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Le Maroc à l'épreuve de l'islamisme
Un nouveau livre vient de paraître sur la monarchie
Publié dans Liberté le 11 - 12 - 2006

S'appuyant sur des notes officielles de services occidentaux, le livre s'interroge sérieusement sur l'avenir du pays gangrené par la corruption, pris en otage par un entourage royal affairiste en proie à des luttes d'influence, et fragilisé par une situation sociale et économique de plus en plus difficile.
Lorsque Mohammed VI accédait au trône en 1999, un vent d'espoir avait soufflé sur le Maroc après trente ans de règne despotique de son père Hassan II. Le “roi des pauvres”, jeune et moderne, laissait croire à une réforme de la monarchie, et les courtisans accouraient de toutes parts pour prêter allégeance et faire la promotion du souverain qui n'avait pas manqué de subtilité en inaugurant son règne par le brutal limogeage de Driss Basri, le puissant ministre de l'Intérieur de Hassan II. Un symbole ?
Plutôt une foucade à en croire deux journalistes français qui tentent de dresser un bilan de ces premières années de règne de M6. Au point que Nicolas Beau et Catherine Graciet se posent la question de survie de la monarchie, dans un livre publié jeudi à Paris aux éditions La Découverte. Quand le Maroc sera islamiste livre l'image d'un royaume désenchanté. En tout cas, à rebours du portrait idyllique livré par certaines plumes complaisantes de quelques auteurs parisiens qui bâtissent riads à Marrakech et se dorent au soleil de Tanger. S'appuyant sur des notes officielles de services occidentaux, le livre s'interroge sérieusement sur l'avenir du pays, gangrené par la corruption, pris en otage par un entourage royal affairiste en proie à des luttes d'influence, et fragilisé par une situation sociale et économique de plus en plus difficile.
En somme, le terreau le plus fertile de l'islamisme contestataire.
Ce qui ne gâte rien, c'est que l'héritier qui s'est révélé un roi fainéant, comme le disent les auteurs, n'a pas l'envergure de son géniteur. Hassan II avait quand même un sens de la diplomatie qui le faisait passer pour un acteur du dialogue entre Orient et Occident. Tout comme il avait de solides relations personnelles, notamment en France.
Sans posséder l'un, Mohammed VI a aussi dilapidé l'autre puisqu'il ne semble pas avoir accepté le parrainage du président français Jacques Chirac qui le lui proposait aux funérailles du père. “Entre incapacité à résorber le chômage de masse comme à résoudre le conflit du Sahara occidental, entre incapacité à se réformer politiquement et voracité économique, entre incapacité à juguler l'islamisme radical et à enrayer l'immigration clandestine, la monarchie s'est jetée dans l'oeil du cyclone”. D'ailleurs, les auteurs ne se demandent même pas si le Maroc est islamiste ou non, dans un pays qui compte avec le PJD, l'équivalent du MSP, un parti islamiste à l'intérieur des institutions alors que prospère l'association Al adl wa el ihsane de check Abdesselam Yassine qui récuse absolument la monarchie. Cela sans compter les djihadistes qui ont fait leurs preuves de Casablanca à Madrid.
La tâche peut se révéler d'autant plus facile que le roi a nommé ses plus fidèles collaborateurs à la tête des puissants services secrets. Une violente répression le fera apparaître totalement nu. Sans protection.
Une profonde réforme de la monarchie, délestée de sa fonction exécutive, sera alors le prix de sa survie.
Les USA préfèrent l'Algérie
Le 28 février 2006, l'Institut français des relations internationales (IFRI) organisait une conférence à Paris sur le Maghreb. Y était invité William Jordan, le directeur du bureau Maghreb au département d'Etat américain. En aparté, il déclarait que l'Algérie était en passe de devenir “le leader dans la région” et qu'elle est même “le plus important partenaire des Etats-Unis par sa capacité financière”. Commentaire des auteurs : les oranges marocaines pèsent moins lourd dans la balance que le pétrole algérien.
Autre exemple : en juin 2004, le président George Bush n'a pas jugé utile de convier Mohammed VI au G8 de Sea Island alors que d'autres chefs d'Etat de “pays amis” étaient de la partie comme l'Algérie.
Dans un autre registre, une note du cabinet privé américain Atlantic Intelligence estime que les Etats-Unis évoluent clairement “vers la recherche d'alternatives en cas d'écroulement de l'institution monarchique”, une “éventualité désormais envisagée” à cause de “l'incapacité
du couple monarchie/partis politiques à structurer un espace public de confrontation des idées et des intérêts avec des mécanismes de contrôle par le bas”. Le comble, c'est que tout cela arrive au moment où le roi, sentant arriver la retraite de Chirac, a décidé de se rapprocher des Etats-Unis. Commentaire d'un diplomate marocain cité dans le livre : “Les Américains nous tiennent complètement avec le Sahara occidental. Aujourd'hui, on a la quasi-certitude qu'ils ne nous imposeront rien contre notre gré. Mais en contrepartie, on est réduit à faire la danse du ventre devant eux pour ne pas tout leur céder.”
Des manifestants pro-Algérie
L'été dernier, la ville frontalière de Bouarfa a été le théâtre de manifestations d'habitants qui se sont révoltés contre leur sort.
Ils menaçaient d'émigrer collectivement vers l'Algérie. Leur cri : “Mohammed VI nous affame, Bouteflika nous nourrira.”
La fermeture de la frontière commune a privé le Maroc d'une manne apportée par deux millions d'Algériens qui se rendaient au Maroc entre 1989 et 1994.
Au sommet, “il n'y a plus de téléphone rouge” entre Alger et Rabat. Un haut diplomate marocain cité dans le livre affirme : “Les Algériens observent qu'ils n'ont plus d'interlocuteur stable ni fiable au Maroc. Je pense qu'ils relèvent que le makhzen est éclaté entre plusieurs clans qui, faute d'arbitrage, se neutralisent les uns les autres et hésitent sur quel cheval miser.”
Y. K.


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