeurs adultes en moins. «La synthèse des recherches dans cette monographie confirme que les interventions antitabac fondées sur des bases factuelles ont tout leur sens, du point de vue économique comme de celui de la santé publique», déclare le coéditeur du document, le Pr Frank Chaloupka, du département d'économie à l'université de l'Illinois, à Chicago.