La contribution du docteur libanais, Salem El Maouche, auteur d'une vingtaine d'ouvrages sur des questions d'actualité, a été un moment d'intéressement très intense, eu égard notamment à l'engouement suscité chez les participants au séminaire international sur « Les applications méthodologiques dans les sciences sociales », qui s'est tenu les 20 et 21 novembre à l'université du 8 Mai 45 de Guelma. La question de l'appropriation de la connaissance, mais encore celle du savoir dans les pays arabes, est l'un des enjeux qui interpellent les élites de ces pays pour qu'elles axent leurs productions intellectuelles, les projets de recherches universitaires, sur la construction d'alternatives par des approches transverses aptes à décloisonner ces sociétés, tout en s'assurant l'intégration de leur spécificités culturelles. Le docteur El Maouche, en situant la nature des enjeux et tout en renvoyant les confusions voulues ou non, sur le plan terminologique et conceptuel, s'est longuement attardé sur la nécessité de procéder à l'analyse de la complexité imposée par des discours, qui, sous l'apparence de la clarté et de l'évidence, tentent en réalité d'imposer leur hégémonie. Les possibilités d'approche autant idéelles, théoriques que sur le plan de l'application des stratégies communicationnelles, exigent des pays arabes de considérer plus que tout d'ailleurs, les imbrications et les interactions de la production, l'organisation, du traitement et de la diffusion informationnelle, mais encore de déterminer les modèles sur la base desquels s'effectue la circulation de l'information, modèles qui devraient tenir compte des spécificités culturelles. Cependant, le docteur El Maouche situe l'enjeu premier dans « la nature des régimes et des pouvoirs arabes qui se caractérisent par leur incapacité à concevoir une veille stratégique, ce qui affecte lourdement l'élaboration d'une méthodologie à partir de nos particularités », selon ses propos substantiels. La communication d'El Maouche, par sa pertinence, aura bien marqué ce séminaire. Le débat qui s'en est suivi a été relevé par les interventions et surtout les questionnements des étudiants qui ont insisté sur les enjeux nouveaux liés aux TIC, les incidences de la mondialisation sur les sociétés arabes. Le séminaire de Guelma a été un moment fort rassembleur, permettant l'échange entre des universitaires venus d'horizons différents. Les riches enseignements et les recommandations en cours d'élaboration par la commission de préparation seront condensés dans un document qui fera honneur à la grande famille des sciences sociales et qui sera un outil de travail certain.