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L'émotion en toupie
Safy Boutella-Concert zerbout à Alger
Publié dans El Watan le 26 - 07 - 2007

Le spectacle de mardi et mercredi soir, au Théâtre de Verdure d'Alger, a donné la pleine mesure d'un compositeur talentueux. Victor Hugo disait que « le génie est le phare, Dieu est l'étoile ». Tel un phare, Safy Boutella a fait briller son talent sous le ciel étoilé du Théâtre de verdure.
Dans une explosion de créativité, le maestro a fait monter très haut, le temps de deux soirées consécutives, émotion et émoi dans le cœur d'un public complètement conquis. Célébrant une œuvre magistrale, forgée tout au long de 30 années de carrière, Safy Boutella, pétri d'art et de génie, a tenu à partager son amour de la musique, sa passion pour la création et la recherche musicale, avec son public. En artiste complet et accompli, le compositeur fit éclater en musique, sens et sentiments traduisant une perception mystique du monde. Le prélude du spectacle a été une invitation au voyage dans les tréfonds du désert, emporté par le mélodieux appel de la flûte enchanteresse qui laisse valser ses douces et poétiques sonorités, au gré d'un vent émergeant de l'immensité silencieuse du désert. Un vent qui finira par ouvrir grand ses bras à la voix du sacré. Mêlant spiritualité et volupté musicales, le maître compositeur fit s'introduire dans l'hypnose générale la voix. Celle du Tadjouid (art de réciter le Coran), révélant les mots divins de la sourate El Fatiha, signe d'un commencement, d'une ouverture, d'une source. Psalmodies, ruissellement d'eau, lumières et effets spéciaux, Boutella signe avec ce tableau, l'ébauche de la fresque d'une vie, d'une carrière déjà longue de trois décennies. Une fresque que le musicien compositeur et chanteur a tenu à fêter et à résumer en un opus baptisé Zerbout (toupie). Allant chercher loin dans sa mémoire le monde de l'enfance, Boutella opte pour ce jeu consistant à faire tourner la toupie et veiller à ne pas la faire tomber. Elli itih houa yekhsar, c'est sur cet appel qu'une ribambelle d'enfants entre en scène, armés de toupies et d'énergie, tournant en volutes et invoquant le génie de l'amusement. Un hommage au monde de l'innocence et de la volupté. Construisant son spectacle tel un parcours d'une vie, Boutella fit son entrée sous les sonorités enivrantes de Orient, extrait de son album Majnoun. Avec un orchestre de plus d'une vingtaine de musiciens dont une majorité munie d'instruments à cordes, l'équipe Boutella est à l'apogée de son talent. Emportant le public, sur le mouvement des dunes, en mixant savamment les rythmes ensorcelant de l'Orient et les mesures électriques de l'Occident, Boutella appelle au brassage des cultures. Si Boutella est un artiste de talent, il a prouvé mardi soir, qu'il est aussi un artiste engagé. La musique pour lui n'est pas un appel au rythme, mais plutôt l'expression d'un sentiment, d'un esprit, d'une âme. C'est pourquoi il ne s'est pas empêché de donner son spectacle malgré la douleur de la perte de son père, à peine cinq jours auparavant. « Je dédie ce spectacle à mon père. C'est lui qui m'a appris la conscience, la droiture et l'amour de l'art et de la patrie », dira l'artiste avant de lancer un cri de douleur dans le morceau « sa voix ». Un moment d'émotion qui l'aidera à s'abandonner à la fusion des sons et genres musicaux. Avec Salafa, Kotidien et Fatou, le maître enchanteur pris son envol pour un long voyage de douceur et de sensations. Une envolée que le public suivra volontiers, en se laissant emporter dans la folie de Majnoun. Le parcours de Boutella est semé de rencontres et d'unions. Dans un généreux don de soi, le compositeur n'hésite pas à offrir son talent pour l'amour de l'art. Ses amis le lui ont bien rendu, ce mardi soir, en étant présents sur une scène douée et professionnelle. Composant musiques de films et chansons, les capacités d'intervention de Boutella sont bien étendues. Abdi, chanteur marocain, Fadila Chebab, Soprano algérienne, Djamel Allem, Selma Kouiret, et bien entendu le roi du raï Khaled, étaient tous là pour rendre hommage à leur ami et faiseur de miracles musicaux, Safy. Tous prirent tour à tour place sur le podium, chantant les compositions de Boutella. Des envolées lyriques du film Mirka, en passant par la perle Djaouhara, ou encore le sublimissime hymne à l'amour du pays Watani, jusqu'à La Camelle et Cheba, Boutella s'est exprimé sous différentes coutures et formes. Sa fresque ne s'est pas arrêtée à des sons, mais aussi à des images. Celles de danseurs s'exécutant sous les rythmes novateurs et innovants des spectacles La source et Watani présentés à l'occasion de la célébration de la Fête de la jeunesse. Le propre du génie, c'est de créer. Boutella est aussi doté d'un autre don, celui d'être le géniteur d'une grande danseuse, Sofia. Cette dernière qui a embrassé déjà une carrière internationale dans la chorégraphie en accompagnant, même Madonna, dans ses spectacle, a tenu à être présente ce soir-là au théâtre de verdure. En parfaite fille de son père, une Zerbouta comme il l'appelle, Sofia est perfectionniste. Elle exécuta une performance exceptionnelle de danse contemporaine, laissant le public subjugué par son agilité et son adresse. Retenant une assistance éprise et conquise, Safy Boutella arriva au bout de sa fresque en tenant à remercier ceux qui ont été là pour lui, d'abord sa famille, ses amis et notamment le colonel Houcine Snouci sans qui l'album Kutché n'aurait pas vu le jour. Le spectacle de Zerbout finit en apothéose avec cette image du compositeur entouré de ses amis comme autant de jalons sensibles des étapes de sa carrière.

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