Après Oran, c'est au tour de Annaba de céder la gestion des services publics des eaux et de l'assainissement à une entreprise allemande, Glissen Wasser, dont la signature est attendue courant décembre, a-t-on appris mercredi dernier, en marge d'une tournée effectuée à Relizane par le ministre des Ressources en eau, M. Sellal. Annaba, qui connaît de lourds problèmes d'assainissement devancera donc Constantine dont l'appel d'offres a été relancé pour éviter la prise de monopole dans la gestion déléguée. Le ministre énumérera les énormes progrès faits dans la capitale puisque 10 000 fuites d'eau ont été réparées dans un court laps de temps et de rappeler qu'avec l'unité de dessalement d'eau de mer, la capitale pourra se vanter de figurer parmi les villes dont les habitants seront les mieux approvisionnés en eau. Bonne nouvelle donc à l'Est et au Centre mais également coup de chapeau à l'Ouest et plus précisément dans la wilaya de Relizane. En effet, la région aride et particulièrement sèche voit ses travaux en voie d'achèvement devant permettre ainsi à moyen terme de laisser les ressources hydriques d'Oran à leur seule wilaya oranaise. Pas moins de 10 haltes auront ponctué le parcours du ministre des Ressources en eau à travers la wilaya de Relizane, dont l'objectif premier consistera à s'enquérir de l'avancée des travaux et dans un second temps, d'apporter conseils ou recommandations pour une poursuite des travaux plus rapide. L'une des principales étapes consistera en la visite de deux barrages : le barrage de Sidi M'hamed Benaouda dont la capacité qui est pourtant de 153 millions de mètres cubes n'est rempli que de 70 millions de mètres cubes. Les pluies d'octobre avaient permis d'augmenter le volume par un apport d'environ 14 millions de mètres cubes. Mais avec un taux d'envasement de 35%, il est impossible d'espérer mieux. M. Sellal annoncera en présence du wali de Relizane l'octroi d'un budget autonome dès janvier 2008 et recommande la création d'une pépinière sur l'amont du bassin dont la responsabilité sera partagée avec les directions des forêts. Pire, le barrage Gargar qui possède une capacité de stockage de 358 millions de mètres cubes en est actuellement à 31 millions de mètres cubes. Le ministre, à cet effet, préconise de laisser reposer le barrage pour permettre une reconstitution de la ressource. Immensité d'eau nichée au creux d'une montagne aride, sèche et rocailleuse, le Gargar doit être préservé et différentes stations d'épuration comme celle de Ammi Moussa devront contribuer à l'épuration de 4000 mètres cubes d'eaux usées quotidiennement. Munie d'un tout nouveau système de lagunage aéré, la station protégera l'eau superficielle des barrages de Gargar. La vase n'est pas l'apanage des seuls barrages puisqu'elle empêche également les canaux de béton d'obtenir un volume d'eau intéressant. La mauvaise gestion sera à plusieurs reprises évoquée par le ministre des Ressources en eau et il dénoncera cette volonté d'alimenter les champs agricoles par immersion du tuyau alors que le goutte-à goutte, qui est de loin la méthode d'alimentation la plus appropriée pour l'agriculture, est plus économique.
