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«Ce plan devra être articulé sur une stratégie de transition vers un nouveau modèle économique»
Thomas Lagoarde-Segot . Professeur d'économie et de finance internationale
Publié dans El Watan le 06 - 11 - 2017

Dans cet entretien, Dr Thomas Lagoarde-Segot, professeur d'économie et de finance internationale, doyen associé à la recherche, à Kedge Business School et chercheur au Laboratoire d'économie et sociologie du travail (LEST) et au CNRS- (France), considère que la stratégie du gouvernement de recourir à la planche à billets pourrait fonctionner si au moins trois conditions sont respectées.
Le pays est actuellement dans une mauvaise passe. La vraie question qui revient, une fois encore, est de savoir comment l'économie nationale, fortement dépendante des hydrocarbures, pourra surmonter cette crise et se prémunir contre le risque latent de récession et d'un crash social ?
Il est vrai que l'économie algérienne fait face à une pression financière considérable depuis la baisse des cours du pétrole brut à la mi-2014, qui a pratiquement divisé par deux ses revenus gaziers et pétroliers. Dans la mesure où ces exportations représentent environ 60% des ressources financières de l'Etat et que le secteur des hydrocarbures pèse environ un quart de l'économie, le gouvernement se retrouve face au problème classique des Twin Deficits «déficits jumeaux» : la diminution des revenus d'exportation pèse sur la balance commerciale et accroît l'endettement (privé et public), car le pays emprunte vis-à-vis de l'extérieur pour consommer les biens importés.
Dans ce cadre, le principal défi est de choisir une «policy mix» (Ndlr : consiste en la faculté d'articuler de façon optimale, en fonction du cycle économique, les politiques budgétaire et monétaire) permettant à l'économie de surmonter le choc pétrolier de façon soutenable, tout en prenant en compte ses conséquences pour la croissance et surtout pour l'emploi.
D'un point de vue strictement théorique, il est certes possible de réduire les déficits publics et commerciaux par la mise en place de «politiques d'austérité» (c'est-à-dire la hausse simultanée des impôts et la baisse des dépenses publiques), comme cela s'est vu en Europe du Sud (notamment en Grèce) lors des dernières années.
Mais l'expérience montre que ces épisodes ont un coût économique et social extrêmement élevé et pèsent lourdement sur la croissance économique et le développement humain. Dans le cas de l'Algérie, ce remède douloureux pourrait même mettre en péril la stabilité du pays. Rappelons que le taux de chômage s'établit à 10.5%, et reste particulièrement élevé chez les jeunes (26.7%) et les femmes (20.1%). En janvier 2017 des émeutes importantes ont éclaté à Béjaïa, en protestation contre la hausse de la TVA de 17 à 19%.
Le recours au financement non conventionnel pour renflouer les caisses publiques du pays a soulevé une vive inquiétude parmi les économistes nationaux. A votre avis, l'inquiétude de vos collègues algériens est-elle légitime vu que ce procédé (la planche à billets) est, par définition, sans contrepartie économique réelle ?
Le gouvernement du Premier ministre, dans ce contexte incertain, vient d'autoriser la Banque Centrale à prêter directement au Trésor public et à abonder le Fonds national d'investissement pour une période de cinq ans. Ce financement non conventionnel va donner des marges de manœuvre au gouvernement en lui évitant les affres d'un plan d'austérité ou le recours excessif à l'endettement extérieur. De mon point de vue, cette stratégie pragmatique pourrait fonctionner si au moins trois conditions sont respectées : premièrement, la Banque d'Algérie devra se tenir prête à moduler sa politique monétaire en cas de brusque décrochage du dinar qui entraînerait une hausse de l'inflation (qui est déjà très élevée à 8%).
Une telle tâche sera d'autant plus compliquée si le choc pétrolier se prolonge et en vient à menacer la liquidité ou la solvabilité bancaire, ce qui rendrait légitimes les appréhensions exprimées.
Deuxièmement, il ne faudra pas considérer que les ressources financières obtenues grâce à ce mécanisme pourront se substituer aux nécessaires efforts d'optimisation de la dépense publique : élargissement de l'assiette fiscale, collecte plus efficace de l'impôt, baisse des subventions accordées au secteur de l'énergie et investissements dans les secteurs d'avenir et biens publics (notamment la santé et l'éducation), restent nécessaires.
Enfin, et plus fondamentalement, ce plan devra être articulé à une stratégie claire et partagée de transition vers un nouveau modèle économique moins dépendant des réserves en hydrocarbures, davantage créateur d'emplois (prioritairement pour les jeunes) et davantage protecteur des personnes les plus vulnérables. C'est là le défi principal de l'économie algérienne.


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