Le président du MSP dont la formation politique sera présente dans 30 communes sur les 32 de la wilaya de Boumerdès, et qui présente une liste APW pour les élections du 29 novembre, a réuni ce week-end les candidats de son parti à la salle des fêtes de Boudouaou. Tous n'ont pas pu être présents « à cause des mauvaises conditions climatiques », a-ton expliqué. Devant une assistance faible, Bouguerra Soltani a tenu un discours contraire à celui développé par les représentants locaux de son parti. Satisfaire le peuple et ne pas mécontenter le maître du moment, telle semble être la devise du cheikh Soltani. En effet, si pour le candidat tête de liste APW, Hacene Benamane, « dans notre pays, le peuple n'exerce pas pleinement sa souveraineté, car l'opération de vote est entachée de doute et la main de l'administration est visible dans les résultats des consultations », Bouguerra Soltani se dit, lui, « optimiste et à l'aise pour le déroulement de l'opération de confection des listes et de leur dépôt ». « Nous ne sommes pas pessimistes parce que nous avons les hommes et les femmes sur lesquels nous pouvons compter. Nous avons un programme, nous avons un discours politique clair, nous disposons de sympathisants et nous savons que nous avons les voies de recours si nous ne sommes pas contents », a tonné le chef du MSP qui s'est voulu rassurant, mais qui prendra le soin d'insister : « Mais nous ne pouvons pas garantir la réussite, car cela est du ressort de Dieu ». Le leader du MSP dira de son programme qu'il est national et démocratique, mais se désolera du fait que « l'Algérie n'a pas encore construit un Etat démocratique ». Saisissant l'occasion du 1er Novembre, Soltani a exhorté ses militants à s'inspirer de la Révolution de 1954 pour réussir leur entreprise. « Nous avons tiré quatre leçons de la guerre de Libération : la nécessité de l'union, l'obligation de clarifier ses objectifs, l'association du peuple à son action et l'obligation d'imprimer un caractère national à son programme. Nous suivons ce schéma et nous atteindrons, si Dieu le veut, tous nos objectifs », a précisé l'hôte de Boudouaou. Soltani a insisté, jeudi, sur la démocratie. « L'un des objectifs de notre glorieuse Révolution était de bâtir un état démocratique et social dans le cadre des principes de l'Islam », a-t-il rappelé, admettant qu'il n'était nullement question, pour ceux qui ont rédigé la déclaration de novembre, d'aller vers un Etat théocratique. Celui qui drive la liste APW du MSP a plaidé « pour la reconsidération des prérogatives des élus qui sont actuellement soumis à l'Exécutif et a réclamé plus de pouvoirs aux assemblées locales qui doivent avoir un droit de regard sur les dépenses publiques ». Le député MSP, élu le 17 mai dernier, s'est lui offusqué des « erreurs constatées dans le manuel scolaire, notamment la suppression de toute une partie de l'hymne national ». Et c'est à ce moment que fuse de l'extérieur Kassamen, comme pour rappeler au MSP qui se montre très attaché aux symboles de la Révolution qu'il ne l'avait pas diffusé au début de la séance. Soltani a toutefois lancé des fléchettes en direction de la famille révolutionnaire en martelant que « c'est un non-sens de se proclamer moudjahid en Algérie, car tout le peuple a participé à la Révolution. Celui qui n'a pas pu être actif s'est vu tuer ses enfants, détruire ses champs ou brûler sa maison. Il n'y a pas une famille en Algérie qui n'a pas consenti de sacrifices », a-t-il dit. En somme, un chef plutôt optimiste, des cadres du parti critiques et insatisfaits et des candidats qui signent un engagement pour ne pas trahir le peuple. Voilà qui résume la rencontre de jeudi à Boudouaou.