L'Algérie avait sa police depuis l'époque numide, a déclaré, hier à Alger, le commissaire principal et directeur du musée de la police, Abdelkrim Chawki. Dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance, une conférence débat autour des pages glorieuses de la police algérienne a eu lieu au centre de presse d'El Moudjahid pour revenir sur l'histoire du système de sécurité algérien.Dans son intervention, M. Chawki affirme d'emblée que « l'Etat algérien et ses institutions ne datent pas de 1962 mais ses racines remontent à l'époque de la Numidie ». A ce propos, l'Université d'Alger a réalisé une recherche et a trouvé des traces sur le fonctionnement de la sécurité remontant à cette époque. Par ailleurs, le corps de la police veillait sur la sécurité des personnes durant la période de la conquête des musulmans. Même après les Fatimides dont l'emprise s'est étendue jusqu'au Caire, la police avait ses missions de sécurité et de protection des citoyens. Avec les Zianides dont la capitale était Tlemcen, le roi a laissé un testament à son fils lui enjoignant d'être aux côtés de la police, seul rempart contre l'insécurité. A l'époque du Khalifa El-Athmani (1519- 1830), il existait, également, le système de la police avec les différentes missions qui lui sont dévolues avec une organisation qui prend en charge les villes et les alentour. Durant cette période, l'Américain William Sheller a écrit dans ses mémoires entre 1816 et 1824 qu'il n'a jamais vu un pays où la sécurité est organisée de telle façon que les citoyens et les étrangers se sentent à l'aise. Durant la période de résistance, l'Emir Abderlkader (1832-1847) a indiqué que « la sécurité est le fondement de la stabilité d'où une police à l'époque qui veille sur les biens et les personnes ». Ceci a été étayé dans les mémoires d'un Anglais qui a écrit que durant la résistance de l'époque de l'Emir Abdelkader, « la police algérienne était mieux structurée que celle du Maroc. Chacun pouvait voyager avec un sac plein d'or sans être inquiété », a-t-il écrit dans ses mémoires. La période coloniale s'est caractérisée comme chacun le sait par la répression dans le sang. D'ailleurs le premier chahid des massacres du 8 mai 1945 est tombé sous les balles d'un policier. A l'indépendance, la police algérienne a relevé énormément de défis. Plusieurs réalisations ont été accomplies au point de couvrir tout le territoire national par la création d'unités pour protéger les frontières, les biens et les personnes. Chacun des DG qui a pris les rênes de la DGSN, depuis 1962 à ce jour, a apporté sa touche personnelle pour améliorer et moderniser le corps de la police. Avec une pensée particulière aux membres de cette institution tombés sous les balles assassines du terrorisme, le débat a pris fin.