Même si la crise de l'eau potable n'est plus une grande actualité, les risques de sécheresse suite aux changements climatiques sont bel et bien réels. D'ailleurs, malgré les quelques averses qui caractérisent ces premières semaines de printemps, les craintes de la sécheresse sont omniprésentes chez les agriculteurs. Pour Arezki Baraki, directeur général de l'Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), il n'y a pas lieu de s'inquiéter. «Le taux de remplissage des barrages est à 72%, correspondant à 4,9 milliards de mètres cubes d'eau stockés. Une quantité suffisante non seulement pour l'approvisionnement en eau potable mais aussi pour l'irrigation agricole. Comparativement à l'année précédente, nous sommes au même niveau d'eau stockée. Bien que nous ayons crié à la sécheresse l'année passée, une année des plus chaudes jamais enregistrées, nous avons pu passer un été tranquille en matière de ressources hydriques. Il n'y a pas lieu que cela ne soit pas le cas cette année, notamment avec une meilleure pluviométrie.» Dans le souci de se prémunir des risques de sécheresse, un programme de réalisation de barrages très ambitieux a été mis en place à travers le territoire national. En plus des 75 grands barrages en exploitation, 9 autres sont en cours de construction. Sur ce dernier chiffre, 5 barrages seront réceptionnés au courant de l'année. Il s'agit, selon M. Baraki, du barrage de Taht à Mascara, le barrage d'Ouldjet Mellegue dans la wilaya de Tébessa, dont la réception est prévue en ce mois d'avril, Soubla de M'sila, un autre à Beni Slimane dans la wilaya de Médéa et un dernier dans la wilaya de Laghouat. En plus de ce premier quota de projets qui sera réceptionné courant 2017 et qui permettra un gain de 560 millions de mètres cubes, quatre autres barrages viendront renforcer les capacités de stockage des ressources hydriques en Algérie. «Ils sont répartis sur les wilayas de Souk Ahras, Tarf, Batna et Tizi Ouzou. Leur réception se fera graduellement entre 2018 et 2019. Une fois tous ces projets à terme, nous pourront atteindre les 8 milliards de mètres cubes d'eau stockés. Sur le programme global du secteur qui s'étend dans le temps jusqu'à 2030, le nombre de grands barrages passera de 75 à 84 infrastructures d'ici 2019 pour aller jusqu'à 130 barrages d'ici cette date», explique-t-il avant de signaler que la construction d'un barrage coûte à l'Etat en moyenne 10 milliards de dinars. Concernant des éventuelles difficultés financières pour la gestion et surtout la maintenance des barrages en exploitation, le directeur général de l'ANBT dément catégoriquement toutes les rumeurs à ce sujet. Selon ses propos, son agence est la seule à recevoir des financements réguliers pour la maintenance des barrages. Pour l'année 2017, un budget de 6 milliards de dinars a été alloué pour le traitement et la maintenance de ces infrastructures hydriques et la réparation de tout dommage, si nécessité il y a. Cette somme consistante est également destinée, selon notre interlocuteur, au maintien du niveau d'eau stockée et éviter son évaporation.