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Bas les masques
SILA 2017 . Le roman algérien en débat
Publié dans El Watan le 04 - 11 - 2017

Parmi les nombreuses table rondes, discussions, vente-dédicaces et autres rencontres du SILA, quelques aspects importants du roman algérien sont ressortis.
Il a été notamment question de «l'invention du personnage» dans une passionnante table-ronde parrainée par Amin Zaoui.
Avec un tel parrain, prolifique écrivain, universitaire et chroniqueur bilingue, le panel ne pouvait être que représentatif ou, en tout cas, assez large entre jeunes et confirmés, francophones et arabophones, auteurs issus de différentes régions. Qu'est-ce que le personnage ? Si l'étymologie renvoie vers le masque («persona» en latin) des personnages de l'antiquité, le personnage de roman est pourtant le plus souvent largement inspiré d'une réalité : personnalités historiques, caractères distinctifs d'une époque, parcours de vie originaux ou encore idées philosophiques.
La rencontre animée par Zaoui a montré à quel point le personnage du roman algérien actuel affiche globalement ses sources d'inspiration. Amin Zaoui lui-même vient de publier Hor ibnou yaqdhan qui se veut une réponse au conte philosophique d'Ibn Toufayl Hay ibnou Yaqdhan. Saïd Khatibi a également expliqué sa décision de s'emparer de l'histoire d'Isabelle Eberhardt pour en donner un point de vue non occidental. Son roman intitulé Quarante ans dans l'attente d'Isabelle a remporté le prestigieux prix Katara du roman arabe. Cette tendance à la revisite se retrouve évidemment aussi dans le roman francophone avec les succès que l'on connaît pour Kamel Daoud répondant à L'étranger de Camus ou Kaouthar Adimi ressuscitant l'éditeur algérois Edmond Charlot. La tendance n'est pas nouvelle et l'écrivain Fatéma Bakhaï est revenu sur le cas particulier des romans historiques.
Elle a souligné que la reprise d'éléments biographiques ne suffit pas et que l'invention de personnages est incontournable précisément, et paradoxalement, pour donner un effet de réel à travers l'ébauche d'une société avec ses coutumes, ses habits, ses parlers... Le personnage n'est pas forcément livresque. Ainsi Hadj Ahmed Sedik «Ziouani» a évoqué son personnage de migrants subsaharien dans le roman Camarade. Le romancier relève l'importance de donner la parole à des voix marginales en tentant de comprendre plutôt que de juger leurs comportements.
Dans le même sens, Abdelwahab Ben Mansour a affirmé que l'inspiration d'un personnage est autour de soi et en soi. Créer un personnage est ainsi un travail sur soi-même et son rapport au monde. Habib Ayoub a pour sa part plaidé, en tant que praticien des deux disciplines, pour la supériorité du personnage romanesque sur le personnage cinématographique. L'auteur du Remonteur d'horloges a rappelé les multiples expériences littéraires de personnages abordés uniquement par leurs comportements extérieurs ou au contraire explorés au plus profond de leur psyché.
Les personnages non-humains sont également possibles en littérature. On pensera au personnage récurent du chien chez Zaoui ou encore au «temps» revisité par Ayoub dans la suite de la Recherche proustienne. Enfin le personnage peut être un lieu et c'est l'expérience évoqué par Bachir Mefti à travers la dimension symbolique de la ville d'Alger dans ses romans. L'auteur de Pantin de feu a soutenu que la force d'un roman tient sur ses personnages. Cette force n'est pas liée à leur vraisemblance mais à leur profondeur et à la façon dont ils interpellent les lecteurs. Bien que fictionnels, des personnages tels que Don Quichotte, Madame Bovary ou Anna Karénine ont une telle force d'évocation qu'ils dépassent leurs sources d'inspiration pour prétendre à l'universel.
Cette rencontre riche en débats et en idées a donné une belle image de romanciers algériens développant des réflexions profondes sur des aspects foncièrement littéraires de leurs œuvres. Il en ressort une unité profonde des préoccupations de la scène littéraire algérienne en dépit des différentes langues en usage et des différences idéologiques. Au-delà des masques, le personnage nous rappelle que le matériau principal du romancier est finalement la vie humaine.


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