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Les valises sont prêtes
Retour au pays pour les vacances d'été
Publié dans El Watan le 09 - 07 - 2007

Ils parlent français, ils ont un drôle d'accent, ils sont blanchâtres et envahissent les plages et l'arrière-pays. Les « zimigrés » seront bientôt parmi vous. L'Algérie festive donne rendez-vous à ses estivants hexagonaux. Le temps d'un été, un amour partagé.
Paris : De notre bureau
Les valises sont prêtes, elles obstruent l'étroit couloir. Naïma est du genre prévoyant. Cela fait près d'une semaine qu'elle a bouclé ses bagages, il ne lui reste plus qu'à fermer le dernier sac contenant les jouets des enfants et les en-cas. Elle le fera au dernier moment. Elle a même pesé les valises, elle est affirmative : elle ne paiera pas d'excédent de bagages, chose très inhabituelle chez elle. Naïma a fait ses calculs minutieusement et elle est arrivée à la conclusion qu'il vaut mieux acheter les cadeaux en Algérie, cela lui reviendra beaucoup moins cher. La maman de deux enfants ne cache pas son soulagement. C'est la première fois qu'elle se rend en Algérie depuis de nombreuses années rien que pour son plaisir. « Je ne compte plus le nombre de mariages auxquels j'ai assisté. Mon mari disait que nous passions des vacances Formule 1. On passait notre temps à courir dans tous les sens. Avec toutes les personnes à voir, les mariages du côté de sa famille et de la mienne, on n'avait pas un moment pour nous. On passait notre temps en voiture ou dans les salons des oncles, tantes, etc., à siroter du gazouz ou du café. C'est effrayant comme planning. Cette année, nous avons loué un appartement à Béjaïa. Nous aurons enfin le droit à des vacances égoïstes », ironise Naïma. Nourdine, son mari, est du genre calme. Il laisse à son épouse le soin de tout organiser. Le couple quadragénaire se fait un devoir de se rendre une fois par an en Algérie. En juillet ou en août, cela dépend des congés du couple. « Je ne sais jamais à l'avance mes dates exactes de congé. Pour elle, c'est plus facile. Elle est libre dès le 4 juillet. C'est le privilège des enseignants. Du coup, c'est toujours elle qui s'adapte. Et, pour ne rien gâcher, elle aime tout organiser. » Naïma avouera que l'initiative des « vacances égoïstes » vient de son mari.
L'épineux sujet des codes sociaux
Hamid a d'autres soucis. Ses enfants, respectivement de 9 et 12 ans, refusent de parler kabyle. Ils disent le comprendre mais préfèrent répondre en français. « Je culpabilise. Mes enfants ne parlent pas avec ma mère. Dès qu'ils sont tous les trois ensemble, ils se taisent. Ma mère éprouve de la peine. Elle les regarde, les embrasse mais ne trouve rien à leur dire. Cela me fait mal au cœur. Je n'ai pas les moyens de les emmener tous les ans en Kabylie. Je ne peux pas dégager chaque année un budget de 3000 euros pour les vacances estivales. Cet été, on ne sortira pas de notre village, près de Michelet. Les enfants seront obligés de se mettre au kabyle s'ils veulent communiquer ». N'empêche, Hamid a des doutes. « Tous les enfants du village font des efforts pour leur parler en français. Aussi, les miens deviennent fainéants et se réfugient dans la facilité. J'aimerais qu'on ne leur adresse la parole qu'en kabyle. » Installé en France depuis près de 20 ans, Hamid n'a jamais quitté réellement son village natal. Pour lui, repartir vivre à Michelet après la retraite ne relève pas du mythe. Il vient d'acquérir un terrain et compte construire une maison familiale. « Il est important que les enfants soient chez eux là-bas aussi et non plus chez leur grand-père. Ils doivent prendre possession des lieux pour aimer le pays de leur père. » Anaïs se moque gentiment de son père. Elle lui explique pour la énième fois qu'elle aime beaucoup l'Algérie, mais qu'elle se sent mieux en France. A 15 ans, elle veut faire comme ses copines françaises. Ali est patient. Il essaie aussi de la convaincre pour la énième fois. « Je ne peux rien faire là-bas ! On est tout le temps enfermés à la maison. Il ne se passe jamais rien et il fait trop chaud. Puis, je n'arrive jamais à me souvenir de toute la liste de ce qu'il faut faire et ne pas faire ! Toi-même, tu dis que c'est stupide comme interdits, mais tu nous obliges à les respecter ! », lui rappelle Anaïs. Ali éclate de rire « Tu apprendras ma fille à gérer les paradoxes. » Et pour la énième fois aussi, il tente de convaincre sa fille du côté positif du voyage. Il évite l'épineux sujet des codes sociaux. Il sait que sa fille finira par désirer elle aussi prendre l'avion avec lui. Le rituel dure depuis des années. 110 DA pour un euro. Belaïd jure que le taux de change vient de connaître une surprise ces derniers jours. Belaïd a plusieurs explications en réserve sur cette supposée subite envolée. Il cherche à confirmer l'information. Au téléphone depuis l'Algérie, son frère semble hésitant. En retraite anticipée, Dda Belaïd fait un calcul assez savant. Il passe tous ses étés en Algérie, à Khemis Miliana. Il avait réservé son billet pour le 7 juillet depuis longtemps. Il profite des soldes pour les petits cadeaux. Cette année, promis, il emmènera toute sa famille à la mer pour une semaine. « A Oran, s'il le faut », dit-il mystérieusement.


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