Les épidémiologues de la wilaya de Guelma ont rappelé à l'ordre, jeudi dernier, les personnels de santé publique quant au protocole du lavage des mains. Un protocole bien que strict, n'a, force est de le constater, que d'incompréhensibles lacunes et des répercutions extrêmement graves, tant sur les malades que sur les personnels eux-mêmes. «Nous avons convié, entre autres, à cette journée, les médecins généralistes, spécialistes, paramédicaux, chirurgiens dentistes laborantins et sagesfemmes pour leur rappeler que le lavage des mains doit obéir à un protocole», déclare à El Watan, le docteur Kezzar, assistante en épidémiologie et médecine préventive à l'Etablissement public de santé de proximité (EPSP) de Guelma, membre du comité d'organisation de cette journée. Et d'ajouter : «La chaîne de contamination doit être rompue et beaucoup l'ignorent. On ne désinfecte pas des mains avec une solution hydro-alcoolique, alors qu'elles n'ont pas été préalablement lavées.» En effet, les auditeurs présents dans la salle ont été unanimes à ce sujet : «Les personnels soignants se lavent rarement les mains et ne font qu'appliquer directement les solutions désinfectantes.» Et encore : «Faudrait-il qu'ils observent le timing et la technique», ont laissé entendre les hygiénistes. Dans ce contexte bien précis, c'est une véritable séance de travaux pratiques à laquelle ont participé les personnels de santé sous les directives du docteur Kezzar. De son côté, le docteur Kirati, épidémiologiste, ex-DSP de la wilaya de Guelma, enseignant au CHU de Constantine, ne manqua pas d'apporter un éclairage sur le sujet lors de son intervention : «Les directions doivent mettre à la disposition des professionnels de santé, dans les hôpitaux, polycliniques et autres salles de soins, le savon, les points d'eau, les solutions hydro alcooliques …, pour que ces mêmes personnels soignants n'évoquent pas leur indisponibilité dans les services», dira en substance l'intervenant. Quoi qu'il en soit, à ce jour il est clair que des lacunes en matière de lavage des mains existent «et même chez les chirurgiens». Les infections nosocomiales (infections contractées en milieu hospitalier), non communiquées officiellement, sont en hausse, à en croire les uns et les autres. Les épidémiologues iront très loin dans leur réquisitoire : «Le port de gants n'exclut pas le lavage des mains. Et il faut faire le distinguo entre lavage simple, lavage hygiénique et lavage chirurgical.» En clair, comme le diront si bien à l'unisson les communicants, «le lavage des mains est un acte de soin indirect ».
