Il est exactement 15h. La route reliant Labridja (sortie de Staouéli) à Sidi Fredj est pleine à craquer. La circulation est à son comble. Il fait très chaud. Les automobilistes rechignent. Certains ont éteint leur moteur, d'autres sortent de leur véhicule pour connaître les raisons de ce bouchon. Pour se distraire, les plus jeunes écoutent de la musique à fond. Quant aux éléments de la gendarmerie nationale mobilisés sur place, ils essaient tant bien que mal de gérer le flux des estivants bloqués sur ce tronçon emprunté par beaucoup de vacanciers. Une fois le barrage dépassé, les automobilistes appuient à fond sur l'accélérateur. Histoire de gagner le temps perdu dans l'embouteillage. Leur seul but, est d'arriver à la plage. L'heure est à la baignade. L'eau de mer leur fait oublier les tracas d'un trajet déplaisant. A l'entrée du parking, une autre file est formée. L'un derrière l'autre, les estivants doivent passer par le guichet pour avoir accès au stationnement. Là, c'est une autre surprise qui les attend. Le prix de l'accès a été revu à la hausse. Proposé il y a quelques jours seulement à 60 DA, le ticket est passé à 100 DA. « Ce sont là les effets secondaires de la saison estivale », a rétorqué un automobiliste. Une fois la voiture en place, chacun se dirige où il veut. Il y a ceux qui se dirigent vers la plage et ceux qui préfèrent s'installer sur l'une des terrasses pour apprécier des douceurs (glaces et jus de fruits). Les plus âgées préfèrent se balader sur le quai et admirer les bateaux qui embellissent le port. Pour les âmes aventurières, les randonnées en bateaux sont idéales pour marquer leur passage. L'odeur iodée et la brise marine chatouillent les narines. Une foule de gens attendent sur le quai pour effectuer une balade en mer. Environ sept bateaux sont amarrés attendant des clients. Ces embarcations aux appellations originales, peuvent transporter 8 personnes assises. C'est pourtant le Tassili qui est le plus sollicité en raison de son espace et de son aménagement. Casquette de matelot sur la tête, un pull marina et pantalon bleu Shanghai, le propriétaire, un quadragénaire, invite les passants à visiter son embarcation. Il leur propose ainsi des tournées agréables en plus d'une halte au large pour admirer la baie de Sidi Fredj. Une fois à bord, le navigateur détache la corde du bateau qui le fixe au port, il impose le port du gilet de sauvetage fluo orange avant de mettre le moteur en marche. On ne sait jamais ! C'est plutôt l'arnaque qui est intéressante. Une balade en mer à bord d'un bateau confortable au large de Sidi-Fredj est de 500 DA. Un aller-retour qui ne dure pas plus de 10 minutes. Le prix de la promenade aux alentours du Club des Pins est de 1500 DA. Ceux qui souhaitent poursuivre leur randonnée jusqu'au Sheraton devront verser la somme de 2000 DA. Les amoureux du Littoral, mettent le paquet pour un aller- retour de Sidi Fredj à la Madrague mais à quel prix ? 3000 DA pour faire une petite virée en bateau pour un quart d'heure. Une fois à bord, les visiteurs bavardent. Ils parlent déjà de leur découverte. Ils profitent pour prendre des photos. Il est impératif pour eux d'immortaliser une journée agréable. Pour détendre l'atmosphère, une musique douce berce les voyageurs. C'est un détail qui fait tout le charme de la promenade. Selon Yasmina, fonctionnaire, cette station balnéaire est sa destination préférée depuis son jeune âge. « Je viens chaque vendredi pour profiter d'une balade en mer », dira-t-elle. Et d'ajouter : « C'est une manière pour moi de me requinquer et d'y voir plus clair ». Pour Yasmina, un tour au large lui permet de rompre avec les tracas quotidiens. De même pour Sakina et Lynda. Ces deux sportives viennent souvent effectuer des balades en mer. Rencontrée à bord du Tassili, Lynda, la plus jeune est ravie d'être à bord d'un bateau. Pour Sakina, c'est tout simplement « magnifique ». Seul inconvénient, les prix proposés sont excessifs. « Avant, les balades ne dépassaient pas les 500 DA en été et 250 en hiver », ont constaté les deux jeunes filles. « Une petite virée nous revient chère », ont-elle noté. Farid et ses amis sont de jeunes adolescents. Ils habitent au bord de la mer. Quand ils viennent à Sidi Fredj, ils se retrouvent dans leur environnement. Pour se distraire, ils louent les services d'un hors bord. Une fois au large, le propriétaire leur permet d'effectuer des plongeons. « C'est un réel plaisir », ont-ils témoigné. Pour ce faire, ils cotisent. De la sorte, la randonnée leur revient beaucoup moins cher. Assise à l'arrière du bateau, Fatma, une quinquagénaire s'accroche à son fils aîné. Bien qu'elle aime faire des balades en mer, elle éprouve une certaine peur. « Je ne sais pas nager », ironise-t-elle. « Cela ne m'empêche pas de me promener sur le bateau », a-t-elle avoué. Sur le quai, nombreux sont les estivants qui viennent solliciter les sorties en mer. Certains sont déterminés d'autres hésitent. A la fin, ils finissent tous par monter et partager ensemble un moment de plaisir. Venus des différents coins du pays, ils se rassemblent quotidiennement en cette période de grande chaleur pour passer un agréable moment. Même ceux qui souffrent du mal de mer sont tentés. Leur point en commun, la splendeur de la grande bleue.