Avec la fin de l'année scolaire, les examens approchent et le stress gagne aussi bien les enfants que les parents. La préparation d'un examen représente un effort quotidien pour l'élève et l'étudiant et le stress vient ajouter un autre problème à gérer. Nombreux sont les psychologues à affirmer que le stress ne vient pas de l'examen lui-même, mais de ce qu'il représente pour la personne et très souvent pour son entourage. Mme Fekrache, directrice du centre de recherche et d'application psychologique, explique que « dans une société où les études représentent encore le seul ascenseur social, les enfants subissent beaucoup de pression de leurs parents et ce dès les premiers paliers ». Réussir sa vie commence, dans l'esprit de beaucoup de parents, par la réussite scolaire. Selon Mme Fekrache, la première source de stress que subissent les élèves en période d'examen provient de leurs parents. « Certains parents ont tendance à prendre l'échec scolaire de leurs enfants pour leur propre échec », se désole-t-elle. Entre cours de soutien, révisions à la maison et suppression des loisirs de l'enfant, « on fait tout pour pousser l'enfant à l'échec, en lui véhiculant des énergies négatives. Dans notre culture traditionnelle, on protège l'enfant de la déception en le préparant au pire, et donc à l'échec ». Mme Fekrache souligne que « la bonne attitude serait de ne pas changer les habitudes de l'enfant durant l'année scolaire. Le priver de ses loisirs, de sport et le doper de vitamines lui mettra une tension qu'il ne saura gérer lorsqu'il a un examen à préparer ». Sur les rayons des pharmacies, on trouve beaucoup de vitamines qui permettent à l'enfant de déstresser, d'avoir une bonne nuit de sommeil et d'améliorer sa mémoire. « A l'approche des examens, on en vend plus que d'habitude, nous avons puisé notre stock de vitamines pour la mémoire et la concentration », dira une pharmacienne. Selon Mme Fekrache, il faut éviter de comparer les résultats scolaires des enfants, ni essayer de calculer leur chance de réussite. « Un enfant qui va passer un examen a besoin de savoir que ses parents ont confiance en ses capacités, sa sérénité dépend de l'attitude de ses parents », dit-elle. Les examens du fin de cycle primaire ou du BEM ont pris ces dernières années une dimension irréelle. « Si l'enfant voit son examen prendre de l'ampleur dans les conversations de ses parents, il risque de paniquer et de rendre la feuille blanche même s'il a été brillant durant tout le cursus », a-t-elle précisé. « Je suis allée passer ma sixième sans peur », nous confie Manel Mahrez, lycéenne en classe de terminale. « C'est juste un examen, mes parents ne s'attendent pas à ce que je réussisse, mais je vais les surprendre ». Kawtar, elle, ne cache pas son inquiétude même si « elle est à jour avec ses leçons », comme l'affirme sa grande sœur.