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Me Ali Yahia Abdennour. Président de la LADDH
« Elargir l'espace de liberté »
Publié dans El Watan le 11 - 12 - 2004

Me Ali Yahia Abdennour, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), s'est vu interdire, mercredi dernier à Tizi Ouzou, d'animer une conférence sur la Journée internationale des droits de l'homme.
Il nous livre, ici, ses impressions sur les questions chaudes de l'actualité.Propos recueillis par
Quelle est votre réaction après l'interdiction qui vous a été signifiée d'animer une conférence ?
L'Algérie n'a pas d'approche universaliste du monde. L'Etat algérien a signé tous les pactes et conventions internationaux relatifs aux droits de l'homme, pour faire bonne figure démocratique, sans la volonté de les traduire dans les faits. Le pays n'a pas de culture des droits et devoirs de l'Etat. Il faut rappeler au respect des droits de la personne humaine tous ceux qui s'ingénient chaque jour à les bafouer. Les droits de l'homme sont une question subsidiaire pour le pouvoir. La sécurité des Algériens ne peut se traduire par l'aliénation de leur liberté. Avec l'état d'urgence toujours en vigueur, les droits ont été ligotés pour les réduire. Le peuple algérien ne peut vivre dans la dignité et la liberté que s'il a acquis ses droits humains, qui sont l'un des rares lieux privilégiés de rencontre des Algériens de tout bord, l'ultime valeur à défendre. La démocratie, c'est d'abord l'alternance. Elle assigne à ceux qui gouvernent en son nom deux objectifs : élargir l'espace de liberté des citoyens d'une part et assurer les moyens économiques de cette liberté d'autre part.
Quel regard portez-vous, aujourd'hui, sur la question des droits de l'homme ?
Le début du siècle est amer pour les défenseurs des droits de l'homme. Le gouvernement américain a abandonné au gré des circonstances le droit international pour la terreur en Afghanistan et en Irak. A Guantanamo, sa volonté a été de soustraire les prisonniers à toute règle de droit national et international. Les raisons économiques empêchent l'Europe, guidée par ses intérêts et non ses valeurs, de faire en direction du peuple algérien les gestes d'éthique et de solidarité attendus par les défenseurs des droits de l'homme. Le droit d'asile qui relève de la protection des droits de l'homme a été bafoué. Devant une prospérité sans précédent du monde occidental, il y a persistance et même aggravation de la pauvreté dans le monde.
Comment jugez-vous l'initiative d'une amnistie générale ?
L'amnistie ne peut être que la suite logique de la paix. Il faut que la violence cesse d'abord. Les préalables des victimes des groupes armés islamiques et des familles des disparus sont complémentaires et concernent les protagonistes de la violence que sont les groupes armés islamiques d'un côté, l'armée et les services de sécurité de l'autre. L'amnistie nourrit un sentiment d'injustice chez toutes les victimes. A s'en tenir à la déclaration du président de la République, les actes à amnistier seraient tous imputables aux groupes armés islamiques. Il disculperait de toute responsabilité l'armée et les services de sécurité, auteurs d'atteintes graves aux droits de l'homme. Les groupes armés islamiques ne déposeraient pas les armes. L'amnistie ne serait alors qu'une manœuvre politicienne, destinée à conforter par un plébiscite le pouvoir en place. Le président de la République brandirait encore une fois le spectre du terrorisme pour empêcher le fonctionnement régulier des institutions et limiter les libertés, préalable à la révision de la Constitution ! L'amnistie doit s'inspirer des expériences internationales qui reposent sur deux préalables : la mise en place d'une commission vérité et justice et l'indépendance de la justice. Une fois les responsabilités définies, il appartiendra à la justice d'appliquer la loi.
Comment voyez-vous alors le traitement du problème des disparus ?
L'amnistie avant la vérité et la justice n'est qu'impunité. Les familles de disparus sont victimes d'ostracisme de la part du pouvoir, alors qu'elles sont pour la plupart dans un dénuement total. Le soutien aux victimes de la tragédie nationale doit être affranchi de réflexes partisans. Elles doivent être traitées sur un pied d'égalité et bénéficier des mêmes droits. Les crimes contre l'humanité sont plus faciles à prouver dans le pays où ils ont été commis, mais si cela n'est pas possible parce que la justice est assujettie au pouvoir, il faut faire appel à la justice internationale qui permet de juger les criminels impunis dans leur pays. Compte tenu de leur nature, de leur ampleur et des conditions qui les entourent, les milliers de disparitions forcées constituent des crimes contre l'humanité. Les auteurs et les commanditaires des actes de disparitions forcées ne peuvent bénéficier d'une loi d'amnistie ou de mesures analogues.
Quelle est votre appréciation à l'égard de l'avant-projet de loi sur l'information ?
Le pouvoir veut limiter la liberté d'opinion et d'expression consacrée par la Constitution, afin de détruire un espace de liberté qui échappe à son contrôle. La presse, qui joue un rôle d'information, de contestation et de pédagogie politique, ne doit être ni soumise ni docile. L'indépendance et la sécurité des journalistes sont un corollaire au droit à une information libre, claire et objective. L'avant-projet de loi sur l'information assimile à un délit l'exercice de la liberté d'expression. Il n'y a pas de liberté sans justice ni de justice sans liberté. Je dénonce avec vigueur et rigueur le caractère répressif de l'avant-projet du code de l'information dont certaines dispositions incitent à l'autocensure et mettent les journalistes dans un état d'angoisse et d'incertitude perpétuel. La LADDH se déclare solidaire des journalistes dans la diversité et la richesse de leurs opinions, qui ont payé et payent un tribut déjà lourd pour défendre la libre expression. La télévision contrôlée par le pouvoir perd tout crédit dans l'opinion publique. Elle se caractérise par la médiocrité culturelle des programmes, l'intoxication politique qui aboutit au lavage de cerveau. Elle est, plus encore que les autres médias, une arme redoutable. Les Algériens attendent de la télévision qui est un puissant moyen d'information, une mesure équitable et objectivité.


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