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La situation jugée inquiétante
Quand le Maroc sera islamiste
Publié dans El Watan le 07 - 12 - 2006

Aujourd'hui, la question n'est plus de savoir si le Maroc est islamiste ou non, mais plutôt de se demander quand cette réalité se concrétisera au niveau politique.
Cette prise de conscience ainsi qu'une rénovation de fond en comble de l'institution monarchique sont le prix à payer pour sa survie. Et pour faire entrer le Maroc dans le XXIe siècle », écrivent les journalistes Nicolas Beau (Le Canard Enchaîné, auteur d'un précédent ouvrage Notre ami Ben Ali) et Catherine Graciet (indépendante, collaboratrice, notamment au journal marocain) en conclusion d'une longue enquête qui fait l'objet d'un livre à paraître le 12 décembre : Quand le Maroc sera islamiste (éditions ). Analysant le phénomène islamiste au Maroc, les auteurs estiment qu'une « impressionnante fièvre religieuse a gagné le Maroc » sous trois formes bien distinctes. « Un parti islamiste toléré et même instrumentalisé par le pouvoir, le Parti de la justice et du développement (PJD), pourrait rafler la mise lors des élections législatives prévues en 2007 — si celles-ci sont transparentes et démocratiques. » Méconnu en Europe, le PJD est considéré comme l'une des principales forces politiques du royaume. Depuis 2002, ses membres occupent même 42 sièges de députés au Parlement (sur 325) et dirigent cinq municipalités, dont celles de Meknès, Khenifra et Témara. A Casablanca, 11 de ses candidats sont élus députés. « Le double discours du PJD lui permet de rassembler une base électorale aussi large qu'hétéroclite, qui se compose néanmoins d'une majorité d'urbains, de jeunes et de personnes ayant suivi des études. Il lui sert également à braconner sur les terres de l'Istiqlal ou sur celles de Justice et Bienfaisance et à attirer de nombreux déçus du système. » Deuxième pôle beaucoup plus radical et hostile à la monarchie, celui de la mouvance fondamentaliste de « Justice et bienfaisance ». Fort de plusieurs dizaines de milliers de personnes, le mouvement de cheikh Yacine possède un atout majeur : il ne s'est jamais compromis avec le pouvoir. Il ne dispose d'ailleurs même pas de l'autorisation de se constituer en parti politique.
Premier exportateur d'apprentis terroristes
Troisième composante, « beaucoup plus minoritaire mais bien plus dangereuse, celle des courants radicaux qui commencent à infiltrer la société, au point que le Maroc semble être devenu le premier exportateur d'apprentis terroristes en Europe et dans le Sahel ». « Apparu tardivement, le djihad dans sa version marocaine va s'épanouir rapidement », relèvent les auteurs, ajoutant que « l'année 2005 voit les liens se renforcer entre les extrémistes marocains et algériens ». « Le royaume de Hassan II est passé un peu vite, pour un rempart contre les excroissances violentes de l'islam politique. Les attentats de Casablanca font prendre conscience de la réalité du danger », relèvent les auteurs du livre. Un des patrons de l'anti-terrorisme en France, cité par les auteurs, considère que « la situation est dangereuse : le Maroc, c'est la Russie en 1916 ». « C'est sans doute vers une alliance entre la revendication populaire et le corps des officiers subalternes et sous-officiers, longtemps frustrés, séduits par l'islamisme, que risque de s'articuler la relève du pouvoir au Maroc. L'inexpérience et la frénésie de ces forces trop longtemps contenues comportent les germes d'une imprévisible violence et peut-être de la rupture de l'unité du pays », selon une note des services français. Les origines des blocages économiques et sociaux que vit aujourd'hui le Maroc, gangréné par la plaie d'une corruption généralisée font l'objet d'une analyse détaillée.
La maison Maroc prend l'eau de partout
« Emportée par la tornade de la mondialisation, la maison Maroc prend l'eau de partout », selon le cabinet américain Mckinsey. C'est en matière d'enseignement que le diagnostic est le plus sombre. Avec 55% d'enfants seulement qui dépassent le cap de l'éducation primaire, le royaume est au même niveau que le Malawi (50%), et loin derrière des pays comme le Bangladesh (70%). La drogue reste une plaie importante. Le Maroc est devenu le principal producteur et exportateur de cannabis dans le monde, comme l'a révélé une enquête en 2005 menée conjointement par le gouvernement marocain et l'ONUCD, l'office des Nations unies contre la drogue et le crime. Les auteurs du livre démontreront que les premiers bénéficiaires de ce trafic sont les piliers des classes dirigeantes marocaines. Dans le seul Rif, le cannabis représente jusqu'à 27% de la surface agricole utile, soit 134 000 ha. En 2003, la moitié du faible revenu annuel des 2/3 de la population rurale de cette région, soit 800 000 personnes, provenait de cette activité illicite. L'immigration clandestine est une autre plaie. Selon les instances européennes, le Maroc est devenu le passage préféré, via les côtes espagnoles, des clandestins subsahariens. D'après le Quai d'Orsay les autorités consulaires marocaines ne délivrent que 30% des demandes françaises de laissez-passer de reconduites à la frontière, contre 45% pour l'ensemble des pays concernés, et jusqu'à 70% pour les Algériens.


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